mardi 13 octobre 2020

Célébration du 28e mardi du Temps ordinaire

 Introduction :  Qu’est-ce qui nous rassemble ce midi ? l’habitude ? l’obéissance à la cloche qui nous a rappelé l’heure ? la routine ? il peut y avoir un peu de tout cela… mais sous la cendre de l’habitude ou de l’obéissance à la loi, il est à espérer que couve le feu du désir ! désir ? oui, désir ! désir de marcher à la rencontre de notre Dieu et Père, de le découvrir chaque jour davantage. Désir de laisser l’Esprit modeler nos vies par l’écoute attentive de la Parole. Désir d’être conformées à Jésus. Alors laissons ce désir remonter à la surface, s’il est enfoui. Laissons-le s’épanouir un instant, laissons-le nous « éveiller » à la grâce de ce moment, avant d’entrer plus avant dans la liturgie en chantant un extrait du psaume 118

 Après l’Evangile : Non, l’Evangile n’est pas un traité de morale, encore moins un traité de politesse... car agresser comme Jésus le fait aujourd’hui, celui qui l’invite à dîner... cela ne se fait pas !!! L’évangile n’est pas non plus un traité d’école ménagère. Si Jésus nous déclare que celui qui a fait l’extérieur a aussi fait l’intérieur, je ne pense pas qu’il veuille nous dire comme laver un plat ou une casserole. Alors qu’est-ce que l’Evangile ? un doigt qui pointe vers Dieu... une révélation du visage de Dieu ! alors cherchons ce visage !

Si Christ nous a libérés c’est pour que nous soyons vraiment libres !  C’est la bonne Nouvelle que nous délivre st Paul aujourd’hui.  Alors dites-moi, vous avez été libérés ? de quoi ? cela peut être objet de méditation personnelle. Je ne vais pas répondre à la place de chacun, chacune. Qu’est-ce que la liberté que st Paul nous annonce ainsi, nous invite à accueillir et à garder comme trésor précieux. Elle est don de Dieu, elle n’est pas un acquis naturel.

Et est-ce que vraiment nous percevons le chemin de l’évangile, la vie chrétienne comme un chemin de liberté. Il y a les préceptes et les lois, et la règle de st Benoît nous en ajoute une couche. Souvent on entend : oui, mais je suis quand même libre de faire ce que je veux. Quelle liberté est définie par ce genre d’affirmation ? La liberté est-elle un but, un objectif à atteindre ? ou est-elle un moyen sur le chemin de l’évangile ? je suis libre pour vivre en Christ, pour accueillir l’Esprit et pour me comporter vraiment en enfant de Dieu, ce Père créateur !

Et St Paul, et l’Évangile du jour, nous présentent l’opposition entre le monde de la loi rigidifiée et le monde de la grâce. Le monde de la loi rigidifiée, la loi qui à la limite écrase à force d’exigences que personne n’arrive à tenir en leur totalité. La loi qui parfois peut dans son observance ne garantir qu’une façade, sans intériorité. Cette loi qui peut servir à juger et condamner autrui. Le monde de la loi risque de nous enfermer dans une mauvaise vision : je gagne mon salut, je gagne mon paradis, moi j’obéis à la loi, et me voici partie dans l’auto-justification, et dans la hantise de l’erreur, du péché… Et puis il y a le monde de la grâce qui au contraire, nous ouvre un espace de liberté, découvrant le salut qui m’est donné, oui, je suis déjà sauvée, alors je choisis d’agir en sauvé.e, en chrétien.ne, alors j’entre dans le monde de l’amour, où jamais je n’aurais fini d’exprimer ma reconnaissance, mais où tous mes actes, certes encouragés par la loi, ne seront plus posés par obéissance à un commandement, à une loi, mais réponse d’amour à un amour qui me devance, me dépasse, qui m’est déjà donné.

Celui qui a fait l’extérieur, n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? Ainsi répond Jésus au murmure du pharisien. Et non, Jésus n’est pas champion en l’art de faire la vaisselle, nous expliquant qu’on lave d’abord l’intérieur du plat ou de la casserole avant de laver l’extérieur. Ce qu’il dit là est bien plus profond : Celui qui a fait l’extérieur : Celui qui t’a créé.e, tissé.e dans le sein de ta mère chante le psaume, celui qui t’a donné un corps, témoin de ta présence en ce monde, n’a-t-il pas aussi ouvert en toi une intériorité, n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur  ? si donc tu prends soin de ce corps, de ta vie incarnée, ne prends-tu pas tout autant soin de ton intériorité ? Il t’a fait capacité ! à quoi l’ouvres-tu ? à qui l’ouvres-tu ?

Christ nous a libérés, alors soyons vraiment libres, soyons des êtres responsables, c’est-à-dire, qui répondent à l’amour premier qui leur est offert !

Invitation au Notre Père : Jésus tu fais de nous des êtres libres, aussi avec toi, nous nous tournons vers le Père pour lui redire la prière que tu nous as apprise

Prière conclusive : Dieu Trinité, tu nous as aimés le premier. Dans le mystère pascal, Jésus s’est donné pour nous arracher à la mort et nous conduire à la vie. Fais-nous entrer toujours davantage dans la contemplation de ce grand mystère du salut. Fais que par l’Esprit qui nous est donné nous répondions à ton amour par une vie toujours plus évangélique, fraternelle, solidaire. Nous te le demandons par Jésus…

Bénédiction : que le Dieu de liberté…


 

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