(SMJn Noville)
Introduction
Nous
voici rassemblés en communauté, en Eglise.
En
ce 27 juin, nous célébrons la mémoire de St Cyrille d’Alexandrie, Docteur de
l’Eglise au 5e siècle.
Quant
aux lectures de ce lundi de la 13e semaine du TO, un fil rouge
possible serait celui d’« une tranquillité illusoire ».
Ces
lectures nous sont proposées pour nous questionner.
La
première lecture est extraite du prophète Amos, issu du royaume de Juda, qui a
exercé son ministère prophétique dans le royaume de Samarie sous le règne de
Jéroboam II, dans la première moitié du 8e siècle.
Voici
un extrait pour rendre compte de cette « tranquillité
illusoire » : « Auprès des autels, ils se couchent sur les
vêtements qu’ils ont pris en gage. Dans la maison de leur Dieu, ils boivent le
vin de ceux qu’ils ont frappés d’amende »
En
apparence, une situation prospère, mais le culte est réduit à une observance
extérieure et la foi en YHWH est contredite par une vie d’injustice.
Dans
l’évangile, une autre forme de « tranquillité illusoire » : Que
signifie « suivre Jésus » ?
Une
inadéquation entre l’idée du disciple et la réalité à laquelle on doit
s’attendre.
Les
réponses de Jésus à ses interlocuteurs sont percutantes !
Au
premier, il déclare : « … le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où
reposer la tête ».
Au
second : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer
leurs morts ».
Laissons-nous
interpeller sur notre chemin et ne perdons pas confiance.
Par
la bouche du psalmiste, le Seigneur nous assure de sa présence :
« Qui
offre le sacrifice d’action de grâce, celui-là me rend gloire : sur le chemin
qu’il aura pris, je lui ferai voir le salut de Dieu ».
Méditation
Vous
aurez sans doute remarqué que l’évangile de ce jour est la version mathéenne de
l’évangile de ce dimanche, qui était extraite de celui de Luc.
Du
plus long évangile d’hier, la liturgie réduit l’évangile de ce jour à deux
rencontres de disciples.
Elles
nous questionnent et veulent nous mettre en chemin !
Si
l’on compare les deux versions, on remarque que Luc élargissait la perspective.
Il
ne s’agit pas d’un « scribe », mais de « quelqu’un ».
Chacun
peut ainsi se sentir concerné…
Dans
la seconde péricope, il ne s’agit pas « d’un autre de ses
disciples », mais « d’un autre ».
Et
puis, la différence la plus marquante est la finale tronquée, où le Jésus de
Matthieu termine par cette déclaration péremptoire : « Laisse les
morts enterrer leurs morts ».
Deux
situations différentes : si le premier disciple propose de
s’engager (« Maître, je te suivrai… ») ; le 2e est
peut-être invité par Jésus, mais c’est sa résistance qui est mise en exergue (« Seigneur,
permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père »).
Quoi
qu’il en soit, il est significatif que ces deux rencontres « nous laissent
dans l’ignorance de l’ultime décision (des éventuels disciples) »[1].
« Tranquillité
illusoire », disais-je dans l’introduction.
Jésus
nous questionne : où mettons-nous notre sécurité ?
Or,
la première rencontre nous montre que le sort de Jésus est moins assuré que les
animaux rusés comme le renard ou agiles comme l’oiseau.
Je
cite un commentateur : « le Fils de l’homme n’est certes pas privé de
sécurité, mais sa sécurité réside non dans une protection matérielle ou
humaine, mais dans l’affection et l’autorité de Dieu »[2].
Concernant
la seconde rencontre, je confirme l’insistance du P Bernard Peeters sur le
« d’abord » : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer
mon père ».
Le
Jésus Matthéen ne nous demande pas de négliger les liens familiaux, mais il
nous invite à marcher résolument vers la Vie et à faire des choix en
conséquence.
Ces
trois textes que je rassemble sous l’appellation de « tranquillité
illusoire » veulent nous interpeller…
Au-delà
de toutes les sécurités humaines et par-delà toutes les épreuves, Jésus s’offre
comme une sécurité ultime, un lien qui ne cédera jamais.
Puissions-nous
répondre « oui » à son invitation !
Notre Père
Portés
par l’Esprit de Dieu, redisons la prière des enfants de Dieu…
Oraison
Seigneur,
en ce nouveau jour, en cette mémoire de St Cyrille d’Alexandrie, tu nous
questionnes… et nous invites. Face aux tranquillités illusoires de notre temps,
tu nous poses la question de t’accompagner sur le chemin. Accorde-nous ton
Esprit, afin que nous répondions favorablement à ton appel et te suivions sur
le chemin, jour après jour. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils,
qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant pour les siècles des
siècles.
Bénédiction
Que le
Seigneur qui nous invite à l’accompagner sur le chemin nous bénisse et nous
garde…
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