« Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait »
(Isabelle Halleux)
Introduction
En ce
début de semaine, j'ai eu la grande joie de partager quelques jours avec mes
petits-enfants de 10, 8 ans et 5 ans. « Challenge », écrivait
Céleste dimanche sur son dessin : « Vous avez 40 jours pour préparer
votre cœur … ». Et elle complète : « Comme on est au jour 4, parce que les dimanches ne comptent pas,
il n’y en a plus que 36 ». Et
ce samedi, nous pouvons dire qu’il n’en reste que 30 !
La liturgie nous propose ce matin le livre du Deutéronome (Dt 26,
16-19) : Moïse y exhorte à mettre
en pratique, de tout son cœur et de toute son âme, les décrets et ordonnances
commandés par Dieu, car Israël est le peuple élu, consacré au Seigneur.
Jésus va bien plus loin dans son Sermon sur la Montagne (Mt 5, 43-38). Il
donne la vision essentielle de la vie chrétienne, qui défie les normes et les
conventions de l’époque : il enseigne à ses disciples l’importance de
l’amour et de la compassion envers les autres, même envers ceux qui sont
considérés comme des ennemis. Une fameuse étape sur notre chemin de conversion,
sur notre chemin de carême…
Avant de réécouter ces lectures, entrons en prière avec le chant des
psaumes.
Témoignage
40 30 jours
pour préparer notre coeur...
« Tu vois », me dit-elle,
« on nous dit qu'il faut être
parfait, qu'on ne peut pas faire de péché, qu'on doit pardonner à ceux qui nous
font du mal, et patati et patata… Moi ça me met la pression et je crois que je
n'y arriverai pas... Alors je préfère dire au Seigneur que je regrette mais que
ce n'est pas possible pour moi de vivre ainsi. Alors, je ne veux pas faire ma
première communion, c’est plus cohérent. Et ça pose problème à mes
parents. »
Puisque les
liens étaient évidents avec l'évangile du jour, je le lui ai raconté. Zoé a
piqué du nez dans son livre, et Mathias qui jouait à l’avion de chasse s’est tu.
J’ai expliqué
qu' « être parfait »
ne signifie pas être irréprochable ou sans défaut : c'est chercher à toujours s'améliorer
dans sa relation avec les autres et avec Dieu, comme Jésus nous l'a dit dans
son Sermon sur la Montagne. C'est ça être « fils
(ou fille) de Dieu ». On peut dire « qu’on
s’accomplit dans son humanité par son amour pour les autres ». Jésus
est accompli à 100 %. Il est parfait comme son Père est parfait. Un modèle pour
nous.
J'ai
aussi expliqué que « saluer ceux
qui ne sont pas ses frères », ses amis, ce n'est pas une question
de politesse, mais c'est une question d'accueil vrai de l'autre. Le mot grec
qui a été utilisé par les apôtres veut dire aussi "embrasser". A
Liège, on sait ça, on fait ça : on embrasse tout le monde ! Pense-t-on que
c’est un signe d'accueil de l'autre comme il est ? Et cela nous apporte-t-il
la paix et la joie ? Jésus nous encourage à être aimables et bienveillants
envers tous, sans exception, même si on a des émotions complexes en les
saluant.
« Et si tu n’as pas envie de pardonner ? », me
demande Zoé.
Alors, il
faut être patient, trouver la paix en toi et ça viendra. Tu parles à Dieu de
tes émotions, de tes pensées, de ta colère même. Tu peux lui demander de l'aide
ou de la force. C’est ça, prier ! Dieu t'écoute toujours. Cela peut produire un
changement dans ton cœur et dans ton attitude envers ceux qui te font du mal.
Cela peut t'aider aussi à les voir sous un autre angle, et à être prête à te
réconcilier. Cela peut aussi parfois aider les autres à réfléchir à votre
relation, rien que parce que tu les respectes mieux…
Vous
savez ce que faisait Nelson Mandela quand il était en prison ? Dans son
autobiographie, il écrit qu'il a prié pour ses geôliers et pour ses ennemis
politiques, malgré les tortures et les mauvais traitements qu'il a subis. Il a
trouvé en paix. « Comme Gandhi »,
ajoute Mathias qui sort de son silence.
Et la
conversation est partie sur Mandela, sur l’apartheid, sur Gandhi… et sur l’intérêt
de tenir un journal intime pour écrire son autobiographie !
A la
sortie du musée, nous sommes repassés à la cathédrale juste à côté, et j'ai laissé
Mathias les mains jointes dans une petite chapelle latérale. Il m'a rejointe
quelques minutes après, en disant : « J'ai
été dire une petite prière pour ceux qui m'agacent ».
Profitons
de la fraîcheur des enfants pour nous rappeler que le chemin de carême passe
par l’amour et par des « petites
prières pour ceux qui nous agacent ».
Invitation au Notre Père
Avec Jésus,
redisons la prière à son père…
Prière finale
« Cher Dieu, aide-nous à
voir les autres comme tu les vois : avec amour et gentillesse. Nous
voulons suivre ton exemple et être des amis pour tous ceux que nous
rencontrons. Aide-nous à être des lumières pour les autres, à répandre ton
amour et ta paix partout où nous allons. Merci pour ton amour envers nous. Au
nom de Jésus, avec le Saint Esprit. Amen » (Zoé)
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