Liturgie de la Parole 4e lundi du Temps Pascal
Accueil : Actes 11, 1-18
Marcher dans la foi. Cela veut dire qu’il y a un risque à prendre. Osons-nous encore prendre un risque ? Ne serions-nous pas le plus souvent dans une zone de confort ? Est exclu de ma zone de confort ce que disent « les anges ». Ce qu’ils peuvent me demander et qui m’angoisse parce que je ne maîtrise pas, parce que ça me met face à mes limites, face à mes incapacités.
Si nous nous revendiquons croyants et que nous prétendons faire confiance à la Parole de Jésus, alors il faut que cette foi nous bouge, nous remette en marche et que nous nous appuyons réellement sur ce qui est dit dans les Écritures. Sinon, nous allons à nouveau fabriquer du religieux et nous mettre à côté de la vie normale, à côté du réel. L’extrait des actes qui nous est proposé vient nous révéler que tout est possible. Pierre a dépassé le registre de la Loi juive en écoutant « la voix du Ciel », trois hommes envoyés de Césarée pour faire venir Pierre chez Corneille. Ne serait-ce pas cela « être porte » comme Jésus le déclare pour lui-même dans l’Évangile de Jean.
Marcher dans la foi, ça nous engage. Cela signifie pour chacun, nous offrir davantage au SE et adhérer pleinement à ce qu’il veut et comme il veut. Sommes-nous désireux de ce changement ? Sommes-nous prêts à en assumer les conséquences dans notre vie ? C’est cela l’offrande de soi. Je ne peux pas regarder les choses de l’extérieur et rester tranquillement chez moi et être en paix avec moi-même.
Commentaire : Jean 10, 1-10
Je ne sais pas pour vous mais pour moi ce temps de Pâques est un jaillissement d’espérance et de bonnes nouvelles. A l’image de la nature qui se déploie, des fleurs qui jaillissent de partout et colorent la vie de mille couleurs, l’annonce de la résurrection du Christ, elle emplit mon cœur d’une joie profonde.
Il y a des éclats de lumière dans la Parole de Dieu : elle est comme le soleil qui réchauffe de tous ses rayons. De manière simple Jésus se donne à connaître et reconnaître dans le nom même de Dieu révélé à Moïse : « Je Suis »
« Je suis le Fils », celui en qui le Père met toute sa joie ; « Je suis la lumière du monde » ; « Je suis le pain descendu du ciel » ; « Je suis le pain de vie » ; « Je suis le chemin, la vérité et la vie » ; « Je suis la résurrection et la vie » ; « Je suis le bon berger » ; « Je suis la porte » une multitude de rayons projetés sur nous pour éclairer nos routes et réchauffer notre cœur.
Aujourd’hui Jésus est « La Porte », celle par laquelle nous sommes invités à passer. Il est à la fois « Le Bon Berger » et « La Porte » car personne ne va vers le Père sans passer par lui.
Tous ces « Je Suis » de Jésus révélés à ses disciples, adressés aussi à ceux qui ne peuvent, ou ont du mal à le reconnaître, aujourd’hui c’est au cœur des croyants que nous sommes, à l’intérieur de nous qu’il les prononce.
Laissons résonner en nous l’identité de Jésus car s’il se donne à connaître et reconnaître c’est pour que, par la foi, nous ayons ce désir de marcher avec lui. Qu’à notre tour, par la foi, nous soyons « porte » pour les emmurés que nous côtoyons dans le monde. Même si, parfois ou souvent, nous sommes reclus sur nous-mêmes, entendons cette invitation de Jésus à passer par lui et « être porte ». « Je fais exactement ce que m’ordonne le Père, vous aussi faites de même » dit encore Jésus au chapitre 14 de l’Évangile de Jean.
Quand nous sommes devant quelqu’un d’emmuré au propre ou au figuré, le plus beau cadeau à lui offrir c’est d’ouvrir une porte vers la liberté. Une parole que j’ai entendue pour moi-même, une parole de libération : « Va vers ta vie Raymond, va vers ta vie ». Une parole puissante qui libère et engage, envoie vers sa vie de manière libre et responsable. Jésus est « La Porte » qui ouvre sur la liberté et s’il nous libère nous serons réellement libres.
Passer par lui et marcher avec lui en toute confiance, en fidélité, ancré dans la foi, cela nous donne l’autorité de Jésus. Celle qui nous est conférée par la présence de Celui qui est plus grand que nous et qui est au milieu de nous.Le monde a et aura toujours besoin de personnalités fortes, engagées, libres, responsables et capables de prendre en main leur destinée.
Et si c’était aussi le message de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui ?
Souvenons-nous du contexte dans lequel Jésus affirme qu’il est le bon pasteur. Jésus s’adresse à certains scribes et sadducéens qui sont en connivence avec les pouvoirs en place : Ils ont trahi le peuple juif ; ils ont perverti la religion et la loi de Moïse pour en faire des fardeaux insoutenables pour le peuple. Cette histoire met en lumière celle du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Précédemment dans le même chapitre de cet évangile Jésus les traite de voleurs : « Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés…Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis… Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. ».
Jésus veut simplement nous faire découvrir un aspect de cette relation qu’il désire entretenir avec nous : une relation qui respecte notre liberté, mais aussi une relation faite de douceur, d’attention, de délicatesse, de confiance.
Le bon pasteur ne souhaite qu’une chose : le bonheur de toutes celles et ceux qui lui sont confiés. Jésus privilégie ici le bien vivre ensemble pour tous et il nous rend responsable de ce bien vivre, du bien commun, fait d’égalité, de justice et de vérité pour tous, passage obligé pour espérer un jour une fraternité vraie.
Ce texte est plus actuel que jamais. C’est certainement cela notre vocation de baptisés. Devenir un peu plus chaque jour, là où nous sommes, des artisans de justice et de paix, des créateurs d’humanité et de bonheur.
Invitation au Notre Père :
A l’invitation de Jésus tournons notre regard vers « Notre Père »
Raymond
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