18 Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas,
tu n'acceptes pas d'holocauste.
19 Le sacrifice qui plaît à Dieu,
c'est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu,
un coeur brisé et broyé.
20 Accorde à Sion le bonheur,
relève les murs de Jérusalem.
21 Alors tu accepteras de justes sacrifices,
oblations et holocaustes ;
alors on offrira des taureaux sur ton autel.
Viens Esprit Saint, viens nous inspirer les mots de la prière afin que
celle-ci soit agréable à Dieu.
Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas, tu n'acceptes pas d'holocauste :
dans le psaume précédent,
à partir du verset 7, Dieu a longuement expliqué à son peuple qu’il n’avait que
faire de ses sacrifices. Ce n’est pas qu’il les condamne (ce n’est pas pour tes sacrifices que je te ferai des reproches
49,8). Mais il ne les désire pas, il n’y prend pas plaisir. Et le psalmiste a
compris. En finale de ce psaume, il répète la leçon, d’autant plus qu’étant
vraisemblablement en exil loin de Jérusalem, il est impossible de se rendre au
temple pour y offrir des sacrifices d’animaux.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé : alors qu’est-ce qui plaît à Dieu, que
peut-on lui offrir ? Un esprit brisé ?? Voilà qui nous interroge…
Dieu prend-il plaisir devant un « souffle brisé » ? Un esprit
abattu ?
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé : le verbe employé ici nous éclaire déjà
plus : « tu ne repousses pas ». Non pas que Dieu se plaise à
recevoir ce genre de sacrifice, mais il l’accueille. Et d’autres psaumes nous
disent dans quel but : le psaume 33 (v.19) affirme que Dieu est proche des
cœurs brisés et des esprits abattus, qu’il les sauve ! Et le psaume 146
(v.3) dit qu'il guérit les cœurs brisés et panse leurs blessures. Et si, ce qui
plaisait vraiment à Dieu, c’était de nous voir nous tourner vers lui, nous
approcher de lui, surtout si notre souffle et notre cœur sont en peine… ?
Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem : le priant répète l’attente ardente de tout
le peuple : retourner à Jérusalem : c’est de Dieu que viendra alors
le bonheur.
Alors tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors
on offrira des taureaux sur ton autel : voilà qui peut nous étonner, ce retour aux
sacrifices après toute cette démonstration que Dieu n’en veut pas. Si les
hommes ont besoin de poser des gestes cultuels, Dieu leur accorde. Le « Alors », répété deux fois, insiste
bien sur le changement qui doit avoir lieu. Car un petit mot s’est glissé ici :
« justes », tout va donc se
jouer dans l’attitude intérieure de ceux qui se présentent ; ils doivent
agir avec un cœur sincère, dans la justice et la vérité. Même s’ils reconstruisent
le temple, même s’ils y offrent les mêmes taureaux, le temps de l’exil et la
réflexion « théologique » que cet éloignement a provoqué font que ce
ne sera jamais plus la même chose.
Seigneur Dieu, tu éduques
ton peuple, tu lui révèles peu à peu ce qui te plaît, tu accueilles les cœurs broyés,
tu les guéris. Béni sois-tu.
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