mardi 22 mars 2011

Dure cette parole !

Il disait cela en enseignant dans une synagogue à Capharnaüm.
Nombreux parmi les disciples ceux qui l’entendirent lui dirent :
« Dure est cette parole, qui peut l’écouter ? »
Jésus sachant en lui-même que les disciples murmuraient au sujet de ceci,
Il leur dit : « Ceci vous scandalise ?
Si donc vous contempliez le Fils de l’homme montant là où il était auparavant ? 
Jn 6, 59-62

Viens Esprit sois en moi l’accueil du Verbe
Viens, sois en moi le lecteur attentif de la Parole
Viens Esprit de vie !

Il disait  cela en enseignant dans une synagogue à Capharnaüm.
Incroyable Jean, en sa rédaction. La plupart des auteurs auraient d’abord planté le décor. Et c’est seulement maintenant que nous apprenons que ces paroles sont prononcées non en plein vent, comme la veille aux foules, mais dans l’espace de la synagogue.
Ainsi Jésus parle au lieu de rassemblement du peuple, au lieu où le peuple vient recevoir la Parole de Dieu et son commentaire. Jésus parle dans ce cadre ! Devant un public normalement réceptif… Un peuple venu pour entendre une parole de vie !

Dure est cette parole, qui peut l’écouter ?
Mais la parole de vie de Jésus dérange. Elle bouscule, bouleverse. C’est vrai que ce n’est pas vraiment un discours tel qu’on en entend si souvent. Jésus rejoint le désir de vie, le désir raciné profond en chacun, et le met à nu. Qui peut se laisser atteindre au plus profond, sans hésitation ?
Seigneur, garde nous de nous habituer à ton Evangile, de ne plus le laisser nous interpeller en profondeur.

Ceci vous scandalise ? si donc vous contempliez le Fils de l’homme montant là où il était auparavant ?
Il y a de quoi scandaliser non ? Dire que sa chair est vraie nourriture et son sang vraie boisson, est-ce déclaration si courante ?
Cela se rapproche plus du langage amoureux qui rêve de dévorer l’autre, que du prêche du rabbin X, dans une synagogue, non ? Qui laisserait un prêtre aujourd’hui offrir sa chair à manger sans s’offusquer ?
Et Jésus craint que nous ne soyons encore plus scandalisés en le voyant monter au ciel…
Seigneur, il n’y a pas à dire, mais tu nous déroutes… que ton Esprit nous enseigne, et nous guide par-delà les mots au cœur de ton message, au cœur de ta vie.
Que signifie contempler le Fils de l’homme montant là où il était auparavant ? N’est-ce pas découvrir l’entrée en la divinité de l’humanité ? Et si il était auparavant en la divinité, ne puis-je découvrir en cette contemplation le mystère de l’incarnation : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu, disent les Pères. Contempler le Fils de l’homme sur ce chemin, c’est découvrir la profondeur de l’incarnation. Alors, oui, ce n’est pas étonnant que Jésus annonce en cela un mystère qui pourrait scandaliser encore bien plus son auditoire qui reconnaît Dieu le tout Autre, le tout Puissant, et ne peut guère l’imaginer prend figure d’homme, partageant notre condition humaine.

Seigneur, que mon esprit repose en ton mystère, que mon cœur en prière accueille la révélation de ton plus grand amour, ta venue en notre chair, pour nous mener à la participation à ta vie divine.
Seigneur,  instruis-moi, ouvre-moi à la foi véritable. Qu’elle guide mes pas, en cette vie.

1 commentaire:

Raymond a dit…

Après tout, qu'il dise tout cela dans une synagogue est-ce pour autant que cela lui donne plus de crédit ?
Quand quelqu'un vous parle un langage inaudible, incompréhensible sommes nous prêts à lui faire totale confiance ?
Je comprend ces gens et même ses propres disciples qui murmurent.
C'est deux milles ans de recul, la vie de centaines de croyants ancrée dans la foi et la joie qu'ils communiquent qui me permet de lire et entendre ces paroles en toute confiance. Mais combien sont ils aujourd'hui, tellement nombreux, à ricaner, à murmurer, et à tourner le dos à ce Jésus qui les déçoit "dans leurs attentes".

Alors, oui, "dure est cette parole et qui peut l'écouter ?"
Il n'y a que l'expérience qui renseigne et qui permette de s'appuyer sur sa parole et sa vie sans crainte d'être déçu.
Notre fragilité d'homme a vraiment besoin d'être traversée par son souffle d'Amour sinon comment serait-ce possible ?

Seigneur, je ne peux que t'avouer mes faiblesses et mes incompréhensions, les mêmes que tu côtoyais à ton époque chez tes amis.
Il n'y a personne qui ait fait preuve d'autant d'Amour pour moi et qui ait un langage en cohérence avec ses actes...alors, comme dit Pierre, à qui irions nous puisque c'est toi qui les a les paroles qui donnent vie pour toujours.
Raymond