Es 42
1
Voici mon serviteur que je soutiens,
mon
élu que j’ai moi-même en faveur,
j’ai
mis mon Esprit sur lui.
Pour
les nations il fera paraître le jugement,
2
il ne criera pas, il n’élèvera pas le ton,
il ne
fera pas entendre dans la rue sa clameur ;
3
il ne brisera pas le roseau ployé,
il
n’éteindra pas la mèche qui s’étiole ;
à
coup sûr, il fera paraître le jugement.
4
Lui ne s’étiolera pas, lui ne ploiera pas,
jusqu’à
ce qu’il ait imposé sur la terre le jugement,
et
les îles seront dans l’attente de ses directives.
Viens Esprit Saint, toi qui as reposé sur
Jésus, viens éclairer chacun de nous, viens nous rendre attentifs à celui qui
murmure en nos cœurs.
Voici mon serviteur que je
soutiens : Voici ! Annonce d’une venue, d’une nouveauté. Nous
avons passé toute la fin du chapitre précédent car l’auteur y décrivait encore
(et pas pour la dernière fois) le procès que Dieu fait aux idoles, le défi qu’il
lance aux faux-dieux en leur reprochant notamment de ne pouvoir prédire l’avenir.
Lui, le Seigneur, il parle, lui, il annonce la venue de son serviteur. Qui
est-il ? Rien ne nous empêche de penser au Christ, mais, chez Esaïe, l’identité
de ce serviteur varie et est souvent difficile à établir. Notons que nous avons
déjà rencontré une première fois cette expression (41,8) qui désignait alors
Israël.
mon élu que j’ai moi-même en faveur : l’idée
de l’élection du serviteur est constante. Rappelons-nous encore 41,8 : « mon serviteur, Jacob, toi que j’ai choisi »
mais aussi, comme nous le savons, le baptême de Jésus (Mt 3,17) et sa
transfiguration (17,5) : « Celui-ci
est mon fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir ».
j’ai mis mon Esprit sur lui, pour les nations
il fera paraître le jugement : cette fois, nous nous transportons vraiment
dans le Nouveau Testament avec la venue de l'Esprit et la justice pour le monde entier, promesse fondamentale d'ailleurs répétée aux versets suivants.
il ne criera pas, il n’élèvera pas le ton, il
ne fera pas entendre dans la rue sa clameur : et nous découvrons comme
le portrait de Jésus.
il ne brisera pas le roseau ployé, il n’éteindra
pas la mèche qui s’étiole : un roseau piétiné, une mèche étouffée, ce
sont des symboles communs dans l’antiquité pour désigner un peuple dénué de
forces, et donc les vaincus écrasés par une puissance. Matthieu mettra tout ce
passage dans la bouche de Jésus (12,18-21) où il se décrit lui-même comme le
serviteur humble et discret.
à coup sûr, il fera paraître le jugement :
c’est « le droit » comme dit Matthieu, c’est la justice qui
finalement seront victorieux.
Lui ne s’étiolera pas, lui ne ploiera pas, jusqu’à
ce qu’il ait imposé sur la terre le jugement : à noter que cette
phrase n’est pas reprise chez Matthieu. Elle apporte l’espoir et le courage aux
lecteurs d’Esaïe, la confiance dans le libérateur annoncé.
et les îles seront dans l’attente de ses
directives : nous pouvons lire ici l’annonce du ministère de Jésus
pour toutes les nations.
Seigneur Jésus,
toi qui as voulu être serviteur, qui nous as demandé de te suivre sur ce chemin
du service, donne-nous de vivre ce jour dans la disponibilité discrète à tous
ceux que tu mettras sur notre chemin.
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