(Rosy)
La première lecture qui nous est donnée aujourd’hui est extraite du Livre
de Ben Sirac et est toute à la gloire d’Elie. Nous avons lu des passages des
Livres des Rois durant une dizaine de jours, et voilà un beau résumé de sa vie,
plus qu’élogieux.
L’évangile est un des passages les plus connus puisque nous le récitons
plusieurs fois par jour. Le “Notre Père” ! Mais peut-être est-ce en fait un des
plus difficiles, surtout si on l’entend comme venant de la bouche même de Jésus
nous laissant le plus intime de sa relation au Père. Qu’est-ce que le “Notre
Père” pour nous ? Nous essayerons de nous mettre à son écoute après le chant
des psaumes.
Tous les évangiles nous rapportent les enseignements de Jésus sur la
prière. Hier encore, nous lisions en Mt : “ Mais toi, quand tu pries, retire-toi
dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans
le secret te le rendra” Voilà qui nous en avait déjà dit beaucoup sur la
prière… et sur le Père !
Le Père est l’unique interlocuteur de Jésus dans sa prière, c’est donc à
lui qu’il adresse la prière qu’il confie à ses apôtres. Après la Résurrection
et la Pentecôte les chrétiens prieront aussi le Fils et l’Esprit.
On voit souvent Jésus en prière dans les évangiles, et surtout, comme chez Luc, avant chaque moment important. Chez cet évangéliste, c’est d’ailleurs le fait de voir Jésus priant qui a suscité la demande d’un apôtre : “Apprends-nous à prier”, ceci après avoir patiemment attendu que Jésus aie terminé sa prière ! C’est tout dire sur l’impression que donnait Jésus priant.
Pourtant, seuls deux évangélistes reprennent la prière du Notre Père, ce
qui peut nous surprendre. En plus, les deux versions, de Mt et de Lc présentent
plusieurs différences.
Ce qui nous montre que le “Notre Père” n’est pas d’abord une formule de
prière, un texte à réciter. Les premiers chrétiens tenaient plus à être fidèles
à la pensée de Jésus qu’à la reproduction matérielle de ses mots. Comme on le
voit aussi dans les formules de l’Eucharistie.
Le NP est un texte fondamental mais difficile dans sa formulation : les
formules sont brèves, chargées de sens symbolique et d’expressions bibliques.
La dernière adaptation liturgique prouve bien que le travail n’est pas encore
achevé.
De ces formules qui paraissent si nouvelles, aucune n’est originale, même
si on a l’impression que Jésus les a composées à l’intention de ses disciples ;
elles existent toutes dans le premier Testament. Mais elles sont agencées d’une
manière nouvelle, avec un ordre nouveau, une hiérarchie nouvelle.
Plus qu’une suite de formules, le NP est un modèle, le type de toute
prière. Il nous permet de situer les unes par rapports aux autres les
différentes orientations de la prière.
Dès la première ligne on est pris dans le mystère par cette antithèse entre le mot “Père” qui évoque la confiance,
la tendresse, la proximité, et les “cieux” qui exprime la transcendence,
l’inaccsessible. Ne nous habituons pas à de tels mots !
Si les trois premières demandes sont tournées vers Dieu, ells évoquent en
même temps la gloire de Dieu et le salut de l’humanité : le Règne de Dieu
inclut notre salut et sa gloire est de nous sauver ! Dès la première invocation,
Dieu et l’homme sont concernés.
Dans les trois autres demandes, s’exprime l’expérience humaine. Après les intentions fondamentales de la prière chrétienne, Jésus invite à présenter les soucis, détresses, espoirs aussi, ces requêtes humbles et concrètes de notre quotidien.
Pour terminer, je voudrais vous lire le texte de la TOB que j’aime beaucoup car, en français, il exprime mieux que c’est Dieu qui agit. Les impératifs soulignent qu’il n’y a que Dieu qui peut accomplir ce qu’on lui demande.
« Vous donc, priez ainsi :
Notre Père qui es aux cieux,
fais connaître à tous qui tu es,
fais venir ton Règne,
fais se réaliser ta volonté sur la terre à l’image du ciel.
Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin,
pardonne-nous nos torts envers toi,
comme nous-mêmes nous avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous et ne nous conduis pas dans la tentation, mais délivre-nous du
Tentateur.
Que ce don de Jésus qu’est cette prière que nous disons ensemble, et si souvent, nous fasse peu à peu entrer au Coeur du grand mystère de la Trinité où nous avons notre place.
Introduction au NP
Jésus nous a donné le NP comme démarche liturgique, pour que nous puissions nous tourner ensemble vers notre Dieu, Prions-le donc.
Oraison
Dieu notre Père, nous te
reconnaissons comme le tout proche et le tout autre, toi qui connais tout ce dont
nous avons besoin. Donne-nous de veiller et de prier dans l’attente active de
ton Règne.
Nous te le demandons, dans la
communion avec le Fils et l’Esprit, aujourd’hui et pour toujours.
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