(Isabelle)
Lectures du jour : Ac 13,
26-33 ; Ps 2 ; Jn 14, 1-6
Introduction
Par
sept fois, dans l’Evangile de Jean, Jésus dit « Je suis… » (Je suis + un attribut avec un article
défini). « Je suis le pain de
vie », « Je suis la lumière
du monde », « Je suis la
porte des brebis », « Je
suis le bon berger », « Je
suis la Résurrection et la vie », « Je suis le chemin, la vérité et
la vie », « Je suis le cep ».
« Je
suis le chemin, la vérité, la vie ». En entendant « Je suis », je ne peux pas m’empêcher
de penser à la réponse donnée par Dieu à Moïse dans l’Exode (Ex 3, 13-14). Rappelez-vous
l’épisode du buisson ardent : Dieu confie à Moïse la mission de faire
sortir d’Egypte les fils d’Israël et de les délivrer de l’oppression. Moïse demande
à Dieu ce qu’il doit répondre s’ils demandent qui l’envoie. Et Dieu dit : « Tu répondras ainsi : Celui qui m’a
envoyé vers vous, c’est "Je suis" ». La traduction littérale serait
« Je suis l’étant », « Je suis celui qui est, qui était et qui vient ».
Je pense ne pas me tromper en disant que, dans l’Evangile de Jean, « Je suis… » est une affirmation
réfléchie de la nature divine du Christ, une référence à Dieu, son Père. Jésus
est Dieu.
-
« Je
suis le pain de vie » (Jn 6,35) : Jésus ne donne pas le
pain du ciel : il est le pain qui donne la vie. Celui qui vient à lui
n’aura plus jamais faim car Jésus remplit « son vide ».
-
« Je
suis la lumière du monde » (Jn 8,12) : La lumière,
c’est Dieu en action qui produit la vie. Jésus est cette lumière-là, pour tous.
-
« Je
suis la porte » (Jn 10,9): Il n’existe qu’un moyen
d’entrer dans la vie divine, dans le royaume et de recevoir la vie éternelle :
Jésus. « Personne ne va au Père sans
passer par moi » (Jn 14,6).
-
« Je
suis le bon berger » (Jn 10,11) : Jésus est le berger
généreux, prêt à donner sa vie pour ses brebis, en faisant la volonté du Père.
-
« Je
suis la résurrection et la vie » (Jn 11,25) : Il n’y a pas
que la résurrection des morts au dernier jour : ceux qui croient en Dieu ont
immédiatement la vie éternelle et ne mourront jamais. Il n’existe ni
résurrection ni vie en dehors de Jésus.
-
« Je
suis le chemin, la vérité, la vie » (Jn 14,6) : Jésus n’est
pas qu’un chemin vers Dieu : il est le chemin, parce qu’il est la vérité
de Dieu et la vie de Dieu. Il est vérité parce qu’il incarne la révélation de
Dieu ; il est vie, parce qu’il a la vie divine en lui-même.
-
« Je
suis le cep » (Jn 15,1) : La vigne, dans l’Ancien
Testament, c’est Israël. Jésus est le cep et tous ceux qui croient en lui, qui
tirent leur vie de lui, sont les sarments. Dieu prend soin de sa vigne, de
tous, de toutes les nations. La vigne porte du fruit.
Avec
Saint Augustin[3],
nous prions :
Christ,
notre espérance, tu es la paix du monde !
Tu es
la lumière, la vie, la route, le salut et la gloire de tous les tiens.
Tu es notre
Dieu vivant et véritable, notre Seigneur, notre Sauveur et notre Roi.
Tu es
la joie de notre vie, le prêtre de notre éternité, le guide qui nous conduit à
la vraie patrie, la lumière véritable, la divine sagesse et la paix du monde.
Tu es
le meilleur de nous-mêmes, notre salut à jamais, celui qui nous donne
miséricorde, patience, rédemption et espérance, amour et résurrection.
Nous
t’en supplions, fais-nous venir jusqu’à toi, afin que nous trouvions notre
repos en toi, sans qui personne ne va au Père, car tu es chemin, vérité et vie.
[1] Le
« Siracide », appelé aussi « Ecclésiastique » ou
« Livre de Ben Sira le Sage » est un livre présent dans les bibles
orthodoxe et catholique (« livre deutérocanonique ») qui ne fait pas
partie des bibles juive et protestante (pour savoir pourquoi : https://regardsprotestants.com/bible-theologie/quelles-sont-les-differences-entre-une-bible-protestante-catholique-orthodoxe/
)
[2] lire
la suite du texte : Si 24, 23 ss
[3] in « Prières glanées par Enzo
Bianchi », Ed. Fidélité, Namur, 2011, 80p.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire