Lc 24
30 Or, quand il se fut mis à table avec eux,
il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. 31 Alors
leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible.
Esprit
Saint, ouvre nos yeux, donne-nous de connaître Jésus, de le reconnaître au cœur
de nos liturgies et de nos rencontres.
Or, quand il se fut
mis à table avec eux : « j’entrerai chez lui et je prendrai le repas
avec lui et lui avec moi » (Ap 3,20), « être avec », voilà
bien le fil rouge de cette rencontre à Emmaüs. Luc insiste autant qu’il le
peut : après avoir fait route « avec
eux » (v. 15), ils l’ont supplié en disant : « reste avec nous » (v. 29), sur quoi
Jésus est entré pour rester « avec eux », et voilà enfin qu’il se
met à table avec eux. Ils vont manger
ensemble ce qui sera préparé dans la maison de Cléopas : Jésus se laisse inviter,
il reçoit ce qu’il lui est offert.
il prit le pain,
prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna : et avec ce pain
qu’on lui apporte, il va refaire le geste qu’il a posé à la veille de sa mort
mais déjà aussi lors de la multiplication des pains (9,16). Sans doute Luc ne
vise-t-il pas ici à décrire une liturgie que Jésus aurait faite pour reproduire
ou renouveler le dernier repas. Mais en employant ce vocabulaire liturgique, ne
veut-il pas souligner comment le Ressuscité se donne dans l’Eucharistie,
comment nous pouvons l’y rencontrer à l’instar des disciples d’Emmaüs ?
Alors leurs yeux
furent ouverts : le verbe à la forme passive, comme si souvent lors des
signes accomplis par Jésus, nous montre que les disciples ne sont pas acteurs de
cette soudaine clairvoyance : elle leur est donnée.
et ils le reconnurent : mais c’est bien eux
qui le re-connaissent, qui le connaissent à nouveau, à partir de leur
expérience propre, à partir des longs mois passés avec lui, à partir des
moments où ils avaient déjà partagé la même table, à partir sans doute de
l’expérience unique du dernier soir.
puis il leur devint
invisible : simplement invisible, leurs yeux de chair ne le perçoivent
plus. Ce n’est plus nécessaire. Luc semble dire qu’il est toujours bien là à leurs
côtés, mais d’une présence au-delà du visible.
Tel qu’il en sera désormais pour tous ses
amis.
Seigneur Jésus, ce n’est pas avec nos sens
que nous pouvons te percevoir, mais tu t’approches toujours de nous pour être
avec nous, pour partager la route, la parole et la table avec nous. Bénis
sois-tu !
1 commentaire:
"Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent"
C'est quand ils ouvrent leurs yeux qu'il disparaît à leurs yeux !
On voit bien que cela se passe à un autre niveau.
"Il prit le pain,... le rompit"
La présence du vivant passe par des petits gestes ordinaires, gestes révélateurs.
C'est là que leurs yeux s'ouvrirent, les yeux des ressuscités à la vie.
Beaucoup ont fait cette expérience avec une diversité incroyable.
C'est notre Pâques imprévisible, jamais méritée.
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