(sœur Marie-Christine)
Nous
sommes assemblés par le Seigneur pour écouter sa parole et nous en nourrir. Deux
textes nous sont offerts. Ézékiel parle d’une part, d’observer tous les décrets
du Seigneur, de pratiquer la justice et le droit, et de vivre, d’autre part de
s’en détourner et de mourir.
Jésus
nous parle de jugement, de tribunal, de géhenne, de prison jusqu’au dernier
sou, mais aussi de frère, d’entrer dans le Royaume des cieux.
Je
vous proposerai une clé de lecture, qui ne vient pas de moi !
Mais
auparavant entrons dans la prière des Psaumes en communion avec l’Église et le
monde.
Méditation
Le
Seigneur parle par la voix de son prophète : « Prendrais- je donc plaisir à la mort du méchant – oracle du
Seigneur Dieu –, et non pas plutôt à ce qu’il se détourne de sa conduite et
qu’il vive ? » C’est une phrase-clé des textes proposés aujourd’hui,
et du carême.
Ézékiel
met en lumière d’une part la miséricorde que le Seigneur offre à celui qui se détourne
de ses fautes, quelles qu’elles soient ; d’autre part l’avertissement
sévère : ne croyez pas que, parce que vous avez pratiqué la justice
jusqu’à maintenant, vous pouvez vous en prévaloir, faire le mal, et dorénavant « imiter toutes les abominations des
méchants ».
Jésus
nous invite à surpasser la justice des scribes et des pharisiens. C’est
pratiquement impossible, car c’étaient des personnes très observantes ! Où
était leur problème, problème qui nous guette nous aussi ? Dans l’attitude
vis-à-vis de celui qui devrait être leur « frère » ; le mot
frère revient 4 fois en ces quelques versets. Comme si Jésus disait :
n’oublie pas, l’autre est ton frère, ta sœur. Il ne suffit pas de ne pas commettre
de meurtre, on peut tuer son frère, sa sœur, par la colère, l’insulte, la
calomnie etc.
En
méditant ces textes, j’ai pensé à ce que Frère François de Wavreumont nous a
partagé à propos de Jérémie chapitres 7 et 13 et de l’excommunication dans la
Règle de saint Benoît : c’est « une
habile mise en scène (…) Poussez-le sur sa propre pente. Conduisez-le jusqu’au
bout du chemin où il s’engage. Montrez-lui ainsi où mène son attitude. »
Cela
éclaire les lectures d’aujourd’hui. D’ailleurs en poussant la logique d’Ézékiel,
nous pouvons dire que si le juste a commis toutes les abominations et se
repent, il sera accueilli avec miséricorde !
Jésus
m’avertit. C’est comme s’il me disait : regarde un peu en toi, n’as-tu pas
blessé ton frère par ton attitude, par tes paroles ? Alors, dépêche-toi,
il y a urgence pour ta liberté, liberté intérieure et extérieure : Tu n’as
pas vu la gravité de la blessure infligée, si tu n’essayes pas de te
réconcilier, pour que ton adversaire redevienne un frère, une sœur, il ou elle risque
de persévérer jusqu’au bout dans son désir de justice, pour que tu paies
« jusqu’au dernier sou » !
Détourne-toi de ta conduite, entre dans la voie de la réconciliation
fraternelle et du Royaume des cieux.
Que
le langage imagé qu’utilisent Ézékiel et Jésus nous stimulent sur notre route
vers Pâques, nous aident à ouvrir les yeux, à nous détourner du mal, à prendre
le chemin de la vie.
Introduction au
Notre Père
« Rejetez tous les crimes que vous
avez commis, faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau[1] ». Que l’Esprit du
Seigneur nous donne un cœur nouveau et chante en nous la prière reçue du
Seigneur Jésus : Notre Père
Prière d’envoi
Seigneur, regarde où nous risquons d’aller tournant le dos
à la cité[2], à nos frères et sœurs, à ton
Royaume.
Si tu retiens les fautes, Seigneur, Seigneur, qui
subsistera ? Mais près de toi se trouve le pardon pour que l’homme te craigne[3], apprenne à te servir, à
t’aimer, à aimer ses frères et sœurs.
Ouvre
nos yeux, ouvre nos cœurs, fais grandir en nous l’amour filial et fraternel.
Nous
te le demandons par Jésus Christ ton Fils, notre Seigneur, qui vit avec toi et
l’Esprit Saint, Dieu, pour les siècles des siècles.
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