samedi 5 mars 2011

Le faire roi

Alors, les humains, voyant quel signe il avait fait, disaient que
celui-ci est véritablement le prophète, celui qui vient dans le monde.
Jésus, sachant donc qu’ils vont venir l’enlever pour le faire roi,
se retira de nouveau dans la montagne, lui seul.
Jean 6, 14-15

Viens Esprit de Dieu,
Viens nous donner de reconnaître le Fils,
Viens nous donner d’entrer en son royaume de service

Alors, les humains voyant quel signe il avait fait, disaient que celui-ci est véritablement le prophète, celui qui vient dans le monde.
Voici la lecture du signe par la foule rassasiée. Ils reconnaissent en lui, le prophète annoncé par Moïse déjà : Le Seigneur ton Dieu suscitera du milieu de toi un prophète comme moi, que vous écouterez. (Dt 18, 15)
Les chefs religieux contestaient Jésus, lui déniaient toute autorité, le rejetaient parce qu’il avait guéri l’infirme à la piscine de Bethasda un jour de sabbat, et parce qu’il se disait fils de Dieu. La foule, rassasiée par le pain partagé, accueille Jésus. Elle le reconnait lui, le prophète, venant dans le monde. Le peuple était en attente du prophète, cette attente était déjà manifeste autour de Jean. Les Juifs étaient venus lui demander s’il était le prophète. (Jn 1)
La Samaritaine s’était contentée de reconnaître en Jésus un prophète.
Mais leur connaissance ne semble pas être plénière, elle semble empreinte d’un nationalisme politique qui fait fuir Jésus.

Jésus, sachant donc qu’ils vont venir l’enlever pour le faire roi, se retira de nouveau dans la montagne, lui seul.
Seul Jean note une telle réaction de la foule après le signe du pain partagé. Chez les synoptiques on ne trouve nulle trace de cela, dans certains récits on se demande même si la foule a réalisé la merveille du partage…
Jésus pressent que la foule veut faire de lui le roi, chef politique, qui va libérer le peuple du joug romain. Il fuit. Nathanaël l’avait reconnu « roi d’Israël ». Jésus alors avait accueilli. Ici, il fuit… il perçoit que la compréhension du peuple est erronée.
Plus tard lors de l’entrée à Jérusalem, les foules l’acclameront « roi »… et ce sera le sujet de sa condition, du dialogue avec Pilate, le titre figurera sur la croix comme motif de sa condamnation.
Ici est donc discrètement annoncé le titre qui sera cause de bien des difficultés.

Jésus se retira dans la montagne, lui seul…
Seul, c'est-à-dire avec son Père. Il est légitime de le deviner se retirant pour prier. Il est confronté à la mauvaise compréhension du peuple après avoir rencontré la non-foi des chefs religieux. On ne dit rien des disciples… comment se situent-ils par rapport à leur rabbi ?
Jésus est seul, avec le mystère qu’il porte, qu’il est. Il est seul avec sa mission.
Dans la solitude de la montagne il retrouve son Père. On voudrait connaître sa prière. Peut-être que le chapitre 17 nous dit ce qu’elle fut au long des jours : Père qu’ils te connaissent toi et celui que tu as envoyé…

Qui donc es-tu, homme de Galilée qui marches sur nos routes, et partages nos peines ?

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