Jn 7, 6-9
6Jésus leur dit alors : « Mon temps n'est pas encore venu ; votre temps à vous est toujours favorable. 7Le monde ne peut pas vous haïr, tandis que moi, il me hait parce que je témoigne que ses œuvres sont mauvaises. 8Montez donc à cette fête. Pour ma part, je n'y monterai pas, car mon temps n'est pas encore accompli. » 9Après avoir ainsi parlé, il demeura en Galilée.
Jésus répond à ceux qui veulent que leur prophète de frère s’en aille en Judée. Il leur répond en parlant du temps, ou plutôt des temps. Car il y a le sien, et le leur, comme s’ils ne vivaient pas sur la même planète. Pourquoi poussent-ils Jésus à Jérusalem ? Pour être éclaboussés de sa gloire ? Lui n’en veut pas. Pour s’en débarrasser par une condamnation ? Lui n’en a pas hâte. Son moment sera celui de son Père. Pour eux, tous les moments sont bons : ils ressemblent trop au monde, ils s’y noient trop pour en être haïs.
« Montez donc à cette fête » : voilà une parole dure ! Une parole qui les repousse, qui les renvoie vers leurs plaisirs et leurs croyances : allez vous plonger dans l’agitation de la fête, vous saturer de cérémonies et de sacrifices, moi je reste sur les sentiers du quotidien.
Jésus parle, il répond, il dit ce qu’il a à dire, ensuite il « demeure », en Galilée ou ailleurs, l’important est de demeurer en son Père : « en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour » (Jn 15,10)
Jésus vit l’aujourd’hui, ce temps donné par son Père. C’est le « καιρὸς », le moment favorable. Voilà un mot qui m’a toujours fascinée ! Il y a un moment favorable à ne pas laisser passer dans l’indifférence, un moment favorable qui n’est que don à vivre et donc à accueillir. « Au moment favorable, j'ai répondu à ton appel » (Es 49,8)
Seigneur, je te prie, que tu ne doives jamais me dire « va donc à cette fête », mais permets-moi de « demeurer » auprès de toi et de vivre comme toi le moment favorable ! « C'est maintenant le moment favorable » (2 Co 6,2)
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