vendredi 21 juin 2013

quand tu seras revenu

Le Seigneur dit : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous secouer au crible comme le froment. Mais moi, j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas. Et toi, une fois revenu affermis tes frères. » Celui-ci lui dit : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort. » Celui-ci dit : « Je te le dis, Pierre, le coq ne chantera pas aujourd’hui que toi, trois fois, tu n’aies nié me connaître ».
Luc 22, 31-34

Viens Esprit de simplicité et de pauvreté,
Viens me donner de marcher humblement avec Jésus

Le Seigneur dit : « Simon, Simon,
Le Seigneur est avec ses apôtres, il vient de prendre avec eux le repas pascal. Il leur a annoncé la trahison de Judas. Voici qu’il s’adresse maintenant à l’un d’entre plus particulièrement. La répétition du prénom dit l’insistance de l’appel. Elle dit l’appel à tout l’être. Jésus utilise ici le prénom Simon, et non Pierre qu’il lui a donné au jour de son appel (6,14).

Satan vous a réclamés pour vous secouer au crible comme le froment.
Le Satan, c’est l’adversaire, le diviseur. Celui qui accuse les hommes devant Dieu jour et nuit dira l’Apocalypse. Le conte inaugural du livre de Job le présente comme celui qui réclame de Dieu le pouvoir de tenter Job, de le soumettre à l’épreuve. La comparaison du crible annonce une lourde épreuve. Sur quoi portera-t-elle ? le verset suivant nous informe.

Mais moi, j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas.
Le Seigneur a prié pour Simon, pour son apôtre, car il va être mis à l’épreuve en sa foi. La passion se profile à l’horizon, qui va voir la condamnation et la mort de Jésus en croix, scandale s’il en est. Tandis que les disciples ont mis en Jésus tout leur espoir, il va falloir qu’ils traversent cette tempête, qu’ils découvrent que le Royaume est bien là en Jésus, qu’il est bien le Messie. Il va leur falloir découvrir que le sauveur ne vient pas en écrasante victoire militaire qui boute l’ennemi romain dehors, mais en un humble serviteur qui donne sa vie pour ceux qu’il aime. On comprend que la foi de Pierre et des apôtres va être soumise à rude épreuve. Mais comme pour le rassurer, Jésus lui dit qu’il a prié pour lui, que l’épreuve sera terrible mais qu’il pourra la surmonter.

 Et toi, une fois revenu affermis tes frères. »
Non seulement Pierre reçoit ainsi l’annonce de son ébranlement dans la foi, mais aussi il reçoit mission. Quand il sera revenu, on aurait pu traduire quand il sera converti, il aura mission d’aider les autres, de les affermir dans la foi, dans la vie. Ayant connu l’ébranlement de sa foi, il sera capable d’aider ses frères.

Celui-ci lui dit : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort. »
Simon Pierre réagit avec la spontanéité que nous lui connaissons. Il est attaché sincèrement à Jésus, il l’aime, et veut le suivre. Il se croit capable d’aller avec Jésus jusqu’à la prison et à la mort. Cet élan du cœur est vrai, mais il témoigne combien Pierre ne se connait pas vraiment. Surtout, il ne prend pas encore la mesure de cette nécessité pour Jésus d’ouvrir le passage par la mort vers la vie, qui lui permettra à lui Pierre, ainsi qu’à toute l’humanité de suivre ensuite le chemin. Oui, Pierre un jour ira à la mort avec Jésus, mais ce jour n’est pas venu.  

Celui-ci dit : « Je te le dis, Pierre, le coq ne chantera pas aujourd’hui que toi, trois fois, tu n’aies nié me connaître ».
Jésus alors rappelle Pierre à la réalité humaine, à sa fragilité. L’épreuve sera telle, qu’il va céder et nier qu’il connait Jésus, et cela dans très peu de temps. C’est le soir, le prochain chant du coq est pour dans quelques heures ! Mais ici Jésus reprend le prénom de Pierre, prénom qu’il lui a conféré, comme pour le rassurer. Oui, tu vas tomber, mais tu demeures Pierre, ce disciple que j’ai choisi pour une mission bien précise. Jésus annonce le reniement, comme il avait annoncé la trahison de Judas un peu plus haut. On devine le séisme qui attend le groupe des apôtres devant la passion. Ils ont parcouru avec lui les routes de Galilée, ils ont bien vu que leur rabbi ne se comportait pas comme tous les rabbis, mais ils n’étaient pas prêts d’imaginer que la croix se profilait à l’horizon. Pierre niera trois fois, c’est dire que cette négation n’est pas survenue par simple surprise… mais que Pierre sera à ce point ébranlé qu’il n’aura plus qu’un souci, sauver sa peau. Mais le Seigneur par cette annonce le console comme par avance. Quand cela arrivera, Pierre entendra dans le chant du coq la parole de Jésus, qui par avance lui a pardonné, et lui a confié une mission pour après cette ébranlement, quand il sera revenu, quand il reprendra le chemin de la foi, de la conversion toujours et encore à vivre.

Seigneur, nous voulons te suivre, nous voulons marcher avec toi, toujours. Mais tu sais notre faiblesse, notre fragilité, la pauvreté de notre foi. Tu sais combien nous tombons en chemin, combien notre foi est fragile, et combien nous sommes capables de nier que nous te connaissons. Mais toi, tu pries pour nous, que l’épreuve nous affermisse, qu’elle soit comme creuset, passage au feu, qui purifie, affermit et nous rend alors capable à notre tour d’affermir nos frères et sœurs. Seigneur, jusque dans l’épreuve tu places des signes, tel un simple chant du coq, pour nous redire ta prévenance, ton attention. Seigneur ramène nous à toi, toujours.

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