Lc 22
25 Il leur dit : « Les rois des nations agissent avec elles en
seigneurs, et ceux qui dominent sur elles se font appeler bienfaiteurs. 26 Pour vous, rien de tel. Mais que le
plus grand parmi vous prenne la place du plus jeune, et celui qui commande la
place de celui qui sert.
Esprit saint, ancre ces paroles de Jésus en nos cœurs.
Ne permets pas qu’elles s’effacent sous les poussées de notre envie d’occuper
les premières places.
Il leur dit : Jésus reprend la parole et on
s’imagine les disciples faire silence, quelque peu penauds sans doute. Mais ils
ne reçoivent aucun reproche : Jésus ne va pas tomber dans le même
piège !!
« Les rois des nations agissent avec elles en seigneurs, et ceux qui
dominent sur elles se font appeler bienfaiteurs : Jésus part de
la réalité, de l’actualité dirions-nous. Il connaît les hommes et, si ce qu’il
prêche va souvent aux antipodes des pratiques de la société, ce n’est ni pas
naïveté ni par angélisme.
Pour vous, rien de tel : voilà qui n’a quand même pas dû
étonner les apôtres ! Ils s’étaient d’ailleurs déjà posé exactement la
même question (9,46) quand Jésus leur a dit « celui qui est le plus petit, voilà le plus grand ».
N’avaient-ils pas entendu « Malheureux
êtes-vous lorsque les hommes disent du bien de vous » (6,26) ?
N’avaient-ils pas non plus écouté la parabole de la dernière place (14,7) quand
tous choisissaient les premières places ? N’avaient-ils tout simplement
pas vu vivre Jésus ?
Mais que le plus grand parmi vous prenne la place du plus jeune : Jésus ne
propose pas de prendre la place du plus sage, ni même, cette fois, du dernier ou du plus petit,
mais du plus jeune. La nouveauté d’un tel ordre ne nous atteint sans doute pas
assez, car notre société valorise plus la jeunesse que la vieillesse et tombe
même quelque peu dans le piège de « l’enfant-roi ». Jésus avait déjà
pris un petit enfant tout près de lui pour le leur expliquer, et il continue
jusqu’au bout à vouloir transformer leur cœur.
et celui qui commande la place de celui qui sert : cette deuxième
voie est encore plus forte : devenir serviteur, se mettre soi-même au
service de ses frères, quel que soit leur âge, quel que soit leur rang… Pourtant,
Jésus ne demande pas d’abandonner le commandement. Car « commander »
n’est pas une situation à bannir : il faut des hommes et des femmes « aux
commandes ». La vraie autorité est un des services les plus nécessaires et
difficiles qui soient. Jésus lui-même a guidé ses disciples tout au long de sa
vie. Et il l’a fait on étant « celui qui sert ».
Seigneur Jésus, tu t’es fais toi-même
serviteur, tu as voulu te faire notre serviteur. Apprends-nous, au jour le
jour, à garder au cœur cette position de serviteur, inspire nos paroles et nos
actes afin que nous vivions à ton exemple, tournés vers nos frères et sœurs.
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