(Danièle)
Après l'Evangile
Qui dites-vous que je suis ? Spontanément,
Pierre répond « Tu es le Christ ». Jésus demande alors de ne
pas en parler, Christ ou Messie, est un terme à connotation politique ;
Jésus se nomme « Fils de l'homme, il veut convaincre ses disciples que
Dieu est réellement devenu l'un d'eux, qu'il partage leur vie. Pierre a vu
juste, mais avait-il vraiment compris ce qu'il disait ? Son affection, son
attachement pour Jésus est bien humain, et pour lui en plus,
le Messie est sans doute celui que les Juifs attendent pour les délivrer des
Romains, une restauration nationale pour Israël, « et pourtant, il voyait
les paroles et les gestes de Jésus, pleins de douceur et de miséricorde, sans
aucune violence ou une volonté de combat ».
Les disciples sont enthousiastes, ils
accompagnent le Messie, mais Jésus commence à les enseigner ; après la
révélation par les signes et les paraboles, cette fois, c'est une révélation
explicite. Il leur annonce sa mort prochaine, qu'il sera arrêté et qu'il va
beaucoup souffrir. Pierre ne peut l'accepter, pour lui, c'est un scandale, il
refuse de voir son maître arrêté et mis à mort. Spontanément encore une fois,
c'est lui qui parle, probablement au nom de tous les disciples. Alors, Jésus
adresse une parole très dure à Pierre, « passe derrière moi
Satan ! » Il traite un de ses amis de « Satan », dans les
reproches de Pierre, Jésus perçoit sans doute comme un écho de la perfidie du
démon qui l'a tenté pendant quarante jours au désert. Mais malgré cette parole
virulente, Jésus ne chasse pas Pierre, il lui dit « passe derrière
moi », ce qui veut dire reprends ta place, suis-moi ! « Il
fallait que Pierre sois rabroué pour comprendre la gravité de l'enjeu ».(1)
Nous voudrions aussi un Messie sans la Passion.
Ne nous méprenons pas sur cette Passion comme si Dieu souhaitait la souffrance
des hommes. « Pourquoi Dieu a-t-il permis les souffrances de son
Christ ? Nous devinons qu'au dessus de la souffrance, il y a l'amour. Le
fait que certains souffrent autour de nous, ne doit pas assombrir nos vies, ni
tarir notre espérance, comme si pour nous, l'existence de Dieu, notre Père et
Ami, devait obligatoirement déboucher sur la souffrance. Ce serait désespérer
de l'homme et de Dieu ».(3)
Pour vous, qui suis-je ? Ça ne signifie
pas « Que pouvez-vous dire de moi ? Mais bien « que signifie
pour vous que je sois vivant, qu'est -ce que cela change pour
vous ? » Notre réponse doit varier au fil des ans. Nous nous
convertissons chaque jour à l'alliance que Jésus propose, nous ne sommes pas
figés, notre foi est vivante ».(2)
Nous pouvons aussi être démon, quand nous
voulons à tout prix rendre quelqu'un heureux selon notre conception du bonheur,
en le détournant peut-être de l'appel de Dieu. Nous manquons de confiance en
Dieu ou en lui...
Notre fidélité à Jésus ne peut se concilier
avec tout ce que le monde tente de faire miroiter. Nous devons faire des choix,
parfois douloureux mais nous savons que ce sont des choix de Vie. « Jésus
savait que pour atteindre la résurrection, il fallait passer par la croix,
c'est ainsi qu'il nous amènera dans la vie de la résurrection » (4)
1)
Michel Wackenheim (qui sont ma mère
et mes frères. (Ed. Cerf)
2)
Homélie Abbé Gillet, 24° dimanche B
3)
Carmel en France, J.Levêque
4)
Jésuites - Irlande
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