Ils lui dirent alors : « Quel signe fais-tu, toi,
pour que nous voyions et que nous croyions en toi ?
A quoi œuvres-tu ?
Nos pères ont mangé la manne dans le désert
selon qu’il est écrit : Le pain du ciel, il leur a donné à manger »
Jean 6, 30-31
Viens Esprit, souffle en nos cœurs,
Que la parole y prenne vie et suscite en nous la foi !
Ils lui dirent alors : « Quel signe fais-tu, toi, pour que nous voyions et que nous croyions en toi ?
Assez étonnant cette question. Jésus a partagé les cinq pains et une foule de cinq milles hommes a mangé et a été rassasiée. Et puis on demande encore un signe. Ceux qui interrogent n’était peut-être pas là à ce moment-là, et ils espéreraient un nouveau prodige de la part de Jésus. Seraient-ils à la recherche de merveilleux ? ou veulent-ils tester Jésus avant de lui donner leur foi ? Ou bien sont-ils tout simplement de mauvaise foi ?
Ils lient leur foi à un voir… mais précisément le mouvement de la foi est à l’inverse. La foi nous donne de voir. Les signes sont donnés, mais ils ne sont déchiffrables comme signes qu’aux yeux de la foi !
A quoi œuvres-tu ?
Quelle est ton activité ? jusqu’à présent nous avons vu Jésus parcourir les routes de Palestine avec ses disciples. Il a changé de l’eau en vin, il a purifié le temple, il s’est entretenu longuement avec Nicodème et avec la Samaritaine. Il a guéri le fils d’un fonctionnaire royal, et un infirme à la piscine de Bethasda. Il vient de partager les pains pour une foule, et a rejoint ses disciples en marchant sur la mer… Cela sonne étrangement aux oreilles du lecteur de l’évangile, cette question : à quoi œuvres-tu ?
Les interlocuteurs sont-ils aveugles ?
Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon qu’il est écrit : le pain du ciel, il leur a donné à manger.
Cette parole, après le récit du partage du pain m’étonne. Veut-on laisser entendre que le partage du pain pour une foule n’est pas convaincant, car le pain n’était pas comme la manne ? il ne venait pas du ciel ?
Généralement les prophètes annonçaient le signe que Dieu allait réaliser avant de le réaliser, est-ce une telle annonce qui est réclamée ?
Les interlocuteurs de Jésus font ici allusion au don de la manne dans le désert (cf Exode 16). Mais étonnamment, ils ne nomment pas explicitement le généreux donateur : il leur a donné le pain du ciel. Qui est ce « il » ? Dieu ou Moïse ? Dieu agissant par la main de Moïse ?
Si ces hommes sont de bonne foi, en interrogeant ainsi Jésus, ils soupçonnent en lui un grand personnage, puisqu’ils font ici un lien avec Moïse ! Ils lui demandent un signe aussi grand que celui dont les mémoires se souviennent comme d’un prodige : le don de la manne au désert. Alors ils mettent Jésus en demeure : et toi, quel signe vas-tu faire pour que nous croyions en toi ?
Seigneur, si souvent nous réclamons des signes, alors que le don de ta vie est là en nos mémoires, alors que ta croix dressée sur notre monde pointe vers l’aurore pascale. Seigneur ouvre mes yeux aux merveilles de ton amour. Et mets en nous la foi qui nous fera reconnaître tes signes.
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