lundi 19 septembre 2011

Judas connaissait l'endroit

Jn 18

2Or Judas, qui le livrait, connaissait l'endroit, car Jésus s'y était maintes fois réuni avec ses disciples. 3Il prit la tête de la cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres et les Pharisiens, il gagna le jardin avec torches, lampes et armes.

Esprit Saint, toi qui peux seul nous donner de croire jusqu’au bout en un Dieu fidèle et miséricordieux, éclaire pour nous le parole de ce jour.

Judas ! Celui dont le nom même est devenu synonyme de traître. L’évangile ne nous dit rien d’autre de lui que sa trahison et son amour de l’argent.

Jésus l’a un jour choisi, appelé à sa suite. Et il a répondu oui, il a accompagné Jésus, partagé tous ses chemins. Il a même reçu la mission de confiance de gérer la caisse…

Et voici qu’il a été dire aux grands prêtres : « que me donnez-vous ? » (Mt 26,15). Il en obtint le prix dérisoire demandé pour un esclave et il s’en contenta…

Il a usé de sa proximité avec Jésus, de sa connaissance de tant d’habitudes partagées pour le faire arrêter loin de la foule. Il va jusqu’à se faire le guide des soldats : « Il prit la tête » « il gagna le jardin ». Avec quelle insistance Jean s’obstine-t-il à charger Judas, comme s’il était le seul acteur de l’arrestation de Jésus. C’est tout juste s’il précise quand même « fournis par les grands prêtres ».

« Il gagna le jardin avec torches, lampes et armes » : Judas est passé de l’autre côté, du côté de la violence, de la peur, de la nuit.

Judas ! Cet étrange personnage n’est-il pas le bouc émissaire des apôtres ? On aurait aimé en connaître d’autres facettes… Sans doute seul Judéen de la bande, n’est-il pas « à part » dès le début ? On comprend que le personnage ait enflammé les imaginations…

Mais que me dit cette parole aujourd’hui ?

- il y a d’abord le rôle joué par l’argent. Jésus a si souvent parlé de l’argent (l’impôt, l’obole, la dette,…) et c’est tous les jours que l’usage de l’argent nous pose question ! Impossible de l’éviter, aussi est-ce à la lumière de l’Evangile que nous pouvons apprendre à en faire un juste usage.

- Jean ne nous parlera plus de Judas après le jardin des Oliviers, mais Matthieu nous dit que Judas fut pris de remords « voyant que Jésus avait été condamné » (Mt 27,3), comme s’il n’avait pas mesuré les conséquences de son acte ; il reconnut même son péché… devant les grands prêtres. Qu’il mourut en se suicidant, ou fracassé (Ac 1,18), qu’importe, s’il est mort désespéré, ne pouvant mettre sa foi dans l’amour pourtant sans limite du Fils de Dieu.

- c’est un apôtre qui a livré Jésus : « lui, un des Douze », disait Jean (6, 71) en insistant encore : « Judas, l’un de ses disciples » (12,4). Voilà qui peut nous aider à ne jamais nous prévaloir de quelque statut pour oublier notre faiblesse. Oui, nous sommes disciples du Christ, et c’est donc précisément en Lui que se trouve notre force si nous mettons en Lui toute notre foi.


Seigneur Jésus, Judas aussi tu l’as appelé « ami » et il t’a trahi. Ne permets à aucune forme de trahison de venir entacher l’amitié par laquelle je voudrais te répondre mais rends-la au contraire de plus en plus confiante en ton amour.

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