Introduction
Aujourd’hui,
Jésus nous donne un petit cours de démonologie. Il nous invite à la prudence et
au bon sens. Il nous invite à exploiter les faiblesses de l’adversaire. Il nous
apprend les contradictions internes de Satan : le diviseur ne peut se
diviser lui-même… Il nous invite à réfléchir sur ce qui, en nous, divise ou
rassemble. Mais commençons par nous rassembler dans une prière commune, cette
prière des psaumes qui se dresse comme un rempart face à l’adversaire, cette
louange qui établit un pont entre terre et ciel.
Commentaire
Comme les
lectures de ce jour sont assez compliquées et riches de sens, je ne retiendrai
que deux détails : un dans l’évangile, l’autre dans l’épître aux Galates.
Cela suffira.
D’abord dans
l’évangile : Un jour, Jean, l’un des Douze, dit à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des Démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché, car il ne marche pas à ta suite avec nous ».
Jésus lui répondit : « ne l’en empêchez pas : qui n’est pas
contre vous est pour vous ». Cela, c’était au chapitre 9 de Luc. Ici,
nous sommes au chapitre 11, et Jésus dit : « celui qui n’est pas
avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi
disperse ». Ce n’est pas la même chose ! Il y a ici un choix très
radical. Il ne suffit pas de ne pas être contre Jésus, il faut être avec
lui.
Autre parole
forte des lectures d’aujourd’hui, dans la lettre aux Galates. C’est la suite de
ce que nous avons entendu hier : ici aussi, il y a un choix radical :
soit on est du côté de la foi, avec Abraham, le modèle de celui qui est devenu
juste par la foi, et c’est le côté de la bénédiction. Soit on est du côté de la
Loi de Moïse, ou plutôt du côté de la pratique de la Loi et de ceux qui pensent
que leur salut dépend de leur façon de pratiquer la Loi. Et ce côté-là, dit
Paul, est le côté de la malédiction, car la Loi comporte en elle-même une
malédiction : comme il est avéré que personne ne parviendra jamais à respecter
la Loi de façon parfaite, personne ne pourra jamais atteindre la bénédiction
contenue dans la Loi. Du coup, cette bénédiction-là devient malédiction.
Or, de quel côté
se place Jésus ? C’est ici que Paul nous donne une de ces formules-choc
dont il a le secret : Jésus va se placer non seulement du côté de la
malédiction de la Loi, il va s’identifier à cette malédiction. Paul
écrit : le Christ est devenu malédiction pour nous, afin de nous racheter
de cette malédiction. Le verbe « racheter », utilisé ici, montre
qu’il y a mis le prix, un prix fort. C’est le verbe qui désigne le rachat d’un
esclave, afin qu’il devienne libre. Il est littéralement « retiré du
marché » (exagorazomai). En descendant dans le cœur même de la
malédiction, Jésus l’a définitivement exorcisée pour nous.
Forts de cette
liberté nouvelle, attachons-nous donc fermement au Christ. Dans la foi, nous
pourrons à notre tour expulser les démons qui nous enferment dans la peur, dans
une notion erronée de la Loi et vivre pleinement dans la liberté de l’Esprit.
Introduction au Notre Père
Conclusion.
Seigneur Jésus,
toi qui nous as rachetés de la malédiction d’une vie sans grâce, entraîne-nous
sur le chemin de la bénédiction d’Abraham. Libère-nous de toute emprise du
mensonge et de l’orgueil et rends-nous libres pour proclamer à ta suite l’évangile du salut.
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