En effet, celui que Dieu a envoyé, dit les paroles de Dieu
Car, en effet il donne l’Esprit sans mesure.
Le Père aime le Fils et il a tout donné dans sa main.
Le croyant dans le Fils a la vie éternelle
Par contre le refusant de croire au Fils ne verra pas de vie,
Mais la colère de Dieu demeure sur lui.
Jn 3, 34-36
Viens Esprit, effacer le doute en moi
Viens Esprit, sois en nos cœurs le don sans mesure,
Qui nous permette d’accueillir le Fils en vérité, et en lui de trouver le Père.
En effet, celui que Dieu a envoyé, dit les paroles de Dieu ; car il donne l’Esprit sans mesure.
Ce texte, longue méditation, n’est pas toujours évident à suivre en ses méandres, il peut d’ailleurs en ce verset être compris de deux manières : qui donne l’Esprit sans mesure ? Dieu ou celui qui Dieu a envoyé ? Le texte grec autorise les deux lectures !
Si je me réfère au verset suivant disant que le Père a tout remis en la main du Fils, j’aurais tendance à lire ici : le Fils envoyé de Dieu comme sujet des deux propositions : il dit les paroles de Dieu, il donne l’Esprit sans mesure.
Le Fils envoyé du Père, dit les paroles de Dieu : il nous révèle celui que nul n’a jamais vu (1,18). En l’écoutant, ce n’est pas l’interprète de Dieu que j’entends, mais Dieu lui-même ! Ne jamais m’habituer à cela… c’est tellement énorme !!!
Et ce Fils, envoyé du Père, donne l’Esprit sans mesure. Il donne une parole que seul l’Esprit en nous peut entendre, reconnaître. L’Esprit nous enseignera toute chose, dit plus loin l’évangéliste.
Comment pourrais-je sans cet Esprit entendre en vérité la parole de Dieu ? L’Esprit communion du Père et du Fils nous est donné… Vous êtes le temple de Dieu, l’Esprit de Dieu habite en vous, témoigne st Paul (1 Co 3,16).
Je vois cette cascade de don, si le Père a tout donné au Fils, le Fils, lui, nous donne l’Esprit, ce qui est le plus cher mystère d’amour entre lui et le Père,…
Le Père aime le Fils et il a tout donné dans sa main.
Folle révélation, confidence de l’intimité divine elle-même ! Découverte à laquelle nous sommes peut-être trop habitués, que pour en percevoir l’inouï : en Dieu cette relation Père-Fils, dans l’Esprit.
Folie de la kénose du Père, avant de méditer la kénose du Fils : le Père a tout remis en la main du Fils… il ne faut pas l’oublier, quand il nous prend la tentation de demander pourquoi le Père n’est pas intervenu pour délivrer son Fils lors de la Passion… il ne le pouvait pas, il a tout remis en la main du Fils… Il ne ment pas, « tout » c’est « tout » !!!
Il a tout remis en la main du Fils, et le Fils s’est fait chair, a partagé notre condition humaine. Le Père a tout remis en la main d’un homme… folle audace, folle confiance !!! Et cet homme qui a parcouru les routes de Galilée et Judée, cet homme qui a vécu dans un temps précis, en un lieu précis de notre petite planète, a tout donné à son tour, à commencer par l’Esprit qui l’unit au Père !!!
Le croyant dans le Fils a la vie éternelle, par contre le refusant de croire au Fils ne verra pas de vie,
La vie est en lui, il veut la donner, encore faut-il la recevoir ! Dans sa prière au chapitre 17, Jésus dira que la vie éternelle c’est de connaître le Père, et celui qu’il a envoyé. Connaître non de manière livresque, mais de manière amoureuse, accueillir en soi, dans l’amour.
Croire, c’est entrer dans cette intimité du Père et du Fils par l’Esprit…
Et cette intimité est vie !
Je constate la différence de particules : celui qui croit en (eis) le Fils… celui qui refuse de croire au Fils…
J’ai l’impression qu’une légère nuance se cache là : celui qui croit en le Fils, c’est celui qui met sa foi en lui, qui croit à « la réalité du Fils » pourrait-on dire. Celui qui refuse de croire au Fils, refuse de donner crédit à sa parole, il n’entend pas les paroles de Dieu, que prononce celui qui a été envoyé…
Le croyant est en chemin, il s’éveille à la révélation du Fils, sans pour autant mettre la main sur lui, sans avoir tout compris, mais il met en lui sa confiance. Le refusant-de-croire est celui qui décide de rejeter la personne et le message dont elle est porteuse, qui ne veut écouter…
Celui qui refuse de croire au Fils, … la colère de Dieu demeure sur lui.
Que vient faire cette colère ici ? C’est le seul passage de l’évangile de Jean où ce terme apparaît… cela pourrait nous confirmer que la parole ici est bien celle du Baptiste, lui qui pensait la venue de Dieu comme un règlement de compte, lui qui dans les synoptiques annonçait la colère qui vient ! (voir par exemple Mt 3,7)
Ou bien faut-il lire en cette colère le cri de douleur de Dieu ? la souffrance d’être rejeté ?
Si l’homme refuse, que peut faire Dieu qui a tout remis, sinon accepter ce refus ?
Seigneur, ouvre-moi à la confiance en toi, qui accueille sans tout saisir, le Souffle qui passe et entraîne…
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