lundi 27 juin 2022

Liturgie de la Parole, 13e lundi TO

 (SMJn Noville)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

En ce 27 juin, nous célébrons la mémoire de St Cyrille d’Alexandrie, Docteur de l’Eglise au 5e siècle.

Quant aux lectures de ce lundi de la 13e semaine du TO, un fil rouge possible serait celui d’« une tranquillité illusoire ».

Ces lectures nous sont proposées pour nous questionner.

La première lecture est extraite du prophète Amos, issu du royaume de Juda, qui a exercé son ministère prophétique dans le royaume de Samarie sous le règne de Jéroboam II, dans la première moitié du 8e siècle.

Voici un extrait pour rendre compte de cette « tranquillité illusoire » : « Auprès des autels, ils se couchent sur les vêtements qu’ils ont pris en gage. Dans la maison de leur Dieu, ils boivent le vin de ceux qu’ils ont frappés d’amende »

En apparence, une situation prospère, mais le culte est réduit à une observance extérieure et la foi en YHWH est contredite par une vie d’injustice.

Dans l’évangile, une autre forme de « tranquillité illusoire » : Que signifie « suivre Jésus » ?

Une inadéquation entre l’idée du disciple et la réalité à laquelle on doit s’attendre.

Les réponses de Jésus à ses interlocuteurs sont percutantes !

Au premier, il déclare : « … le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête ».

Au second : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts ».

Laissons-nous interpeller sur notre chemin et ne perdons pas confiance.

Par la bouche du psalmiste, le Seigneur nous assure de sa présence :

« Qui offre le sacrifice d’action de grâce, celui-là me rend gloire : sur le chemin qu’il aura pris, je lui ferai voir le salut de Dieu ».

 

Méditation

Vous aurez sans doute remarqué que l’évangile de ce jour est la version mathéenne de l’évangile de ce dimanche, qui était extraite de celui de Luc.

Du plus long évangile d’hier, la liturgie réduit l’évangile de ce jour à deux rencontres de disciples.

Elles nous questionnent et veulent nous mettre en chemin !

Si l’on compare les deux versions, on remarque que Luc élargissait la perspective.

Il ne s’agit pas d’un « scribe », mais de « quelqu’un ».

Chacun peut ainsi se sentir concerné…

Dans la seconde péricope, il ne s’agit pas « d’un autre de ses disciples », mais « d’un autre ».

Et puis, la différence la plus marquante est la finale tronquée, où le Jésus de Matthieu termine par cette déclaration péremptoire : « Laisse les morts enterrer leurs morts ».

Deux situations différentes : si le premier disciple propose de s’engager (« Maître, je te suivrai… ») ; le 2e est peut-être invité par Jésus, mais c’est sa résistance qui est mise en exergue (« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père »).

Quoi qu’il en soit, il est significatif que ces deux rencontres « nous laissent dans l’ignorance de l’ultime décision (des éventuels disciples) »[1].

« Tranquillité illusoire », disais-je dans l’introduction.

Jésus nous questionne : où mettons-nous notre sécurité ?

Or, la première rencontre nous montre que le sort de Jésus est moins assuré que les animaux rusés comme le renard ou agiles comme l’oiseau.

Je cite un commentateur : « le Fils de l’homme n’est certes pas privé de sécurité, mais sa sécurité réside non dans une protection matérielle ou humaine, mais dans l’affection et l’autorité de Dieu »[2].

Concernant la seconde rencontre, je confirme l’insistance du P Bernard Peeters sur le « d’abord » : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père ».

Le Jésus Matthéen ne nous demande pas de négliger les liens familiaux, mais il nous invite à marcher résolument vers la Vie et à faire des choix en conséquence.

Ces trois textes que je rassemble sous l’appellation de « tranquillité illusoire » veulent nous interpeller…

Au-delà de toutes les sécurités humaines et par-delà toutes les épreuves, Jésus s’offre comme une sécurité ultime, un lien qui ne cédera jamais.

Puissions-nous répondre « oui » à son invitation !

 

Temps de silence

 

Notre Père

Portés par l’Esprit de Dieu, redisons la prière des enfants de Dieu…


Oraison

Seigneur, en ce nouveau jour, en cette mémoire de St Cyrille d’Alexandrie, tu nous questionnes… et nous invites. Face aux tranquillités illusoires de notre temps, tu nous poses la question de t’accompagner sur le chemin. Accorde-nous ton Esprit, afin que nous répondions favorablement à ton appel et te suivions sur le chemin, jour après jour. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant pour les siècles des siècles.


Bénédiction

Que le Seigneur qui nous invite à l’accompagner sur le chemin nous bénisse et nous garde…

 



[1] Fr. Bovon, L’évangile selon saint Luc. 9, 51 – 14, 35, Genève, Labor et Fides, 1996, p. 38.

[2] Fr. Bovon, 1996, p. 40.

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