lundi 26 septembre 2011

Je ne suis pas

Elle dit alors à Pierre, la servante, la portière : « N’es-tu pas toi aussi, des disciples de cet humain-là ? » Il dit : « Je ne suis pas. » Les esclaves et les subordonnés avaient fait un feu de braises, car le temps était froid, ils se tenaient là et se chauffaient. Pierre aussi se tenait là avec eux, et il se chauffait.
              Jean 18, 17-18

Viens Esprit, réchauffe nos cœurs au feu de ton amour, viens rejoindre nos solitudes et les ouvrir à ta présence

Elle dit alors à Pierre, la servante, la portière : « N’es-tu pas toi aussi, des disciples de cet humain-là ? »
Simple question, adressée par une femme, c'est-à-dire dans la mentalité de l’époque, quelqu’un d’insignifiant ! C’est assez étonnant somme toute, cette présence d’une femme à cet endroit, comme portière, en pleine nuit ! Sa question est simple, directe, sans malice. L’arrestation de Jésus est le sujet d’actualité, elle vient de se produire, il est assez clair que ceux qui tentent de pénétrer dans le palais à ce moment-là, doivent avoir un lien avec cette arrestation. La femme interroge.

Il dit : « Je ne suis pas ».
Pour traduire en bon français, on écrirait plutôt : Je n’en suis pas. Mais la formule assez lapidaire utilisée par Jean : Je ne suis pas, vient heurter de plein fouet nos mémoires. Lors de son arrestation, Jésus s’est avancé librement, et à la demande du peloton venu l’arrêter, Jésus avait clairement répondu : Je suis. Formule qui dit la divinité, formule qui dit la pleine présence. Pierre lui « s’évanouit » dans la négation même. Il a voulu suivre le Christ, il avait prétendu pouvoir donner sa vie pour Jésus, et Jésus lui avait dit qu’il ne le pouvait et avait annoncé son reniement (Jn 13, 37-38). Suivre Jésus est don de Dieu, qui ne lui sera possible qu’après la Pâque de Jésus, lorsque la voie sera ouverte par la mort et la résurrection. Pierre dans la peur du moment, ne peut suivre Jésus par sa propre force. Sa prétention s’effondre devant une femme, portière du palais !

Les esclaves et les subordonnés avaient fait un feu de braises, car le temps était froid, ils se tenaient là, et se chauffaient. Pierre aussi se tenait là avec eux et il se chauffait.
Pierre semble avoir changé de camp : on ne le dit plus préoccupé de suivre Jésus avec l’autre disciple. Cet autre disciple a disparu du récit. Pierre se rapproche des esclaves et subordonnés. Certaines traductions disent : serviteurs et gardes. Ce qui semble clair, est que Pierre pour se chauffer, se rapprochent d’un groupe ayant participé avec la cohorte romaine à l’arrestation de Jésus. Malchus est dit esclave-serviteur, et le récit de l’arrestation mentionne à plusieurs reprises la présence des esclaves et subordonnés qui sont la présence déléguée par les autorités religieuses, à côté de la cohorte envoyée par les autorités politiques. Ainsi, Pierre se tient avec ces hommes, comme Judas s’était tenu avec eux au jardin ! Sa volonté de suivre au-delà de ses forces, le fait basculer ! S’en rend-il compte ? tandis que Jésus se voit seul, comparaître ligoté devant les autorités religieuses, Pierre cherche la chaleur d’un feu auprès de ceux là même qui ont participé à l’arrestation de son maître !

Seigneur tu sais mon désir d’être tout à toi. Tu sais mon désir de t’aimer, de te secourir tandis que notre monde aujourd’hui encore te condamne.  Mais tu sais aussi ma faiblesse. Aujourd’hui, nous sommes dans l’après Pâques, aujourd’hui nous savons combien c’est en ta passion et ta résurrection qu’il nous faut y puiser la force. Que ton Esprit de vie, tienne nos cœurs en éveil, pour que nous te soyons fidèles en chaque instant !

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