vendredi 9 octobre 2020

Célébration du 27e vendredi du Temps Ordinaire

 Introduction

Aujourd’hui, Jésus nous donne un petit cours de démonologie. Il nous invite à la prudence et au bon sens. Il nous invite à exploiter les faiblesses de l’adversaire. Il nous apprend les contradictions internes de Satan : le diviseur ne peut se diviser lui-même… Il nous invite à réfléchir sur ce qui, en nous, divise ou rassemble. Mais commençons par nous rassembler dans une prière commune, cette prière des psaumes qui se dresse comme un rempart face à l’adversaire, cette louange qui établit un pont entre terre et ciel.

Commentaire

Comme les lectures de ce jour sont assez compliquées et riches de sens, je ne retiendrai que deux détails : un dans l’évangile, l’autre dans l’épître aux Galates. Cela suffira.

D’abord dans l’évangile : Un jour, Jean, l’un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des Démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il ne marche pas à ta suite avec nous ». Jésus lui répondit : « ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vous est pour vous ». Cela, c’était au chapitre 9 de Luc. Ici, nous sommes au chapitre 11, et Jésus dit : « celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse ». Ce n’est pas la même chose ! Il y a ici un choix très radical. Il ne suffit pas de ne pas être contre Jésus, il faut être avec lui.

Autre parole forte des lectures d’aujourd’hui, dans la lettre aux Galates. C’est la suite de ce que nous avons entendu hier : ici aussi, il y a un choix radical : soit on est du côté de la foi, avec Abraham, le modèle de celui qui est devenu juste par la foi, et c’est le côté de la bénédiction. Soit on est du côté de la Loi de Moïse, ou plutôt du côté de la pratique de la Loi et de ceux qui pensent que leur salut dépend de leur façon de pratiquer la Loi. Et ce côté-là, dit Paul, est le côté de la malédiction, car la Loi comporte en elle-même une malédiction : comme il est avéré que personne ne parviendra jamais à respecter la Loi de façon parfaite, personne ne pourra jamais atteindre la bénédiction contenue dans la Loi. Du coup, cette bénédiction-là devient malédiction.

Or, de quel côté se place Jésus ? C’est ici que Paul nous donne une de ces formules-choc dont il a le secret : Jésus va se placer non seulement du côté de la malédiction de la Loi, il va s’identifier à cette malédiction. Paul écrit : le Christ est devenu malédiction pour nous, afin de nous racheter de cette malédiction. Le verbe « racheter », utilisé ici, montre qu’il y a mis le prix, un prix fort. C’est le verbe qui désigne le rachat d’un esclave, afin qu’il devienne libre. Il est littéralement « retiré du marché » (exagorazomai). En descendant dans le cœur même de la malédiction, Jésus l’a définitivement exorcisée pour nous.

Forts de cette liberté nouvelle, attachons-nous donc fermement au Christ. Dans la foi, nous pourrons à notre tour expulser les démons qui nous enferment dans la peur, dans une notion erronée de la Loi et vivre pleinement dans la liberté de l’Esprit.

Introduction au Notre Père

Conclusion.

Seigneur Jésus, toi qui nous as rachetés de la malédiction d’une vie sans grâce, entraîne-nous sur le chemin de la bénédiction d’Abraham. Libère-nous de toute emprise du mensonge et de l’orgueil et rends-nous libres pour proclamer à ta suite l’évangile du salut.


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