jeudi 2 octobre 2025

Liturgie de la Parole 2 octobre mémoire des anges gardiens 

Lectures propres : Exode 23, 20-23 ; Psaume 90 ; Matthieu 18, 1-5.10

Introduction 

Nous voici à nouveau convoqués à célébrer des êtres mystérieux : les anges gardiens !!! les angelots ne manquent pas dans la société, on les a renvoyés des églises, mais ils peuplent les magasins de décoration comme de vulgaires bibelots ! si vous allez voir sur internet, il y a une littérature abondante, foisonnante, j’allais dire délirante, à leur sujet. On vous explique comment trouver le nom de votre ange gardien, comment vous pouvez entrer en contact vibratoire avec lui, etc. bref, si vous voulez nourrir votre imagination, allez-y, ils vont bourdonner en votre tête. La Bible quant à elle, est beaucoup plus sobre. Et elle pointe vers le cœur du mystère. Si vous acceptez la possibilité d’existence d’êtres invisibles, sans avoir un besoin irrépressible de tout savoir, de mettre la main sur eux. Si vous pouvez consentir à ne pas être nécessairement le sommet de la perfection, de la création. Vous pouvez entrer en cette liturgie, avec le cœur ouvert, accueillant à ce que Dieu, aujourd’hui nous révèle à travers cet ange gardien à qui il confie de veiller sur chacun de nos pas. 


Après l’Évangile

Et voilà, en écoutant ces lectures, en les accueillant, nous avons quasi reçu tout ce que l’Écriture dit des anges gardiens. Bien sûr on parle encore d’anges ailleurs dans la Bible, mais il me semble que les deux lectures de ce jour nous disent bien la mission de ces êtres, que Dieu dispose sur nos chemins. 
Dans le livre de l’Exode, nous découvrirons non point un ange gardien personnel, mais un ange, chargé de garder le peuple de Dieu en chemin. Là les recommandations vont au peuple, invitation à respecter cet ange, à l’écouter. Il marche devant, il ouvre la voie. L’ange gardien de notre Église a fort à faire en ce moment… on peut aussi penser à l’ange qui veille à notre communauté ! Demandons-leur humblement de veiller… et puis suivons ce que nous percevons comme étant leur invitation à prendre la route. 
Dans l’évangile, nous avons écouté le début du discours sur « la communauté des disciples » (4ème discours de Jésus en Matthieu). Il nous dit la préséance des petits : ce sont eux les plus grands dans le Royaume. Ensuite la liturgie nous a fait enjamber les versets parlant du nécessaire respect des petits, et donc de la nécessité d’éviter de les scandaliser, pour aboutir à la justification essentielle de ce respect : Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. Ici, un ange par personne. Et cet ange n’est pas n’importe qui puisqu’il est admis à voir Dieu ! Souvenez-vous de la vision grandiose d’Isaïe : les Séraphins entourent le trône de Dieu. Chacun est équipé de 6 ailes, dont les deux premières servent à se couvrir la face, ainsi ils ne plongent pas leurs regards sur Dieu. Et Isaïe qui a vu Dieu panique : car on ne peut voir Dieu sans mourir ! Donc, nos anges ici dans l’évangile, sont élevés à un rang vraiment supérieur, ils voient sans cesse la face du Père qui est aux cieux. 
Alors, si on réfléchit cela peut vite mener à des problèmes de torticolis : ces anges sont chargés de veiller sur les petits : chacun le sien, tellement le petit est important aux yeux de Dieu. Cet ange doit veiller sur le petit, donc depuis les cieux il pose son regard sur le petit bien sûr ! Il l’enveloppe de son affection, il pose la main sur lui. Et par ailleurs, il voit sans cesse la face du Père qui est aux cieux. Un peu difficile à tenir cela, vous ne trouvez pas ? il regarde où finalement mon ange gardien ? il veille sur moi, ou il contemple la face du Père ? Faut-il dire l’un ou l’autre ? ne voit-il pas simultanément les deux ? sans loucher ! oui, il me semble que c’est bien là la grâce de l’ange gardien : il veille sur le petit qui lui est confié, et ce faisant, il voit le Père. Car oui, le ciel du Père, n’est-ce pas le cœur profond du petit ? n’est-ce pas là que le Seigneur établit sa demeure pour toujours ? plus loin, dans l’évangile, dans le discours sur la venue du Fils de l’homme, dans cette grande fresque du jugement, le Fils de l’homme, Jésus, s’identifie au petit, au pauvre, à l’affamé, au prisonnier… (cf. Matthieu 25,31-46) et en st Jean, il déclare : qui m’a vu, a vu le Père (Jean 14,9). Ainsi le respect dû au petit, est fondé sur la présence en lui du Père. Il est tabernacle de la présence. Il est lieu de la révélation de Dieu. Voilà ce que me révèle aujourd’hui l’ange gardien. Et il m’invite à partager son regard ! il me chuchote à l’oreille : si tu savais le don de Dieu ! (Jean 4,10)


Invitation au Notre Père

Père, tu as disposé tes anges pour veiller sur nous. En nous, ils te découvrent Dieu présent. Qu’ils nous tiennent en cette présence, et nous pourrons te dire en vérité :


Prière conclusion

Père, par tes anges tu éveilles nos regards et guides nos pas. Ils ont reçu mission de nous faire grandir en ta présence. Rends nous dociles à leur voix, attentifs à leur invitation. Et partage-nous leur regard : Fais-nous découvrir ta présence en tous ceux et celles que nous côtoyons, particulièrement les plus petits. Et nous irons toujours plus avant, sur le chemin de ton Royaume. Nous te le demandons par JX… 

Sr Myrèse le 2 octobre 2020


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