jeudi 9 mars 2023

Liturgie de la Parole, 2e jeudi du Carême

(Danièle)

Introduction

Dans la lecture du livre du prophète Jérémie, on reconnaît les paroles du premier psaume.

« Heureux est l'homme qui n'entre pas au conseil des méchants ». A première vue ce psaume et cette lecture font peur, il vaut mieux être juste avec ce Dieu qui punit les méchants. Et à la fin de la lecture, le Seigneur dit « Rien n'est plus faux que le cœur de l'homme, il est incurable »... voilà des paroles dures qui donneraient envie de se dire, alors, à quoi bon ? Je suis incurable... Ou au contraire reconnaître devant Dieu mes faiblesses et lui dire «et bien, je ne comprends pas ces paroles, mais je compte sur toi pour m'aider »... Le Seigneur pénètre les cœurs, il connaît le chemin des justes.

Dans l'évangile de Luc, on redécouvre l'histoire de l'homme riche et de Lazare... que j'avais commentée l'an dernier. Me considérant plutôt riche, je rappelais une parole du pape François « Ouvrons les yeux sur toute vie qui vient à notre rencontre surtout si elle est faible, c'est un don qui mérite accueil, respect et amour »... Cette année, j'ai découvert autre chose, je peux être riche mais aussi parfois être pauvre devant Dieu avec mes doutes et mes faiblesses.

Quand nous sommes pauvres, nous sommes invitées à nous laisser pétrir par l'amour de Dieu et, riches de l'amour de Dieu qui nous porte, nous sommes invité(e)s à aider notre prochain dans les moments difficiles, maintenant, encore davantage pendant ce carême : « la fermeture sur soi n'engendre pas la vie » dit  Emmanuelle Billoteau.

En rendant grâce avec les psaumes, nous allons chanter « garde-moi mon Dieu, j'ai fait de toi mon refuge, de toi dépend mon sort »...

Après l'évangile

Aujourd'hui, j'ai approfondi le texte de Jérémie et le psaume 1, le commencement du livre des psaumes, il transforme la parabole de Jérémie qui contient des paroles dures, le méchant n'est plus un buisson desséché sur une terre inhabitable, désertique...

Malgré tout, je disais donc en introduction « ce psaume fait peur ». Cette pédagogie de la peur, promesse d'abondance ou au contraire de catastrophes, c'était pour essayer de rendre les humains dociles. Il y a quinze jours, dans le Deutéronome, il était question de bénédiction ou de malédiction.

- « ce psaume fait peur , et pourtant, c'est un témoignage d'amour de Dieu pour nous », dit  Marc Pernot dans « marcher en humanité ». Cette affirmation est étonnante. C'est une hypothèse, J'ai donc essayé de la comprendre.

- Ce psaume transforme la parabole de Jérémie « maudit soit l'homme » et « béni soit l'homme ». Maintenant, le méchant est comme la paille balayée par le vent.

La paille, c'est la tige qui soutient l'épi, le cultivateur ne la coupe pas, il patiente en attendant le grain. Quand il moissonne, bien sûr il ne garde pas la paille pour le pain, mais  il ne la détruit pas... Dieu ne massacre pas les méchants, il cherche à éliminer la méchanceté.

- Ce psaume peut vouloir dire qu'il n'y a pas d'un côté les justes qui seront sauvés et de l'autre côté les « méchants », les mauvais, les non-baptisés. Ça peut signifier  que tous et toutes sommes des personnes que Dieu est en train de soigner...

Alors qui a raison ? L'interprétation littérale de Jérémie et du Deutéronome ou bien le psaume 1 ? Dieu est-il un terrible juge ou bien un seigneur plein d'attentions pour chaque jeune pousse ?Jésus nous l'a fait connaître, Dieu est Père.

 Je reviens à la phrase « les méchants sont comme la paille balayée par le vent ». La définition du verbe « balayer », c'est enlever la poussière. Et à propos du vent, il suffit d'un pas pour considérer que c'est l'Esprit de Dieu, ce pas, je l'ai franchi. Le vent souffle où il veut. Ça voudrait donc dire que l'Esprit enlève les poussières de la paille, les sources de méchanceté, autrement dit, Dieu Amour veut sauver tous les hommes, il pardonne et patiente en attendant que la paille porte le fruit.

Ce psaume est donc bien un témoignage d'amour de Dieu pour nous.

« Heureux est l'homme » dit le psaume et Jésus dit  « heureux les pauvres en Esprit », il nous montre ce qu'il attend de nous. Il emploie le pluriel parce qu'on ne peut pas être heureux(se) seul(e).

Le psaume nous invite à nous réjouir de l'action de Dieu sur nous par son Esprit et Jésus nous invite à nous considérer maintenant comme  « pauvre en esprit ». Se savoir pauvre en Esprit, c'est prendre conscience que l'on a déjà un peu l'Esprit de Dieu en nous, s'en réjouir et espérer en avoir plus. C'est un bonheur : Dieu est déjà à l’œuvre en nous.

Invitation au Notre Père

En communion avec tous nos frères et sœurs, pauvres ou riches, redisons la prière que Jésus nous a apprise.

Prière finale

Seigneur, nous te bénissons et nous te rendons grâce pour ta Parole qui nous montre le chemin à suivre et qui nous fait comprendre combien tu nous aimes.

Nous sommes la paille, par ton Esprit d'amour balaie nos fautes, purifie-nous !

Que ce temps de Carême nous aide à nous convertir, à nous débarrasser du superflu afin de nous rapprocher davantage de toi et de notre prochain.

Fais grandir notre foi.

Nous te le demandons à toi qui vis et règnes aujourd'hui et pour les siècles des siècles.

 

Inspiration : Marc Pernot « marcher en humanité »

Aucun commentaire: