lundi 6 octobre 2025

Liturgie de la Parole 27e lundi TO-I

Évangile: « Le bon Samaritain » Lc 10, 25-37 

Méditation

Lorsque j’étais à l’école et qu’une institutrice racontait le « Bon Samaritain », j’entendais ensuite ce chant : « C’est la loi, c’est la loi, ne te salis pas les doigts, laisse-le sans remords, 
il est déjà presque mort
» (Akepsimas et Mannick) … Heureusement, il y avait une suite plus positive !
La loi de l’amour du prochain qui est donnée au peuple d’Israël et rappelée dans le Deutéronome. au ch. 5, 6-21 est le fondement d’une attitude ajustée à l’amour de Dieu. Mais comme Jésus n’hésite pas à renverser les codes lorsque ceux-ci l’empêchent d’exercer sa mission de Messie, les autorités s’inquiètent ! 
D’où, cette question d’un docteur de la loi : « Mais qui est mon prochain ? »

Prenons le temps de regarder la scène que Jésus nous propose dans cette parabole.

Avant tout, je crois que nous pouvons être surpris par le réalisme lucide Luc. Il n’économise pas les tonalités sombres : Une attaque de bandits … un homme roué de coups … dépouillé … à demi-mort … abandonné …

N’est-ce pas l’image de notre monde d’aujourd’hui avec, ses crimes, ses guerres
et toutes ces situations abominables?


Les personnages qui croisent le blessé ne sont pas pris au hasard : deux personnes … de « qualité » va-t-on dire : des ecclésiastiques, des représentants officiel du système religieux d’Israël. Ils se détournent soigneusement et discrètement du blessé ! Eh oui ! … Ils sont, peut-être, en route pour le temple. Alors s’il touchait le blessé, ils deviendraient impurs et incapables d’exercer leur office au Temple ! Donc, ils prennent la poudre d’escampette !

Nous allons les excuser !

  Alors que la situation paraît irrémédiable, l’auteur fait surgir dans le texte, le petit mot « Mais ! » … Un petit mot qui en dit long … et qui va changer la suite du déroulement de la scène.
« Un Samaritain … » Oh là ! Un étranger, … un hérétique ! ... Il semble ne pas avoir beaucoup de recours : il n’appartient à aucun centre de pouvoir… il n’est ni prêtre, ni lévite. De plus, il voyage seul avec seulement une besace et une monture !
Mais il va franchir la barrière culturelle et religieuse qui le sépare de cet homme blessé. Quelle en est la raison profonde ???


Il a vu … alors ses entrailles ont frémi … il est secoué de pitié … ému de compassion … Toute la tendresse qui vibre en lui, prend le dessus : il s’arrête, s’agenouille, soigne … sort son vin et son huile, … son argent même, … et puis, … il le confie à un relais …

Quelques questions peuvent surgir dans notre cœur en lisant cette parabole :
- A quel déplacement suis-je appelée dans mon comportement ?
- Suis-je là, quand il s’agit de venir en aide à certaines personnes dans le besoin ?
- Quelles sont les personnes que je côtoie ou recherche instinctivement ?


Et tiens … ce Samaritain … ne ressemble-t-il pas à Jésus qui a franchi la barrière infranchissable qui le séparait de nous ? Serait-ce donc lui-même qui serait entré en scène dans cette parabole ? Lui aussi, a été saisi de compassion et saisi aux entrailles devant ses enfants blessés.

A de nombreuses reprises, dans l’Évangile, nous pouvons lire et même deviner
les sentiments que Jésus ressent devant certaines situations difficiles.


Si le Samaritain nous prenait, nous, par la main, où nous conduirait-il, que nous dirait-il ? 

Il nous emmenait auprès du Grand Samaritain, Jésus, entré en scène dans ce texte et il nous dirait :

- Laisse Jésus s’approcher de toi, soigner tes plaies, et verser sur elles, l’huile apaisante de la consolation et de la tendresse. 
- Elle est arrivée, pour toi, l’heure, de faire totalement confiance à ce Samaritain, qui veut t’aider à découvrir et accepter tes fragilités pour t’ouvrir un nouveau chemin de vie, jamais achevé. 
- Laisse-toi conduire à l’auberge, le lieu de ta Congrégation et de l’Eglise : corps vivant et ouvert,  à ton service, … et ensuite, avec ta collaboration, au service d’un monde blessé.
 -   Tu sais, ce lieu est aussi marqué par le soin : accueil,
rencontres, amitié, dialogue, repos et silence.



 -   Et puis, la mission de l’auberge est aussi de consolider les liens entre toi et tes sœurs, mais par-dessus tout, faire raisonner en toutes et tous, la cause de l’humain et la cause de Dieu. 
 


Notre Père (saint Bruno )

Avec St Bruno, qui est un exemple de grande discrétion, adressons-nous au Père et demandons-lui d’avoir, pour les hommes qui sont dans la détresse, une vraie compassion mais aussi des gestes de réconfort, efficaces et discrets.

Sr Anne-Françoise le 6 octobre 25


Aucun commentaire: