mardi 11 septembre 2012

Laisser de côté


Luc 11
42 « Mais malheureux êtes-vous, Pharisiens, vous qui versez la dîme de la menthe, de la rue et de tout ce qui pousse dans le jardin, et qui laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. C'est ceci qu'il fallait faire, sans négliger cela.

Esprit de justice, ouvre nos intelligences, permets-nous de discerner ce à quoi l’amour nous appelle.

Mais malheureux êtes-vous, Pharisiens : s’amorce ici un long discours de Jésus à l’adresse des Pharisiens, discours où il va énumérer les diverses raisons de leur malheur.

vous qui versez la dîme de la menthe : verser la dîme sur la menthe… premier reproche de Jésus… voilà pourtant un petit geste anodin… généreux même puisqu’il s’agit de faire l’aumône. C’est tout simplement une prescription du Deutéronome (14,22). En soi, donc, rien de répréhensible, sauf  peut-être d’avoir oublié le pourquoi de ce geste, son lien avec la joie ! Il s’agit pratiquement d’un geste « liturgique » car le Deutéronome explique (v. 26) : « tu mangeras devant le Seigneur ton Dieu et tu seras dans la joie avec toute ta maisonnée ». A noter que tous les trois ans le partage était fait au bénéfice de ceux qui en avaient besoin et « qui mangeront à satiété ».

de la rue: Luc poursuit son énumération avec la rue, que l’on appelle aussi aujourd’hui « l’herbe de grâce » ! Et commencent alors les discussions rabbiniques autour de la rue qui, même si on la cultive dans les jardins, est une plante sauvage, et donc certains rabbins dispensent de payer la dîme sur la rue… discussions d’où ressort l’impression que le but premier est d’être « en règle ».

et de tout ce qui pousse dans le jardin : le jardin, ce lieu de générosité et de beauté, le voilà objet des discussions calculatrices des Pharisiens… S’il est une belle parabole de la gratuité du don de notre Dieu, c’est bien la croissance de la plante à partir de sa petite graine… « D’elle-même la terre produit l’épi » (Mc 4,28)

et qui laissez de côté la justice et l'amour de Dieu : voilà donc bien sûr le vrai reproche de Jésus. Il ne parle pas de rejeter, de se détourner consciemment de l’amour de Dieu. Mais de « laisser de côté »… Combien il nous arrive aussi, au cours d’une journée, pris par nos occupations et notre souci même de réaliser tout ce que nous « devons » faire, combien il est facile de « laisser de côté » l’essentiel !

C'est ceci qu'il fallait faire, sans négliger cela : les indications pratiques sont là pour nous aider, pour baliser quelque peu notre chemin, mais l’essentiel est ailleurs, et Jésus n’aura de cesse de nous le rappeler en le vivant lui-même.

Seigneur, donne-nous d’être vigilants ! D’être attentifs, sans cesse poussés par l’amour et le désir de justice, afin que tous nos actes en soient inspirés.

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