Levant alors les yeux, et contemplant qu’une nombreuse foule vient vers lui,
Jésus dit à Philippe : « Où achèterions-nous du pain pour que ceux-ci mangent ? »
Il disait cela en l’éprouvant, il savait en effet, lui, ce qu’il allait faire. »
Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pains ne suffisent pas pour eux,
pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Jn 6, 5-7
Viens Esprit, toi qui combles les cœurs,
Viens nous partager le pain de cette Parole.
Levant alors les yeux, et contemplant qu’une nombreuse foule vient vers lui
Jésus est assis au milieu de ses disciples, mais son regard porte plus loin, vers cette foule qui vient vers lui. Il la contemple, l’admire. Alors qu’il vient de rencontrer une opposition vive de la part des chefs religieux, il voit le peuple, qui lui a vu la guérison comme un signe, et s’est mise à venir à lui.
Jésus dit à Philippe : « Où achèterions-nous du pain pour que ceux-ci mangent ? » Il disait cela en l’éprouvant, il savait en effet, lui, ce qu’il allait faire ».
Ils sont loin de la ville, si le pique-nique n’a pas été prévu, c’est un peu difficile de l’organiser ! Pourquoi cette question adressée à Philippe ? On ne sait pas grand-chose de ce disciple. L’évangile a parlé de lui au chapitre premier : 1, 43-46. Philippe a suivi Jésus sur une simple parole d’appel, et il a invité Nathanaël en lui disant avoir trouvé celui dont parlait Moïse dans la loi et les prophètes. Jésus en adressant cette question à Philippe, l’adresse peut-être à celui qui a fait une telle déclaration, à celui qui pourrait peut-être revenir à sa mémoire biblique et faire le lien entre la situation d’aujourd’hui et l’histoire biblique. Il pourrait alors mettre la question de Jésus en parallèle avec l’expérience du peuple au désert : Où trouverais-je de la viande à donner à tout ce peuple, quand ils m’obsèdent de leurs larmes, en disant : donne-nous de la viande à manger ? (prière de Moïse au désert en Nombres 11,13). Il pourrait aussi se souvenir de la foule rassasiée avec quelques pains sous la main de Elisée (2 Rois 4, 42-44). Quelle est l’épreuve de Philippe ? sinon celle de la foi ! Aux premiers jours de leur compagnonnage, Il a reconnu Jésus, comme le messie annoncé. Qu’en-est-il maintenant qu’ils sont ensemble depuis quelques mois, déjà, sans doute même une année au moins puisque c’est au moins la deuxième fête de Pâque qui est proche !
Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pains ne suffisent pas pour eux, pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Philippe a le sens pratique : il évalue la foule, et la quantité de pain nécessaire pour la nourrir modestement. Deux cents deniers de pain, c'est-à-dire le salaire de deux cents jours ne suffiraient pas pour acheter le pain nécessaire !
A Cana, c’est la mère de Jésus qui a éveillé son regard sur le manque des convives à la noce. Ici, c’est Jésus qui éveille Philippe au manque de la foule.
Et Philippe répond par une évaluation, sans protestation, sans proposition de solution non plus. Il constate, évalue.
Seigneur, apprends-moi ce regard qui découvre le besoin d’autrui. Et donne-moi la foi qui ne perd pas cœur et courage devant l’immensité des besoins.
Apprends-moi à relire l’Ecriture qu’elle m’apprenne à déchiffrer le quotidien à ta lumière.
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