Es 42
21
Le SEIGNEUR s’est plu, à cause de sa justice,
à
rendre sa Loi grande et magnifique,
22
mais voilà un peuple pillé et ravagé :
on
les a tous séquestrés dans des fosses,
dans
des maisons d’arrêt ils ont été dissimulés ;
ils
étaient voués au pillage et nul ne les délivrait,
voués
au ravage, et nul ne disait : « Restitue ! »
23
Qui parmi vous va prêter l’oreille à ces dires,
être
attentif et écouter, à l’avenir ?
24
Qui a livré Jacob au ravage,
Israël
aux pillards ?
N’est-ce
pas le SEIGNEUR, lui envers qui nous avons commis des fautes,
lui
dont on n’a pas voulu suivre les chemins
et
dont on n’a pas écouté la Loi ?
25
Alors il a déversé sur Israël la fureur de sa colère,
le
déferlement de la guerre ;
elle
l’a incendié tout autour
sans
qu’il veuille rien reconnaître,
elle
l’a calciné en plein milieu
sans
qu’il prenne rien à cœur !
Viens, Esprit Saint, viens nous faire
découvrir la loi d’amour de notre Dieu.
Le SEIGNEUR s’est plu, à cause de sa justice :
la TOB rappelle ce qu’est la justice de Dieu pour Esaïe : la fidélité
miséricordieuse de Dieu à son dessein de salut.
à rendre sa Loi grande et magnifique : dès
lors il a donné à son peuple une loi magnifique. Dès l’annonce de cette loi (Dt
4, 1 ss), Moïse précise qu'elle est au service de la Vie. Il met aussi en
garde contre l’oubli de ces préceptes. Avec les psaumes, nous chantons le
bonheur de connaître et de suivre cette loi. Le plus explicite est le long
psaume 119 qui ne se lasse pas de le répéter sous toutes les formes :
« ta loi fait mes délices ».
mais voilà un peuple pillé et ravagé : on
les a tous séquestrés dans des fosses, dans des maisons d’arrêt ils ont été
dissimulés : l’auteur, rappelons-le, écrit au 6e siècle en
pleine période de l’exil : il lui faut bien constater que le peuple choisi
n’est plus libre, qu’il est même séquestré.
ils étaient voués au pillage et nul ne les
délivrait, voués au ravage, et nul ne disait : Restitue ! : le peuple
est déporté, en plus il est privé de ses biens. Il n’est pas certain qu’un tel
tableau soit historique mais l’auteur veut aller jusqu’au bout de sa
démonstration. Et pire encore, personne ne prend sa défense, personne ne prend
parti pour lui, personne n’est là pour faire rendre justice.
Qui parmi vous va prêter l’oreille à ces
dires, être attentif et écouter, à l’avenir ? : ils ont été sourds,
ils n’ont pas écouté : face à cette catastrophe, cela changera-t-il à l’avenir ?
On sent pointer l’argumentation : n’est-ce pas leur manque d’écoute des
prophètes et de la loi qui les a menés là ?
Qui a livré Jacob au ravage, Israël aux
pillards ? : car voilà la question capitale ! Dieu a promis de
défendre son peuple… or il ne l’a pas fait ! Est-il impuissant ?
Infidèle ?
N’est-ce pas le SEIGNEUR, lui envers qui
nous avons commis des fautes, lui dont on n’a pas voulu suivre les chemins et
dont on n’a pas écouté la Loi ? Ou alors, et c’est la conclusion –
étonnante à nos yeux – à laquelle parviennent les prophètes : c’est que Dieu lui-même a livré ce peuple qui ne l’a pas écouté, afin qu’il puisse
en prendre conscience et revenir à son Dieu. Tel fut d’ailleurs aussi le sens
de la longue marche de l’Exode.
Alors il a déversé sur Israël la fureur de
sa colère, le déferlement de la guerre ; elle l’a incendié tout autour sans
qu’il veuille rien reconnaître, elle l’a calciné en plein milieu sans qu’il
prenne rien à cœur : la description ne se refuse rien… voilà le peuple
anéanti par le feu jusqu’à en être calciné. Mais nous verrons bientôt qu’il
s’agit aussi d’un jeu littéraire. En tous cas, ce Dieu anéantissant son peuple « dans
la fureur de sa colère » sous le feu de ses ennemis, ce Dieu-là semble
quelque peu étranger à notre perception. Mais, en fait, qui nous fait ce
portrait ?
Seigneur
Jésus, qu’il est difficile de te connaître, de comprendre tes chemins. Nous
savons seulement que nous pouvons compter sur ton amour et ta fidélité et cela
nous suffit. Reste avec nous en ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire