vendredi 27 mai 2022

Liturgie de la Parole, 6e vendredi du Temps Pascal

(Rosy)

Ouverture

Nous poursuivons ce grand moment, cet enseignement que Jean met dans la bouche de Jésus au moment où celui-ci  va s’éloigner de ses amis. Dans toute sa lucidité, mais surtout avec tout son amour, Jésus veut les rassurer, les encourager, ancrer leur confiance en lui. Aujourd’hui nous sont proposés 3 versets dans le registre de la promesse.

Un petit mot sur le saint du jour : Augustin de Cantorbéry. J’aimerais remonter le fil qui le rattache à Benoît et rappeler comme, de Rome, il s’est retrouvé à Cantorbéry.

La mort de Benoît est située en 547; or, en 540, naît Grégoire le Grand, qui deviendra moine, et fondera de nombreux monastères, le plus ancien étant dans une demeure familiale sur le mont Cælius à Rome.

Devenu pape, Grégoire décide de restaurer le christianisme en Grande-Bretagne et – en 596 – y envoie en mission quarante moines du mont Cælius. A leur tête, Augustin, qui devint ainsi le premier archevêque de Cantorbéry.

Pourquoi je vous raconte cela ? A cause des consignes prudentes et réfléchies données à ces moines-missionnaires par le pape Grégoire-le-Grand :

“Les missionnaires n'arrivent dans le pays qu'après en avoir étudié la langue, les mœurs et la religion. Ils se gardent de heurter les préjugés, de rechercher des succès trop rapides ou d'ambitionner le martyre. Ils gagnent la confiance « avant de gagner les âmes”. Au bout de 60 ans, les Anglo-Saxons étaient non seulement devenus chrétiens, mais ils envoyaient en Germanie des bénédictins missionnaires dignes de ceux qui les avaient convertis.

Redisons notre confiance au Seigneur par le chant des psaumes.

 Commentaire

Jésus insiste, il dit et répète ce qui semble si difficile à vivre pour ses amis… et on les comprend ! Il fait appel à toute leur attention : « Amen, amen (2 fois), je vous le dis ». Seraient-ils donc aussi distraits que nous lors des moments cruciaux ?

Puis ces 3 versets qui comptent 12 fois des mots du champ lexical peine / joie.

Il n’est question que de tristesse et de joie. Et du passage de l’une à l’autre. Avec, ,chaque fois, le contraste avec le “monde”, les autres.

Jésus dépeint la situation sans ménagement : “vous allez pleurer et vous lamenter, vous serez dans la peine » « le monde se réjouira » nous comprendrons plus tard que c’est bien de la peine des disciples que le monde va se réjouir, cette remarque soulignant au passage combien il y a joies et Joie.

 Il décrit l’avenir : « Votre peine se changera en joie” Comme ça ? Toute seule ? Une fois encore la traduction liturgique simplifie un peu trop car nous avons en fait la voix passive “Votre peine sera changée en joie” Par qui ? Par Dieu ! Autrement dit, cette joie-là est un don de Dieu… ce qui change tout !

Vint alors un exemple. A mes yeux, il est un peu caduque car il assimile souffrance physique et peine : la douleur de la femme qui enfante n’entame pas sa joie profonde ! Bon, mais l’intéressant c’est que c’est un exemple de fécondité.

Une souffrance, une crise, une difficulté peut nous plonger dans la peine et même le désespoir, pour, un jour, porter du fruit.

Jésus en revient alors à sa promesse sur laquelle repose toute la foi des disciples, et la nôtre : le cœur de ce petit passage : « Je vous reverrai, et votre cœur se réjouira »

Nous avons bien entendu ? Quelque chose a changé depuis les versets 16-17-19 qui disaient « encore un peu de temps, et vous me reverrez. »

La question n’est pas tellement de revoir Jésus… mais que Lui nous revoie !

« Je vous reverrai ». Qu’il pose à nouveau son regard sur nous, que nous nous sentions à nouveau choisis, aimés. Là est la grande promesse, celle qui se réalise à chaque instant de notre vie : « Je serai toujours avec vous »

Le monde, lui, qui se réjouissait de la peine des disciples, sera rendu impuissant.

Bien sûr que cette joie-là, personne ne nous l’enlèvera puisqu’elle nous est donnée !

 Notre Père

Prions notre Père, dans la joie de pouvoir nous adresser à lui comme des enfants bien-aimés.

 Oraison

Seigneur Jésus, nous te confions notre joie. Que ton regard d’amour posé sur nous, que ta présence sur notre route, nous protègent de la mauvaise tristesse et nous permettent de témoigner de ta joie, celle que tu déposes en nos cœurs.

Nous te le demandons, à toi qui es vivant, avec le Père et l’Esprit, aujourd’hui et pour toujours.


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