(sœur Marie Raphaël)
Ouverture
Nous faisons mémoire de saint Jean Bosco, témoin de
« la joie de Dieu qui change tout en espérance ». Un éducateur hors
pair, pétri de sagesse et de patience, pour rendre leur dignité à tous ces
jeunes qui lui étaient confiés. C’est l’occasion de prendre dans notre prière
ce midi tous ceux qui ont la charge d’éduquer. Toute la famille salésienne,
tous les jeunes. Surtout en cette période compliquée de la pandémie.
Résonances
Est-il possible d’être à la fois un bon roi et un bon
père ? Le récit de la vie de David est plein de rebondissements. Ce qui
rend le récit biblique si fort, si juste, c’est qu’il n’édulcore pas, il
n’élude pas les difficultés, la complexité des relations humaines. David n’est
pas parfait, il est humain. Nous l’avons déjà vu dans les récits précédents.
Aujourd’hui, il est question de sa relation avec son fils Absalom. Absalom a
une étoffe de roi, mais il est ambitieux et brutal. Il n’a pas craint de tuer
son demi-frère Amnone qui, lui, avait violé Tamar, la sœur d’Absalom. Après
cela, David n’a rien dit. Pendant plusieurs années, il n’y a eu aucune parole,
aucun dialogue entre David et ses fils. Alors, maintenant, on a de la peine à
comprendre l’attitude de David qui s’enfuit à l’approche d’Absalom. Sinon pour
limiter les violences et l’effusion de sang.
C’est un moment de honte et de désarroi. Nous
assistons à l’un de ces moments où apparaît toute la fragilité, la
vulnérabilité de ce héros. Les paroles de malédiction que lui lance Shimeï ne
l’atteignent pas autant que la honte et la tristesse de cet échec dans la
relation avec son fils Absalom. Ce fils qu’il continue cependant à aimer
profondément, comme nous le verrons demain.
Pris entre deux amours, celui de son peuple qu’il doit
défendre, et celui de son fils, David ne sait que choisir, il perd pied. Devant
l’impasse, son ultime réflexe est de s’en remettre à Dieu.
L’histoire du possédé de Gérasa peut être lue à partir
du même constat : les possessions, les chaînes, les addictions, les impasses
qui nous guettent sont multiples, sont « légion ». Elles peuvent nous
entraîner malgré nous dans une autodestruction. Jésus redonne la parole.
Au-delà des cris, une parole sensée, raisonnable. Et cela enclenche une
profonde libération. Peut-être est-ce cela qui a manqué dans la relation entre
David et Absalom ? Le dialogue ? Peut-être est-ce cela qui sauvera le
monde ? La parole échangée ?
Prière
Seigneur, tu connais nos blessures, nos égarements.
Mais en toute circonstance, nous savons que tu es présent, prêt à nous tendre
la main, à nous sauver. Béni sois-tu pour ton Fils Jésus, qui a pris sur lui
nos humiliations, qui n’a pas refusé la douleur et la croix, qui nous a ouvert
la voie du salut. Entraîne-nous à sa suite dans la confiance et la vérité.
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