(Danièle)
Introduction
Dans la lecture du livre du prophète Jérémie, on reconnaît
les paroles du premier psaume.
« Heureux est l'homme qui n'entre pas au conseil des
méchants ». A première vue ce psaume et cette lecture font peur, il vaut
mieux être juste avec ce Dieu qui punit les méchants. Et à la fin de la
lecture, le Seigneur dit « Rien n'est plus faux que le cœur de l'homme, il
est incurable »... voilà des paroles dures qui donneraient envie de se dire,
alors, à quoi bon ? Je suis incurable... Ou au contraire reconnaître
devant Dieu mes faiblesses et lui dire «et bien, je ne comprends pas ces
paroles, mais je compte sur toi pour m'aider »... Le Seigneur pénètre les
cœurs, il connaît le chemin des justes.
Dans l'évangile de Luc, on redécouvre l'histoire de l'homme
riche et de Lazare... que j'avais commentée l'an dernier. Me considérant plutôt
riche, je rappelais une parole du pape François « Ouvrons les yeux sur
toute vie qui vient à notre rencontre surtout si elle est faible, c'est un don
qui mérite accueil, respect et amour »... Cette année, j'ai découvert
autre chose, je peux être riche mais aussi parfois être pauvre devant Dieu avec
mes doutes et mes faiblesses.
Quand nous sommes pauvres, nous sommes invitées à nous
laisser pétrir par l'amour de Dieu et, riches de l'amour de Dieu qui nous
porte, nous sommes invité(e)s à aider notre prochain dans les moments
difficiles, maintenant, encore davantage pendant ce carême : « la
fermeture sur soi n'engendre pas la vie » dit Emmanuelle Billoteau.
En rendant grâce avec les psaumes, nous allons chanter « garde-moi mon Dieu, j'ai fait de toi mon refuge, de toi dépend mon sort »...
Après l'évangile
Aujourd'hui, j'ai approfondi le texte de Jérémie et le
psaume 1, le commencement du livre des psaumes, il transforme la parabole de
Jérémie qui contient des paroles dures, le méchant n'est plus un buisson
desséché sur une terre inhabitable, désertique...
Malgré tout, je disais donc en introduction « ce
psaume fait peur ». Cette pédagogie de la peur, promesse d'abondance ou au
contraire de catastrophes, c'était pour essayer de rendre les humains dociles.
Il y a quinze jours, dans le Deutéronome, il était question de bénédiction ou
de malédiction.
- « ce psaume fait peur , et pourtant, c'est
un témoignage d'amour de Dieu pour nous », dit Marc Pernot dans « marcher en
humanité ». Cette affirmation est étonnante. C'est une hypothèse, J'ai
donc essayé de la comprendre.
- Ce psaume transforme la parabole de Jérémie « maudit
soit l'homme » et « béni soit l'homme ». Maintenant, le méchant
est comme la paille balayée par le vent.
La paille, c'est la tige qui soutient l'épi, le cultivateur
ne la coupe pas, il patiente en attendant le grain. Quand il moissonne, bien
sûr il ne garde pas la paille pour le pain, mais il ne la détruit pas... Dieu ne massacre pas
les méchants, il cherche à éliminer la méchanceté.
- Ce psaume peut vouloir dire qu'il n'y a pas d'un côté les
justes qui seront sauvés et de l'autre côté les « méchants », les
mauvais, les non-baptisés. Ça peut signifier
que tous et toutes sommes des personnes que Dieu est en train de
soigner...
Alors qui a raison ? L'interprétation littérale de
Jérémie et du Deutéronome ou bien le psaume 1 ? Dieu est-il un terrible
juge ou bien un seigneur plein d'attentions pour chaque jeune pousse ?Jésus nous l'a fait connaître,
Dieu est Père.
Je reviens à la phrase
« les méchants sont comme la paille balayée par le vent ». La
définition du verbe « balayer », c'est enlever la poussière. Et à
propos du vent, il suffit d'un pas pour considérer que c'est l'Esprit de Dieu,
ce pas, je l'ai franchi. Le vent souffle où il veut. Ça voudrait donc dire que
l'Esprit enlève les poussières de la paille, les sources de méchanceté,
autrement dit, Dieu Amour veut sauver tous les hommes, il pardonne et patiente
en attendant que la paille porte le fruit.
Ce psaume est donc bien un témoignage d'amour de Dieu pour
nous.
« Heureux est l'homme » dit le psaume et Jésus
dit « heureux les pauvres en
Esprit », il nous montre ce qu'il attend de nous. Il emploie le pluriel
parce qu'on ne peut pas être heureux(se) seul(e).
Le psaume nous invite à nous réjouir de l'action de Dieu sur nous par son Esprit et Jésus nous invite à nous considérer maintenant comme « pauvre en esprit ». Se savoir pauvre en Esprit, c'est prendre conscience que l'on a déjà un peu l'Esprit de Dieu en nous, s'en réjouir et espérer en avoir plus. C'est un bonheur : Dieu est déjà à l’œuvre en nous.
Invitation au Notre Père
En communion avec tous nos frères et sœurs, pauvres ou riches, redisons la prière que Jésus nous a apprise.
Prière finale
Seigneur, nous te bénissons et nous te rendons grâce pour
ta Parole qui nous montre le chemin à suivre et qui nous fait comprendre
combien tu nous aimes.
Nous sommes la paille, par ton Esprit d'amour balaie nos
fautes, purifie-nous !
Que ce temps de Carême nous aide à nous convertir, à nous
débarrasser du superflu afin de nous rapprocher davantage de toi et de notre
prochain.
Fais grandir notre foi.
Nous te le demandons à toi qui vis et règnes aujourd'hui et
pour les siècles des siècles.
Inspiration : Marc Pernot « marcher en
humanité »
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