samedi 22 septembre 2012

A l'heure même


Luc 12
11  Lorsqu'on vous amènera devant les synagogues, les chefs et les autorités, ne vous inquiétez pas de savoir comment vous défendre et que dire. 12  Car le Saint Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il faut dire.

Esprit Saint, fais que nous nous laissions enseigner par toi,
donne-nous foi en ta présence,
donne-nous attention à ta présence agissante en nous.

Lorsqu'on vous amènera devant les synagogues, les chefs et les autorités : ce n’est pas une hypothèse, une prévision, c’est une affirmation de Jésus qui doit faire frémir ceux qui l’écoutent, ses disciples, ceux qu’il vient d’appeler pour la première fois « ses amis ». Les synagogues, avec la menace d’en être exclus si l’on prend le parti de Jésus, les chefs religieux, ces pharisiens et scribes qui déjà harcèlent Jésus, les autorités païennes qui se méfient d’un autre pouvoir. Nous nous souvenons aussi que Jésus, au moment où il parle, est lui-même en route vers Jérusalem (depuis le chapitre 9). Ainsi, encore une fois, les disciples ne feront que suivrent leur Maître. Jésus ne cache rien à ses amis de la difficulté du chemin : sa parole est claire, nette, incisive, à l’opposé de l’hypocrisie, le levain des Pharisiens, contre lequel il vient de les mettre en garde.

ne vous inquiétez pas : mais tout de suite aussi, il les rassure : « ne vous inquiétez pas ». Comme il vient de dire : « ne craignez pas » (v.4), « soyez sans crainte » (v.8). Incroyable contraste entre les difficultés sur leur route, sur notre route, sur toutes les routes humaines, et la sérénité, la paix, la confiance auxquelles Jésus invite sans cesse.

de savoir comment vous défendre et que dire : car Jésus, contre lequel les scribes et les pharisiens viennent encore de « s’acharner » nous disait Luc (11,53), ne cherche en fait pas à se défendre, comme il ne le cherchera pas devant Pilate, l’autorité païenne ; Jésus cherche seulement à sortir les hommes de leur aveuglement, à leur révéler le Père. Sinon, il se tait.

Car le Saint Esprit vous enseignera à l'heure même : se laisser enseigner, rester « disciple », et surtout croire que tout nous sera donné « à l’heure même ». Ni avant pour nous rassurer, ni après quand il est trop tard. Comme notre pain quotidien, la parole même nous est donnée au moment voulu : la parole à dire devant les tribunaux, mais aussi, plus proche de nous, la parole pour vivre chaque instant.

ce qu'il faut dire : nous avons déjà constaté combien l’évangéliste Luc donne un rôle actif à chacun, il rend chacun capable d’une vraie parole personnelle. C’est bien le disciple qui parle, enseigné par l’Esprit. Pour les autres synoptiques, c’est l’Esprit lui-même qui parle. Nous avons déjà rencontré la même distinction avec le légiste qui demande comment recevoir la vie éternelle (10,25). Chez Luc, Jésus l’amène à répondre lui-même à la question, et même, par la parabole du « bon samaritain » à aller encore plus loin dans sa bonne réponse. Tandis que chez Matthieu et Marc, c’est Jésus qui donne immédiatement la réponse. Luc reviendra d’ailleurs plusieurs fois sur ce rôle des disciples, jusque dans ses Actes.

Seigneur Jésus, tu respectes infiniment chaque être humain, tu lui confies la mission de parler en ton nom, tu t’en remets en quelque sorte à sa parole. Merci de croire ainsi en l’homme !
Et tu lui répètes que c’est en union profonde avec toi, avec ton Esprit, que tout est donné au moment adéquat.
Seigneur, cette confiance que tu mets en nous, nous voulons aussi la mettre en toi, être sûrs que tu ne nous abandonnes jamais, car, comme tu l’as dit, nous valons plus que beaucoup de moineaux !

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