Es 42
18
Vous, les sourds, entendez !
Vous,
les aveugles, regardez et voyez !
19
Qui était aveugle, sinon mon Serviteur ?
Qui
était sourd comme mon Messager que je vais envoyer ?
Qui
était aveugle comme le Réhabilité ?
Qui
était sourd comme le Serviteur du SEIGNEUR ?
20
Tu as beaucoup vu, mais tu n’as pas retenu ;
on a
les oreilles ouvertes, mais on n’entend pas !
Viens Esprit Saint, ouvre nos yeux, ouvre
nos oreilles, fais que la parole s’enracine en nous, que nous puissions la
retenir et en vivre.
Vous, les sourds, entendez ! Vous, les
aveugles, regardez et voyez ! : commence ici un long passage qui va
jusque 43,8 et qui s’ouvre et se conclut par la référence aux aveugles et aux
sourds. Tout commence donc par la constatation de la cécité et de la surdité
des interlocuteurs. Puis il y a l’ordre – a priori très contradictoire – de voir
et d’entendre. Ce premier verset va donc devoir se déployer dans tout ce
passage.
Qui était aveugle, sinon mon Serviteur ? Qui
était sourd comme mon Messager que je vais envoyer ? en enchaînant, on
passe au singulier mais il n’y a pas contradiction puisque le Serviteur du
Seigneur c’est le peuple d’Israël. On passe aussi à l’imparfait : cécité
et surdité semblent déjà appartenir au passé. Mieux, il y a en même temps une vision d’avenir,
une définition de la mission future : un envoi comme messager. Tout un
parcours se dessine ainsi en quelques mots.
Qui était aveugle comme le Réhabilité ? Qui
était sourd comme le Serviteur du SEIGNEUR ? : rythme et répétition
sont au service de l’insistance, de la mémorisation; « réhabilité »
est un mot qu’il fut difficile de traduire et qui fait référence à Israël jugé,
acquitté, puis rétabli dans l’alliance.
Israël est
bien ce peuple choisi qui avait sous les yeux les preuves de la fidélité de son
Dieu, et qui, ne les « voyant » pas, était donc l’aveugle par
excellence.
Tu as beaucoup vu, mais tu n’as pas retenu ;
on a les oreilles ouvertes, mais on n’entend pas ! : on oscille à nouveau
entre le singulier et le collectif, entre la 2e et la 3e
personne ; c’est encore un distique très évocateur et qui apporte une
nuance nouvelle : même si l’on voit (beaucoup), il faut s’assurer de
retenir ! Même si l’on a les oreilles ouvertes, il faut veiller à entendre !
Seigneur
Jésus, ouvre nos yeux sur tes merveilles et permets-nous d’en faire mémoire ;
ouvre nos yeux sur nos frères, car, quand
les yeux ne voient pas, c’est aussi le cœur qui ne voit pas (ES 44,18) ;
ouvre nos oreilles à ta parole et aide-nous à incliner l’oreille de notre cœur.
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