Es 56
9
Vous, toutes les bêtes sauvages,
vous, toutes les bêtes de la forêt,
venez vous
repaître :
10
les guetteurs d’Israël sont tous des aveugles,
ils ne connaissent rien ;
ce
sont tous des chiens muets, incapables d’aboyer ;
à bout de souffle, allongés,
ils aiment somnoler.
11
Ce sont des chiens voraces, insatiables,
des bergers incapables de
comprendre !
Ils suivent tous leur propre chemin,
tous, sans exception, ne
pensant qu’à leur intérêt,
12
chacun disant :
« Venez, je vais chercher du vin,
enivrons-nous de boisson
forte ;
demain sera comme aujourd’hui :
il y a de quoi boire, plus qu’il n’en
faut ! »
Viens Esprit Saint, que cette parole nous éclaire,
qu’elle nous montre notre mission au sein de ton peuple.
Vous, toutes les bêtes sauvages, vous,
toutes les bêtes de la forêt, venez vous repaître: ces versets qui
terminent le chapitre 56 marquent un changement de ton et de sujet. Jusqu’ici, le
Seigneur lui-même parlait, promettant de rassembler tous les hommes qui
respectent son alliance. D’un coup, revoici la voix du prophète nous plongeant dans
un bestiaire peu pacifique ! Il s’adresse avec sarcasme aux bêtes
sauvages, les incitant à envahir Israël pour s’en repaître… voilà qui est
surprenant…
les guetteurs d’Israël sont tous des
aveugles, ils ne connaissent rien : c’est qu’Israël n’a plus de vrais
guetteurs, entendons, de responsables. Ils sont aveugles, alors qu’en 52,8, les
guetteurs d’Israël voyaient le Seigneur les yeux dans les yeux !
ce sont tous des chiens muets, incapables
d’aboyer ; à bout de souffle, allongés, ils aiment somnoler : ce sont
des chiens face aux bêtes sauvages, mais des chiens incapables de donner l’alerte ;
on les imagine, somnolant… rêvassant dit la TOB !
Ce sont des chiens voraces,
insatiables : mais il y a pire : ils ne sont pas seulement inactifs,
ils sont cupides, indignes.
des
bergers incapables de comprendre : et pourtant ce sont eux les bergers,
les responsables qui devraient conduire le peuple. Mais ils sont ignorants,
incapables.
Ils
suivent tous leur propre chemin, tous, sans exception, ne pensant qu’à leur
intérêt : « suivre son propre chemin », (comme en 53,6), ne
voir que son intérêt, personne n’y échappe, pire, on va s’entraîner sur la
mauvaise voie.
chacun disant : Venez, je vais chercher du
vin, enivrons-nous de boisson forte : le vin, symbole de tout ce qui
fait tituber, qui égare, qui rend incapable de remplir sa tâche.
demain sera comme aujourd’hui : il y a de
quoi boire, plus qu’il n’en faut : avec les psaumes ils pourraient
ajouter « Dieu n’y voit jamais rien »
(10,11). Ah, cette assurance que l’homme tient son destin en main, que la
richesse est une garantie sur l’avenir…
Seigneur
Jésus, tu nous demandes aussi d’être des guetteurs, de rester vigilants devant
tout ce qui pourrait nous détourner de toi, nous entraîner sur un chemin qui
nous éloigne de toi. Accorde-nous de nous avertir, nous soutenir, nous
encourager mutuellement, de compter sur toi en toutes circonstances.
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