samedi 17 octobre 2020

Célébration du 28e samedi du Temps ordinaire

 Introduction [1]

Bonjour.  Nous voici rassemblés autour de la table de la Parole.

Le Christ, notre Seigneur, attend de ses disciples qu’ils n’hésitent pas à le confesser à la face du monde, comme lui a témoigné de son Père. - C’est le motif de l’action de grâce de Paul dans le passage de la lettre aux Ephésiens.

Il n’attend pas du chrétien qu’il soit à même de réciter une leçon, mais qu’il soit un témoin, avec d’autres mots : c’est une question de relation.  L’Evangile nous parle de cette relation, inter-relation entre 4 personnes – présentes aussi dans la lettre de Paul avec des accents différents :

    - Jésus et le Fils de l’homme, donc la personne du Fils en sa part humaine et en sa part divine ;  « Il lui a tout soumis et le plaçant plus haut que tout », et le  Fils s’est fait le serviteur de tous ;

             - « devant les anges de Dieu », personnellement j’y entends                         la personne du Père ;

             - l’Esprit Saint ; dans Ephésiens on parle d’esprit de sagesse ;

   - l’être humain via l’expression « celui qui », donc chacun(e)e de nous , ainsi que via l’expression « devant les hommes » ; Paul parlera aussi plus spécifiquement de la personne Eglise.

L’Evangile nous parle d’inter-relations entre ces 4 personnes ; D’où l’enjeu, l’importance de connaître vraiment notre Dieu Communion Trinitaire ; d’où le chemin lié à la connaissance ajustée du Dieu de Jésus-Christ, de l’espérance proposée grâce à la Résurrection du Fils.

Dieu attend donc du chrétien qu’il soit un témoin. Et pour cela, le baptisé, comme Jésus, reçoit l’Esprit Saint.  C’est cet Esprit du Père et du Fils, qui est Esprit de force et de sagesse, qui peut seul permettre au chrétien de ne pas renier le Fils de l’homme.

Etre témoin, devenir témoin … (d’)un Dieu qui nous laisse libre ….

 Méditation

Afin d’illustrer l’aspect témoignage - mise en pratique - relation/inter-relation, je vous propose un texte de Madeleine Delbrêl.

 Les vertus devenues folles  par Madeleine Delbrêl [2]

 On nous a bien expliqué que tout ce que nous avons à faire sur cette terre est d’aimer Dieu.

Et, pour que nous ne soyons pas indécis, en peine de savoir nous y prendre, Jésus nous a dit que la seule façon, la seule recette, le seul chemin, c’était de nous aimer les uns les autres.

Cette charité qui, elle aussi, est théologale, parce qu’elle nous soude inséparablement à lui, elle est la porte unique, le seuil unique, l’entrée unique à l’amour même de Dieu.  A cette porte, tous ces chemins que sont les vertus aboutissent.

Toutes ne sont faites au fond que pour nous y conduire, plus vite, plus allègrement, plus sûrement.  Une vertu qui n’aboutit pas là, c’est une vertu devenue folle.

Autour de la montagne de Dieu, de pic de l’amour de Dieu, elle tournera vainement, sans pouvoir escalader les murailles lisses et hautes.   Le seul point vulnérable, la seule brèche, la seule trouée, c’est l’amour des ces pauvres êtres pareils à nous, si peu aimables, parce que trop semblables à notre propre médiocrité.

Et cela pourra peut-être nous amuser

d’arriver à une humilité sensationnelle,

ou à une pauvreté imbattable,

ou à une obéissance imperturbable,

ou à une indéréglable pureté ;

cela pourra peut-être nous amuser,

mais si cette humilité,

cette pauvreté, cette pureté, cette obéissance

ne nous ont pas fait rencontrer la bonté,

si ceux de notre maison, de notre rue, de notre ville,

ont toujours aussi faim et aussi froid,

s’ils sont toujours aussi tristes et enténébrés,

s’ils sont toujours aussi seuls,

nous serons peut-être des héros,

mais nous ne serons pas de ceux qui aiment Dieu.

 Car il en est des vertus comme des vierges sages, qui, leur lampe à la main, restent blotties à cette unique porte, la porte de la dilection(= amour tendre et pur), de la sollicitude fraternelle, la seule porte qui s’ouvre sur les noces de Dieu avec ses amis.

 Introduction au Notre Père

Pour qu’en enfant du Père nous puissions chanter ses merveilles, témoigner de lui, le Fils, notre frère, nous a appris une prière que nous pouvons adresser directement à son Père, notre Père :  Notre Père qui est aux cieux...

 Oraison finale

Dieu Trine, Communion Trinitaire, nous te rendons grâce d’être Fidélité & Miséricorde.  Que ta lumière ouvre nos cœurs que nous comprenions/vivions au plus profond de nous-même qui tu es, quand tu te révèles à nous et les dons que tu nous fais, que notre confiance et notre espérance en soient toujours davantage éveillées.  Dès maintenant et toujours. Amen



[1]Basée sur l’homélie proposée pour les lecture de ce jour dans le missel Ephata – tome 3, page 1321.

[2]Alcide, Guide simple pour simples chrétiens, Madeleine Delbrêl, Editions du Seuil, 1968 mars 1995, pp 71-72.

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