Luc 11
42 « Mais malheureux êtes-vous, Pharisiens, vous qui versez la dîme de la
menthe, de la rue et de tout ce qui pousse dans le jardin, et qui laissez de
côté la justice et l'amour de Dieu. C'est ceci qu'il fallait faire, sans
négliger cela.
Esprit de justice,
ouvre nos intelligences, permets-nous de discerner ce à quoi l’amour nous
appelle.
Mais malheureux êtes-vous, Pharisiens :
s’amorce ici un long discours de Jésus à l’adresse des Pharisiens, discours
où il va énumérer les diverses raisons de leur malheur.
vous qui versez la dîme de la menthe : verser
la dîme sur la menthe… premier reproche de Jésus… voilà pourtant un petit geste
anodin… généreux même puisqu’il s’agit de faire l’aumône. C’est tout simplement
une prescription du Deutéronome (14,22). En soi, donc, rien de répréhensible,
sauf peut-être d’avoir oublié le
pourquoi de ce geste, son lien avec la joie ! Il s’agit pratiquement d’un
geste « liturgique » car le Deutéronome explique (v. 26) :
« tu mangeras devant le Seigneur ton Dieu et tu seras dans la joie avec
toute ta maisonnée ». A noter que tous les trois ans le partage était fait
au bénéfice de ceux qui en avaient besoin et « qui mangeront à
satiété ».
de la rue: Luc poursuit son énumération
avec la rue, que l’on appelle aussi aujourd’hui « l’herbe de
grâce » ! Et commencent alors les discussions rabbiniques autour de
la rue qui, même si on la cultive dans les jardins, est une plante sauvage, et
donc certains rabbins dispensent de payer la dîme sur la rue… discussions d’où
ressort l’impression que le but premier est d’être « en règle ».
et de tout ce qui pousse dans le jardin :
le jardin, ce lieu de générosité et de beauté, le voilà objet des discussions
calculatrices des Pharisiens… S’il est une belle parabole de la gratuité du don
de notre Dieu, c’est bien la croissance de la plante à partir de sa petite
graine… « D’elle-même la terre produit l’épi » (Mc 4,28)
et qui laissez de côté la justice et l'amour
de Dieu : voilà donc bien sûr le vrai reproche de Jésus. Il ne parle
pas de rejeter, de se détourner consciemment de l’amour de Dieu. Mais de
« laisser de côté »… Combien il nous arrive aussi, au cours d’une
journée, pris par nos occupations et notre souci même de réaliser tout ce que
nous « devons » faire, combien il est facile de « laisser de
côté » l’essentiel !
C'est ceci qu'il fallait faire, sans
négliger cela : les indications pratiques sont là pour nous aider,
pour baliser quelque peu notre chemin, mais l’essentiel est ailleurs, et Jésus
n’aura de cesse de nous le rappeler en le vivant lui-même.
Seigneur,
donne-nous d’être vigilants ! D’être attentifs, sans cesse poussés par
l’amour et le désir de justice, afin que tous nos actes en soient inspirés.
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