lundi 13 octobre 2025

Liturgie de la Parole 28e lundi TO-I

Lectures : Romains 1,1-7 ; Psaume 97 ; Luc 11,29-32

Méditation

La dernière phrase de l’Évangile de samedi était : Heureux (…) ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. Jésus en propose une illustration à ceux qui cherchent un signe sans voir, sans vouloir voir peut-être, que le signe est devant eux : Jésus et son œuvre de vie.
La reine de Saba se dressera, les habitants de Ninive se lèveront. Se dresser, littéralement se réveiller, et se lever sont deux verbes utilisés pour la résurrection. 
La reine de Saba est venue des extrémités de la terre pour écouter Salomon : c’est dire sa soif d’écouter, de se laisser déplacer par l’écoute de la sagesse de Salomon. Elle est au centre de la péricope, elle, une femme étrangère. Elle se réveillera en même temps que les hommes de cette génération et elle ne les jugera pas, mais elle les condamnera par sa propre attitude de foi, de confiance, d’adhésion du fond du cœur à la sagesse de Salomon à travers laquelle elle reconnut la bienveillance du Seigneur pour Israël (voir 1Rois 10,1-13, surtout verset 9). De même les Ninivites se lèveront et condamneront par leur conversion ceux qui refusent de se convertir.
En fait , je pense que ce ne sont ni la reine de Saba, ni les Ninivites, encore moins Jésus, qui condamneront. C’est plutôt en voyant leur soif d’écoute, leur foi, leur désir de conversion, que les hommes de cette génération constateront qu’ils n’ont pas ces attitudes qui conduisent à la vie et ils se condamneront eux-mêmes.
L’exemple de ces païens, pire des ennemis héréditaires qu’étaient les Ninivites, devrait stimuler, ouvrir les cœurs à l’écoute de Celui est venu pour que nous ayons la vie, la vie en abondance. (cf. Jean 10,10). 
En quoi ces textes m’éclairent-ils et me stimulent-ils ? 
L’écoute, la conversion, accepter de se laisser bousculer et transformer par la parole agissante de Jésus, par la parole d’autres personnes, par les événements, c’est se réveiller, c’est se lever, c’est ressusciter. Une vie se réveille en nous, grandit, nous met debout. 

Que découvrons-nous ? Saint Paul nous donne des pistes dans le début de sa lettre aux Romains. Il s’adresse à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome… et ailleurs dans le monde. Chaque personne est bien-aimée de Dieu. Qu’elle vienne des extrémités de la terre comme la reine de Saba, qu’elle semble être ennemie comme les Ninivites, elle est aimée de Dieu de manière unique. C’est à la fois un don gratuit et un appel.
-Appel à être saints, non pas une statue dans une niche, mais, comme Paul, mis à part pour l’Évangile de Dieu, la Bonne Nouvelle. Mis à part, pour être apôtre -c’est-à-dire envoyé- annoncer que Dieu est fidèle à ses promesses, qu’il nous dit son amour par son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur. Jésus, qui a vécu notre condition humaine, qui est ressuscité d’entre les morts, qui est vivant. L’exemple de Jésus et de Paul rappelle que, mis à part et envoyés, nous sommes appelés à être témoins par notre vie quotidienne en plein pâte humaine, pas en se ghettoïsant.
-Appel à l’obéissance de la foi, attitude d’adhésion, de confiance existentielles. Une écoute obéissante et agissante. Une foi qui se laisse enseigner, une foi qui nous habite tout entier.
Comme le dit Tomas Halik dans le livre que nous lisons au réfectoire : 
« Ce n’est pas quand l’homme professe en paroles que l’on peut rechercher et juger de l’authenticité de sa foi, mais dans la mesure où celle-ci a pénétré et transformé son existence et son cœur, dans la façon dont il se comprend lui-même, dans sa relation vécue avec le monde, la nature et les hommes, dans son rapport à la vie et à la mort. L’homme ne professe pas sa foi dans le Créateur par ce qu’il pense sur l’origine du monde, mais par la façon dont il se comporte avec la nature ; il professe sa foi en un Père commun en accueillant les autres hommes comme ses frères et ses sœurs et sa foi en une vie éternelle en acceptant sa propre finitude. » (1)

« Si nous manquons de foi, [le Seigneur], lui reste fidèle à sa parole, car il ne peut se rejeter lui-même », avons-nous entendu hier (2 Timothée 2,13, 2e lecture du 28e dimanche année C) : gardons confiance !
Seigneur fais-nous la grâce d’être et de demeurer dans l’obéissance de la foi : qu’elle nous réveille, nous mette debout, nous transforme, et rayonne ta Présence de Vie, d’Amour.

Introduction au Notre Père

Bien-aimés de Dieu tournons-nous vers le Père pour lui chanter de tout notre être la prière du Seigneur, la prière de ceux qui ont reçu sa grâce et sa paix


Sr Marie-Christine le 13 octobre 25

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(1) Tomas HALIK L’après-midi du christianisme. Les éditions du Cerf. Paris 2025 page 35

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