(sœur Myrèse)
Ouverture :
Savez-vous que c’est aujourd’hui le jour du salut ?
que c’est aujourd’hui que le Seigneur exauce ? c’est ce que nous annonce
st Paul dans sa lettre aux Corinthiens. Et cet aujourd’hui nous est donné non
seulement pour notre salut, mais aussi pour faire de nous des coopérateurs de
Dieu, des ministres de Dieu, c’est-à-dire des serviteurs, par qui Dieu peut
combler de grâce notre humanité. Et pour accomplir cette tâche confiée à tous
les baptisés, Paul nous recommande de ne choquer personne, en rien ! vaste
programme, car oui, le premier témoignage que rend le baptisé n’est point son
discours, mais sa vie ! si nous voulons être de vrais coopérateurs de
Dieu, demandons la grâce d’une vie évangélique ! entrons en ce temps de
prière avec un cœur qui écoute.
La Parole méditée :
Vous avez entendu la parole ! combien elle se fait
exigence aujourd’hui. Mais n’oublions pas que cette exigence est doublée d’une
assurance : à qui lui demande, Dieu donne sa grâce, son Esprit, son salut.
Alors nous venons d’entendre un évangile très connu, et
qui a souvent posé de sérieuses questions !
On vous a dit œil pour œil et dent pour dent. C’était déjà un sérieux progrès, ce n’est plus tout le
dentier pour une seule dent. Non, si ton ennemi t’a cassé une dent, tu ne peux
en retour lui en casser qu’une ! Jésus va plus loin, il s’agit de ne pas riposter
au méchant. Le verbe grec qui est ainsi traduit, pourrait littéralement être
traduit : ne te pose pas en adversaire ! ne t’oppose pas. Ah alors il
va falloir se positionner autrement… comment ? Jésus explique : par
exemple : Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore
l’autre. Lui tendre l’autre…. C’est un brin provoquant… est-ce cela que
Jésus nous demande de faire ? ne risquons nous pas de nous placer en une
attitude de victime ?
Cela peut être intéressant de voir diverses
traductions : le français courant écrit : si quelqu’un te gifle
sur la joue droite, laisse-le te gifler aussi sur la joue gauche. C’est laisse-le,
et non plus : tends-lui l’autre. Laisse-le est déjà moins
provoquant ! il n’empêche c’est rude ! d’autant que la traduction
ajoute : laisse-le te gifler aussi sur la joue gauche. Cela le texte grec
ne le dit pas !
On peut aussi réfléchir un brin… vous avez déjà pris une
gifle ? bien sentie ? si quelqu’un, droitier, vous gifle, la gifle va
toucher votre joue gauche ! et non la droite… Pour gifler la droite, il faut
y aller d’un revers de la main. En faisant cela, on vous envoie promener…
littéralement ! alors on lui tend l’autre ? littéralement, le texte
dit : si quelqu’un te gifle sur la joue droite, retourne (ou tourne)
vers lui aussi l’autre. On a l’impression qu’il invite à revenir, pas
nécessairement pour recevoir une deuxième gifle. Mais bien à revenir.
C’est-à-dire : ne te pose pas en adversaire, reviens à la rencontre face à
face.
Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tourne vers lui
aussi l’autre. Je remarque que la
seule fois où on mentionne que Jésus est giflé durant la passion, il ne tend
pas l’autre joue physiquement mais il interroge celui qui vient de le
gifler : si j’ai mal parlé, montre-moi en quoi j’ai mal parlé ; si
j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? (Jn 18, 22-23) Ainsi Jésus
ne renonce pas à la relation avec celui qui l’a giflé.
L’invitation de Jésus n’est-elle pas invitation à entrer
en un monde autre, où on ne désespère jamais d’entrer en relation avec autrui.
Il t’a giflé ? tourne vers lui encore l’autre, invente une manière
de le considérer autrement qu’en adversaire, ne te pose pas en adversaire,
trouve un moyen pour ne pas accentuer la rupture, mais pour continuer à être
frère !
Et Jésus développe l’idée ensuite avec un autre
exemple : on veut prendre ta tunique ! et bien pour que ton frère ne
soit pas un voleur, donne-lui ta tunique, et ajoutes-y encore ton
manteau ! Il veut te contraindre à faire mille pas, offre-lui d’en faire
2000. C’est bien à bâtir un monde autre, une fraternité nouvelle que Jésus
aujourd’hui nous convie. Qu’il nous vienne en aide !
Invitation au Notre Père :
Seigneur Jésus, tu nous invites à nous tourner sans
relâche vers le Père, pour recevoir de lui, la fraternité nouvelle du Royaume,
aussi avec toi, nous voulons dire la prière des enfants de Dieu
Prière d’envoi :
Tu nous invites Seigneur Jésus, à vivre une fraternité profonde,
ouvre nos yeux, ouvre nos cœurs, que nous découvrions en ceux et celles que tu
places sur nos chemins, un frère, une sœur, à aimer, à respecter, à honorer.
Jésus donne-nous ton cœur, donne-nous ton Esprit, et nous pourrons vivre de ton
seul amour, et le répandre à notre tour. Toi qui vis et règne avec le Père…
Bénédiction :
Que le Dieu d’amour nous bénisse et nous garde…
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