mercredi 23 juin 2021

Liturgie de la Parole, 12e mercredi TO

 (sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

« Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole édictée pour mille générations »

Telle est la foi du psalmiste, qui chante la fidélité de Dieu.

La liturgie nous rapporte aujourd’hui l’interpellation que Dieu lance à Abram selon le livre de la Genèse :

« Ne crains pas, Abram !... Ta récompense sera très grande »

Interpellation de Dieu, qui mène à un dialogue :

« Mon Seigneur Dieu, que pourrais-tu donc me donner ? Je m’en vais sans enfant… »

Puis ce dialogue conduit à une promesse, à l’Alliance :

« À ta descendance je donne le pays que voici… »

Et, malgré les apparences, cette Alliance apparaît aussi en filigrane dans l’Evangile.

En effet, il y est question des « faux prophètes… déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces »

Les prophètes bibliques sont effectivement des porteurs de la Parole de Dieu, des relais de son Alliance…

En ce mercredi, rejoignons notre monde dans ses peines et ses joies, avec les mots du psalmiste qui nous convient à la louange :

« Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ; chantez et jouez pour lui, redites sans fin ses merveilles ! »

 

Méditation

Le dialogue entre Dieu et Abram peut nous instruire, nous inviter, nous aussi, à entrer en dialogue avec notre Dieu.

« Tu ne m’as pas donné de descendance, dit Abram à Dieu, et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier »

Confidence, aveu teinté d’un léger reproche envers ce Dieu de la Vie qui prive Abram de la richesse biblique par excellence, la descendance biologique.

L’invitation qu’il lui lance « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… », est une invitation à dépasser les vues humaines, à élever son regard, à se tourner vers Dieu pour recevoir de Lui l’inattendu, l’inespéré…

C’est bien ce que Dieu lui suggère :

« Telle sera ta descendance ! »

Abram n’exprime ni doute, ni scepticisme… ni conviction d’ailleurs.

Mais le narrateur se fait le porte-parole de son sentiment intérieur :

« Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste »

Après la descendance, il est question de la deuxième richesse de ces peuples du Moyen-Orient, la terre :

« Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir que je l’ai en héritage ? »

De nouveau, Abram exprime une difficulté à vues humaines.

Dieu n’argumente pas. Il s’engage :

« … un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les morceaux d’animaux »

Si ce genre de rite était répandu à l’époque dans les traités de vassalité, il est par contre significatif que seul le Seigneur conclut l’alliance, et non les deux partenaires.

En effet, tandis que la torche enflammée, image de Dieu, passait, Abram dormait d’un sommeil mystérieux… c’est-à-dire divin.

En somme, c’est une alliance inconditionnelle que Dieu conclut avec Abram.

 

Et qu’en est-il de l’Evangile ?

« Méfiez-vous des faux prophètes, nous enjoint Jésus, (eux) qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces »

Qu’est-ce qui qualifie ces prophètes ?

« brebis » à l’extérieur ; « loups voraces », à l’intérieur.

Il y a une duplicité, une scission entre l’apparence et l’être profond.

Cela rappelle les dénonciations de Jésus et son appel à une attitude unifiée :

« Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’, ‘non’, si c’est ‘non’ » (Mt 5, 37)

Cela fait écho à la Règle de Benoît qui prescrit :

« Dire la vérité de cœur comme de bouche » (RB 4, 28)

Ces prophètes sont faux, car la vérité n’est pas en eux.

D’Abram, le narrateur écrit :

« Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste »

Un homme juste, un homme ajusté, unifié, en accord avec la volonté de Dieu.

 

Par cette association de l’alliance conclue avec Abram et de l’invective contre les faux prophètes, la liturgie nous invite, et Dieu à travers elle, à revisiter nos vies, à examiner où nous nous trouvons sur ce chemin de la justice, de la justesse, de l’unicité.

Mais ayons confiance !

Dieu est fidèle et désire renouveler l’Alliance avec chacun(e) de nous, là où nous sommes sur le chemin, aujourd’hui.

Le psalmiste s’en porte garant :

« Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole édictée pour mille générations »

 

Temps de silence

Notre Père :

Avec Jésus, redisons la prière qu’Il nous a enseignée…

Oraison

Seigneur notre Dieu, tu nous as rappelé l’Alliance conclue avec Abram, père des croyants. Aujourd’hui, tu nous questionnes, nous interpelles, nous invites, à accorder notre vie à cette Alliance. Inspire-nous de choisir la justice, la justesse, l’unicité, afin que nous portions les bons fruits que tu espères. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.                                                                                           

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