13 Si l'insulte me venait d'un ennemi,
je pourrais l'endurer ;
si mon rival s'élevait contre moi,
je pourrais me dérober.
14 Mais toi, un homme de mon rang,
mon familier, mon intime !
15 Que notre entente était bonne,
quand nous allions d'un même
pas dans la maison de Dieu !
16 Que la mort les surprenne,
qu'ils descendent vivants dans l'abîme,
car le mal habite leurs demeures,
il est au milieu d'eux.
Viens Esprit Saint, viens répandre ta parole en nos cœurs, qu’elle les
éclaire et les fortifie.
Si l'insulte me venait d'un ennemi, je pourrais l'endurer : voilà qui n’est pas certain, vu les
plaintes montées précédemment de la bouche du psalmiste… mais tout est une
question de degré ; il faut surtout marquer le contraste avec le sujet
étonnant qui va suivre.
si mon rival s'élevait contre moi, je pourrais me dérober : c’est bien ce qu’il a demandé :
s’enfuir au plus loin de ses ennemis.
Mais toi, un homme de mon rang, mon familier, mon intime : mais ! Voilà qu’arrive une nuance
beaucoup plus originale et assez exceptionnelle dans la bible : la
distinction entre la menace des ennemis et la trahison d’un ami. Oui, les
auteurs bibliques connaissent bien l’âme humaine. On passe ainsi à un degré de
souffrance supérieure, au sommet du sentiment d’abandon. Ce n’est plus la
menace physique qui est prépondérante mais bien celle d’être renié par quelqu’un
qu’on aimait – ou qu’on aime. La gradation est bien marquée et surtout on est passé au singulier, au personnel : un égal, un
familier, un intime…
Que notre entente était bonne, quand nous allions d'un même pas dans la
maison de Dieu : …
un homme avec lequel il y avait un accord profond, avec lequel on allait jusque
dans la maison de Dieu, marchant d’une même cadence… A noter que le mot « Ami »
n’y est pas, et pourtant nous l’avons entendu résonner à chaque ligne de ces
versets. C’est une hymne à l’amitié et à sa beauté fragile.
Que la mort les surprenne, qu'ils descendent vivants dans l'abîme, car le
mal habite leurs demeures, il est au milieu d'eux : avec le retour du pluriel, nous voici revenus dans la demeure des ennemis (verset
16), et nous entendons à nouveau le psalmiste souhaiter que disparaissent tous
les « mauvais », ennemis ou « amis ».
Seigneur Dieu, toi qui veux
voir tous tes enfants réunis, répands ta paix entre nous, fortifie nos amitiés,
permets-nous de marcher tous d’un même pas dans ta maison.
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