vendredi 18 mars 2011

Fils de Joseph

Alors, les Juifs se mirent à murmurer à son sujet, car il avait dit :
« Moi, je suis le pain descendu du ciel. »
Et ils disaient : « Celui-ci n’est-il pas Jésus, le fils de Joseph,
dont nous connaissons le père et la mère ?
Comment dit-il maintenant : « Je suis descendu du ciel » ?
Jean 6, 41-42

Viens Esprit Saint, éclaire mon cœur,
Pour qu’il accueille ces paroles !
Viens Esprit Saint, pénètre-moi de ta sagesse
Qu’elle me donne de vivre selon ton Evangile,
Reconnaissant le don du Père dans le Fils, pour la vie du monde.

Alors les Juifs se mirent à murmurer à son sujet
Les Juifs, c'est-à-dire, non le peuple, mais les chefs religieux, conformément à l’usage de Jean en son Evangile. Pour dire le peuple, il parle plus volontiers de ‘la foule’ !
Le murmure est une réaction fréquente face à Dieu, le peuple au désert n’a cessé de murmurer contre Dieu et contre Moïse : ce murmure marque le manque de foi, de confiance (Ex 16,2 ; 17,3 …) 

Moi, je suis le pain descendu du ciel
Voilà l’affirmation de Jésus, que les chefs religieux jugent inacceptable. Le « moi, je suis » peut être simplement phrasé ordinaire, mais il peut être aussi un phrasé de révélation « je suis » est le nom même sous lequel Dieu s’est présenté à Moïse au buisson ardent. Alors, dire « moi, je suis » dans un cadre de révélation, est déjà hautement inacceptable. La deuxième critique est l’origine « descendu du ciel ».

Ils disaient : « celui-ci n’est-il pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? comment dit-il maintenant « je suis descendu du ciel » ?
Le nom dit la personne, connaître le nom donne un certain « pouvoir » sur la personne. Cela dit une certaine connaissance que l’on a d’elle. Et voilà pour les chefs religieux, l’homme qui est devant eux, qui vient de se présenter comme le pain descendu du ciel, c’est quelqu’un de connu, on sait le nom de son père : Joseph ;  on connait sa mère. C'est-à-dire, c’est un homme comme les autres, un homme de chez nous.
On fête justement St Joseph demain, et c’est bien un des rôles de Joseph dans l’incarnation : en accueillant Jésus, en l’adoptant, il l’introduit en sa lignée. C’est par Joseph que Jésus devient fils de David, héritier des promesses.
En situant ainsi Jésus en sa lignée humaine, les chefs s’accrochent à son humanité pour lui dénier toute autre identité. Comment peut-il dire Je suis descendu du ciel ? C’est bien là que se heurte leur raisonnement. Cet homme bien connu ne descend pas du ciel, il vient de telle famille… nous connaissons ses parents.

En faisant une telle objection, ils nous découvrent l’enjeu de leur débat intérieur : qui est ce Jésus ? pour qui se prend-il ? comment son discours serait-il recevable ?

Pour eux, cela ne semble pas conciliable : ou Jésus descend du ciel, ou c’est un homme ordinaire dont on peut identifier les parents.

Seigneur Jésus, tu es vrai Dieu, tu es vrai homme. Seigneur apprends-moi à accueillir dans la foi, le mystère de ta personne, qui dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer !

1 commentaire:

Raymond a dit…

Il y a quelque chose qu'on ne peut pas faire, c'est donner de l'oreille à quelqu'un qui n'en n'a pas !
C'est pourquoi les gens religieux murmurent. Le murmure il n'est jamais trop éloigné de la rumeur, celle qui est dévastatrice et qui tue.
Il avait dit : "Moi, je suis le pain descendu du ciel."
Si je n'entend que des mots, c'est insupportable. Les réactions possibles sont diverses : soit je ne comprend pas, je pense qu'il délire et je passe mon chemin;
soit ce qu'il dit est insupportable et je réagis, je dis ce que je pense, ce que je sais.
C'est de la provocation.
Mais voilà, ce qui est dit de manière énigmatique provoque un silence, un questionnement. C'est là que tout va se jouer. Parler en énigme, ça doit être le premier passage au scanner pour voir si j'ai un frémissement devant l'inconnu.
Ce n'est pas possible de forcer les choses. Notre tête, notre intelligence ne peuvent pas comprendre sauf si elles acceptent de se mettre au service de notre coeur.

"Je suis descendu du ciel"
Le Ciel dont il parle, ce n'est pas un lieu, mais c'est la profondeur de Dieu, son Père. C'est son origine mais aussi sa dimension ultime.
Les juifs restent dans l'inconcevable et il ramène tout à une réalité plus terre à terre, à ce qu'ils savent de ses origines.
Mais bon, c'est très humain aussi.

Seigneur, donne-moi de me laisser toucher par ta Parole même si je ne comprend pas. Ce qui me traverse n'est pas de ma volonté mais c'est ton souffle qui saisit dans l'inattendu de mes journées.
Raymond