(Isabelle)
Ouverture :
Aujourd’hui,
nous faisons mémoire de Sainte Agnès. Encore très jeune fille, Agnès offrit à
Rome un témoignage suprême de foi et consacra par le martyre la marque de sa
pureté. Voici la profession de foi que la tradition romaine met sur ses lèvres :
« Au Christ seul j’appartiens sans
réserve : je viens vers Toi, Père très Saint, Toi que j’ai aimé, cherché
et désiré ».
Nous
entendrons la lecture du livre
de Samuel (1 S 24, 3-21). Dans cet épisode épique, Saül, le roi déchu, poursuit
David et se trouve à sa merci dans une grotte. David le laisse partir sans
l’inquiéter, parce que Saül a été, en son temps, l’élu de Dieu. Saül reconnaît
en David un juste, digne d’être roi d’Israël.
Depuis
une dizaine de jours, nous apprenons comment Jésus agit et entraîne l’adhésion
de ses disciples. Aujourd’hui, l’Evangile de Marc (Mc 3, 13-19) nous dit comment, sur la montagne, le lieu où
Dieu se manifeste, Jésus « appela
ceux qu’il voulait », et « en
institua 12 pour qu’ils soient avec lui ». Il les choisit de
différentes origines, de différentes conditions sociales. Il les appelle par
leur nom. Ils sont « Les 12 »,
comme les 12 tribus d’Israël, symbolisant la totalité du peuple de Dieu
jusqu’à la fin des temps. Ils sont
12, proches de Jésus, confiants, compagnons participant activement à ce
fabuleux projet de Dieu. Ils seront envoyés, deux par deux, proclamer la Bonne Nouvelle.
Avant d’écouter les lectures et de méditer l’Evangile,
adressons nos chants de louange au Seigneur.
Méditation : Mc 3, 13-19
Après
avoir lu et relu l’Evangile de Marc que nous venons d’entendre, je me suis dit :
« Qui suis-je pour parler de l'appel du Seigneur à des moniales ? »
C’est moi
qui devrais vous écouter à ce sujet ! Alors, vous, « les 15 bénédictines
d’Hurtebise », je vous ai passées
en revue, une par une, avec les yeux du coeur. J'ai prononcé votre nom. Ce
n'est pas n'importe quel nom ! Ce n’est pas n’importe quelle personne, non
plus ! Je me suis souvenue de ce que vous m'avez dit de votre appel, de
votre vocation, si tant est que nous en ayons parlé. A la question du
Seigneur : « Quel est celui qui
aime la vie et désire couler des jours heureux ? [1] », je vous ai entendues répondre : « Eh bien, moi ! »
« Me voici !». Je vous ai
contemplées dans votre mission, peu banale il faut le dire. Je vous ai écoutées
dire les paroles du Christ, lire les paroles de l’Evangile, porter des intentions
de prières, chanter et louer le Seigneur. J’ai remercié Dieu pour tout ce que
vous témoignez, tout ce que vous partagez. J’ai prié avec vous, pour vous.
J’ai
pensé aussi aux prêtres qui nous accompagnent, aux amis, aux hôtes, à ceux qui
ont compris qu’un oui était gravé au fond de leur être et se sont franchement engagés à suivre le Christ,
à ceux qui n’osent pas trop, à ceux qui cherchent
et ceux qui ne cherchent pas encore, et « à ceux qui ne peuvent croire et donnent leur vie au service des autres[2]» ... « Tous appelés par le Seigneur, sans exception », disait Frère
Roger de Taizé. Il est là le message de cet évangile : Tous appelés par
Dieu, sans exception. Chacun, chacune, individuellement, par son nom. Tous appelés
à accompagner le Christ, à participer au projet divin. Avec une foi très
grande ou une foi toute petite. Libres de dire « Oui », « Pas encore »
ou même « Non ».
Vous
êtes devant moi aujourd'hui, choisies du Seigneur qu'il voulait au plus proche
de lui. Vous êtes là aussi, devant mes yeux et dans mon cœur, amis en
communion, « agissant chacun suivant
les dons distribués par l’Esprit [3]».
« Je suis convaincue que nous
sommes une épiphanie de Celui qui nous a appelés[4] ».
Je
vous invite - je nous invite -, à entrer dans un silence peut-être un peu plus
long que d’habitude, pour nous souvenir de l'appel que nous avons reçu du
Seigneur et pour nous réjouir de la réponse que nous lui avons apportée, du
« Oui, je suis là, avec Toi » que nous apportons encore chaque jour,
avec nos forces et notre enthousiasme, avec nos faiblesses et nos difficultés.
Enrichissons ce silence en rendant grâce au Seigneur pour l'appel de chacune de nos sœurs, de nos frères, car c’est ensemble que nous pouvons œuvrer, dans la diversité de notre communauté, de la famille bénédictine et des Eglises du monde. Il est là aussi le message de cet évangile : Ensemble, aujourd’hui, comme hier, comme demain, avec Lui, par Lui et en Lui, Peuple de Dieu jusqu’à la fin des temps.
Invitation au Notre-Père
Témoignons
notre foi et notre engagement à suivre ensemble Jésus, en reprenant la prière
qu’il nous a apprise.
Seigneur, nous sommes tous appelés
par Toi à une relation intime avec le Christ et notre « Oui » nous
conduit à vivre une vocation, notre vocation. Elle peut prendre des formes
multiples, à des moments différents de notre vie, à des endroits différents,
suivant notre origine ou notre héritage.
Nous sommes appelés à témoigner de ce que tu as déposé en nous, à vivre de Ta Parole, à vivre selon ta Parole. Tu nous mènes vers un ailleurs merveilleux, « glorieux », pas toujours facile à appréhender. Aide-nous dans cette voie, individuellement et collectivement, avec tous les chrétiens, en unité. Nous te le demandons, à toi qui règnes avec le Fils et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles, Amen.
[1]
Prologue de la règle de Saint Benoît
[2]
C’est le texte d’une intention souvent priée par les frères de Taizé
[3] 1Co
12, 4-11
[4] Sr
Isabelle-Marie du Carmel de Nevers, https://www.vie-monastique.com/nevers-temoignages/nevers-engagements
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