jeudi 3 mars 2011

Cinq pains...

Il lui dit, un de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre:
« Il y a ici un jeune enfant qui a cinq pains d’orge et deux petits-poissons.
Mais qu’est-ce que cela pour autant ? »
Jésus dit : « Faites s’étendre les humains ».
Il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu.
Ils s’allongèrent donc les humains, au nombre environ de cinq mille.
Il prit alors les pains, Jésus, et ayant rendu grâce,
Il partagea pour les convives, de même aussi des poissons, autant qu’ils voulaient.
                                                           Jean 6, 8-11

Viens Esprit de communion,
Nous faire asseoir à la table de la Parole
Viens Esprit du Père et du Fils,
Donne-nous de goûter à ta vie.

Il lui dit, un de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre
C’est bien les disciples de la première heure qui sont là, près de Jésus : après nous avoir mentionné Philippe, l’évangile nous signale la présence active de André, le frère de Simon. Il s’agit d’un des deux premiers, ceux qui avaient écouté Jean le Baptiste et suivit Jésus, qui avaient demeuré avec lui (Jn 1, 35-39). Et il s’était empressé d’aller chercher son frère (1, 40-42) en lui disant : « nous avons trouvé le Messie ».

Il y a ici un jeune enfant qui a cinq pains d’orge et deux poissons.
Il se souvient peut-être d’Elisée : un homme avait 20 pains d’orge et du grain frais. Partagés, ces pains rassasièrent 100 personnes (2 Rois 4, 42-44). Mais ici, la proportion devient trop critique. Et André d’évaluer : Mais qu’est-ce que cela pour autant ?
Son intervention est du même type que celle de Philippe (v7) qui dit la situation, sans plus, sans imposer un geste ou une résolution à Jésus. Je retrouve un peu la même attitude que celle de la mère de Jésus à Cana : ils n’ont pas de vin. Mais qui ne dicte pas une conduite. Le pain d’orge et du menu fretin, c’est la nourriture du pauvre.

Jésus dit : « Faites étendre les humains »
Ainsi, d’emblée, Jésus ne renvoie pas la foule, mais la fait installer. Il ne la fait pas s’asseoir simplement, mais s’allonger, ce qui est la position du repas. Et l’évangéliste note la qualité du lieu : Il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu.  Idéal pour un pique-nique improvisé, pourrait-on dire en souriant. Ou discrète allusion à l’abondance qui se prépare ?  Il n’y a apparemment que peu de nourriture, mais l’herbe est abondante. Je regarde ce contraste. Et « le peu » suffit pour que Jésus invite à faire installer la foule.
Je vois aussi que ce n’est pas lui qui fait installer, mais il fait participer ses disciples à la recherche. Il les a interrogés, et maintenant il leur demande de faire étendre les gens.

Ils s’allongèrent donc les humains, au nombre environ de cinq mille
Pas banal comme rassemblement ! Que pensent-ils en ce moment, tous ces gens qui se sont mis en route à la vue des signes que Jésus accomplissait ?

Il prit alors les pains, Jésus, et ayant rendu grâce, il partagea pour les convives, de même aussi que des poissons, autant qu’ils voulaient.
Je regarde Jésus, il a reçu cette offrande de pains d’orge et de poissons. Il rend grâce au Père. Et il partage. Souvent on parle de récit de multiplication des pains. Mais les textes n’utilisent pas cette racine « multiplier » mais bien celle de « partager ». Le miracle est dans le pain partagé.
Je regarde longtemps cette scène. Le peu que nous avons, confié à Jésus, partagé par lui, devient communion, abondance. Je me laisse interpeler par ce texte.

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