Liturgie de la Parole 30e dimanche C
Lectures : Ben Sira 35, 15b-17.20-22a ; Psaume 33 ; 2Timothée 4,6-8.16-18 Luc 18,9-14
Homélie
Pour entrer en prison, Sarkozy a emmené trois livres dont la biographie de Jésus écrite par Jean-Christian PETITFILS et illustrée par l’intelligence artificielle (en2011). Ce n’est donc pas les 4 évangiles. En effet le premier objectif des 4 évangiles n’est pas de nous faire la biographie de Jésus, encore moins de nous faire la morale ou de nous dire comment nous conduire. Les évangiles sont avant tout 4 livres qui nous dévoilent le Dieu de Jésus-Christ et aussi notre personnalité.
Voyons maintenant comment la parabole du pharisien et du publicain atteint ces 2 objectifs.
Regardons d’abord la prière du pharisien.
S’il prie c’est pour se mettre au centre. Sa prière commence par « je », un « je » qui revient quatre fois sur trois lignes : « « je te rends grâce » « je ne suis pas comme le reste des hommes » « je jeûne 2 fois par semaine » « je verse le dixième de mes biens ».
En fait le pharisien cache Dieu par son énorme « JE ».
D’autre part, sa prière est un simple monologue qui n’attend pas de réponse. « Je te rends grâce de ne pas être comme le reste des hommes ».dit-il
Il ne reste plus à Dieu qu’à l’applaudir. Le pharisien se suffit à lui-même. Il n’a pas besoin de se convertir. Il n’attend rien de Dieu qui ne saurait donc rien lui donner. Il attend encore moins des hommes.
Regardons maintenant le publicain.
Il a su introduire son « je » mais à la bonne place, c'est-à-dire à la dernière : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis. »dit-il en concluant sa prière.
Si la parabole nous parle essentiellement de Dieu, elle nous donne aussi quelques éléments à propos de ces deux personnages:
* Le pharisien : un homme profondément religieux, habité par le souci d’obéir à la loi de Dieu. Il va au temple pour prier. La foi imprègne toute sa vie.
Le pharisien se met en avant en se comparant aux autres hommes en les traitant de voleurs, injustes et adultères. Il se compare aussi au publicain qui ne jeûne pas et ne donne pas le 10° de ses revenus. Il a la conviction d’être juste, impeccable et supérieur aux autres. En conclusion, il croit de bonne foi que sa valeur réside dans ses pratiques
Le publicain est chargé de collecter l’impôt. Il entre dans le temple. Il reste à distance dans le fond parce que le temple lui était interdit. Il a une attitude d’humilité. « Il n’osait pas lever les yeux. Il se frappait la poitrine » dit l’évangile.
Jésus ne met pas en doute la droiture et la générosité du pharisien. Il ne condamne pas ses pratiques ni son respect de la Loi juive. Par contre Jésus regrette que cet homme, sûr de son bon droit, ne veut dépendre de personne même pas de Dieu. Jésus ne supporte pas son attitude de mépris envers le publicain.
Jésus prend les gens tels qu’ils sont au moment où il les rencontre. Son regard envers ces personnes est susceptible de provoquer chez elles une remise en question et un changement qui aboutira à un mieux-être et à un mieux-faire. (Cfr l’histoire du publicain Zachée {proclamée dimanche prochain } (pas cette année vu l’office des morts le 2/11)
Cette parabole m’apprend 3 choses à propos de Dieu:
1 Dieu préfère l’humilité du pécheur à l’orgueil de celui qui ne se remet pas en question. « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » dit-il.
2 Dieu se reconnaît dans la prière authentique du publicain sans complexe de culpabilité.Il s’en remet à la bonté de Dieu. Il laisse Dieu être Dieu c-à-d Celui qui comble gratuitement
3 Dieu respecte la liberté humaine. En effet lorsque tous deux ont quitté le temple, le publicain ne savait pas qu’il était devenu juste et le pharisien est probablement sorti conforté dans sa conviction de sainteté.
En écoutant cette parabole posons-nous 3 questions :
1 Dans lequel des 2 hommes nous retrouvons-nous ? Dans l’homme exemplaire ou dans l’homme conscient de sa faiblesse ou dans les deux ?
2 Dans lequel retrouvons-nous le Dieu de Jésus ? Dans le Dieu du mérite ou dans le Dieu de miséricorde ?
3 Quelle est notre prière ? Un rappel de tout ce que nous avons fait de bien ou une prière de confiance et d’abandon ?
Avec notre foi et nos doutes, nos grandeurs et nos faiblesses, nous voici, tels que nous sommes. Dieu nous accueille et nous sourit parce que nous sommes habités de cette certitude.
Deux p’tits rawett’s
A RAS BORD !
Un professeur éminent de philosophie va rendre visite à un Sage, tout au bout de la montagne, et dès qu’il le voit, il lui parle à n’en plus finir de toutes les philosophies, du bien, du mal, de la vie, de la mort, des alentours de Dieu, de l’enfer, du purgatoire...
Il y a deux tasses sur la table, et le Sage, tout en l’écoutant, sert le thé. Mais la tasse du philosophe déborde et le Sage n’arrête pas pour autant de verser.
Voyant cela, le professeur éminent arrête son discours, et lui dit avec un léger agacement :
- Mais vous ne voyez donc pas que la tasse déborde ?
- Elle est comme vous ; elle est tellement pleine qu’on ne peut plus rien y ajouter. Vous êtes tellement rempli que vous ne pouvez plus écouter !
Les Rendez-vous contes édités par A. VERVIER et F. STREBER
Laisser-passer indispensable pour le paradis
Un jour, une paroissienne arrive au ciel.
Saint Pierre est à la porte, le trousseau de clefs dans sa main et lui dit :
- Madame, pour entrer il vous faut 100 points.
Avec confiance, elle lui dit :
- J’ai fait ma première communion, ma profession de foi et ma confirmation ; j’ai été mariée à l’église et avec mon mari nous avons élevé chrétiennement nos enfants. De plus, je dis mes prières chaque jour, j’ai été catéchiste et j’ai supporté courageusement un curé qui n’avait pas un bon caractère mais je suis restée quand même !
- 3 points, lui dit Saint Pierre.
Pour elle, c’est un coup dans l’estomac parce qu’il lui semble que cela valait bien 80 points. Mais elle se ressaisit, retrouve ses idées et dit à Saint Pierre :
- Mais j’ai fait partie de la Saint-Vincent de Paul ; j’ai aidé mes voisins dans le besoin ; j’ai rendu visite à des personnes âgées dans des maisons de repos et j’ai fait des dons à des œuvres caritatives.
- 5 points, dit Saint Pierre.
Elle perd tous ses moyens, elle éclate en sanglots :
- Si c’est comme cela, moi je ne peux compter que sur la miséricorde de Dieu !
- 100 points, dit Saint Pierre. Vous pouvez entrer. Bienvenue !
R.P. TREVET Pierre /10/2012
Abbé Fernand Streber le 26 octobre 25
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire