Tel fut le commencement des signes de Jésus,
à Cana de Galilée,
et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
Après cela, il descendit à Capharnaüm,
lui, et sa mère, et ses frères, et ses disciples ;
mais ils n’y demeurèrent que peu de jours.
Jean 2,11-12
Seigneur, tu viens partager notre vie. Donne-nous de découvrir tes signes, qu’ils fassent grandir notre foi en toi. Envoie ton Esprit, qu’il nous tisse en communion avec toi, et avec tous les tiens.
Tel fut le commencement des signes de Jésus, à Cana de Galilée,
Après le commencement solennel de l’Evangile, qui présentait le Verbe en l’éternité, Jean nous présente le récit de Cana comme le commencement sur terre des signes du Verbe incarné. Jean ne parle pas de miracles, mais bien de signes. Il nous invite à lire au-delà du geste, de l’événement un sens plus profond. Invitation ici est lancée au lecteur à ne pas se méprendre sur Cana. Jésus n’est pas le joyeux fêtard qui ne recule devant rien pour faire déborder le vin. Oui, il participe à nos fêtes humaines, et prend part à nos joies, mais il annonce par cette noce, ses propres noces avec l’humanité, la nouvelle alliance qu’il vient instaurer. Que le premier signe soit tel, nous invite à lire la suite de l’évangile avec la conscience de ce mystère d’alliance que Jésus vient réaliser. Jean présentera 6 autres signes au long de l’Evangile : la guérison du fils d’un officier royal (4,43-54), la guérison de l’infirme de Bethasda (5,1-18), la nourriture partagée pour une foule (6,1-15), la marche sur la mer (6,16-21), la guérison d’un aveugle-né (9,1-34) et la résurrection de Lazare (11,1-44). Ainsi l’évangile présente 7 signes de Jésus. 7 le chiffre de la plénitude.
et il manifesta sa gloire,
Au prologue de son Evangile, Jean écrivait : Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire,… (1,14). Le récit de Cana nous fait prendre part à cette contemplation. Il manifesta sa gloire… Le Baptiste avait annoncé qu’il venait baptiser dans l’eau en vue de la manifestation de Jésus. Derrière ce terme, nous avons la racine phainô, (ici sous la forme phaneroô) sur laquelle nous avons bâti les termes : épiphanie, théophanie… Avec l’Epiphanie et le Baptême du Seigneur, Cana figure parmi les théophanies inaugurales de la mission de Jésus. Pouvons reconnaître la gloire de Dieu en cette manifestation ?
et ses disciples crurent en lui.
Voici la première mention de la foi des disciples. Au prologue elle était annoncée : Jean vint pour rendre témoignage à la lumière afin que tous croient par lui (v 7) et à tous ceux qui l’ont accueilli, le Verbe a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom (v 12). Le signe de Cana est donné et suscite la foi des disciples.
Après cela, il descendit à Capharnaüm, lui, et sa mère, et ses frères, et ses disciples ;
Après ce geste d’éclat, mais pourtant resté bien discret, ce verset nous décrit le retour au quotidien. Nulle part il n’est dit que les serviteurs aient expliqué d’où venait ce bon vin. Nulle part, il n’est dit que le maître du repas, les époux, les convives ont appris ce qui venait de se passer. Il semble que seul l’entourage de Jésus est témoin de ce signe.
Après cela, les voici qui partent pour Capharnaüm. Dans l’énumération, Jésus figure en premier, est ici aussi, il figure comme seul sujet du verbe. Il descendit à Capharnaüm,… sa mère est nommée la première du groupe qui accompagne. A la différence du début du récit, où sa mère était première nommée, et puis Jésus et ses disciples. Maintenant son fils prend le devant de la scène.
Les frères de Jésus… cette expression peut désigner des parents plus ou moins éloignés. Ce ne serait pas étonnant qu’ils aient été de la noce, eux aussi. Plus loin dans l’évangile on observera un glissement : les disciples deviendront les frères. Ainsi à la résurrection, Marie de Magdala reçoit mission « va dire à mes frères… » (20,17-18).
A ceux qui croient en lui, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu (1,12). Si les disciples crurent en Jésus à l’occasion du signe de Cana, ils deviennent effectivement enfants de Dieu, et donc frères de Jésus…
mais ils n’y demeurèrent que peu de jours.
Ici, le verbe est au pluriel. Nous retrouvons le verbe demeurer du chapitre 1 (Maître, où demeures-tu ?). Ce petit verset est peut-être plus qu’une simple indication chronologique et géographique servant de transition entre les divers épisodes. Il marque peut-être une expérience essentielle du disciple : il demeure avec Jésus et les autres disciples.
Il marque sans doute aussi, combien la vie avec Jésus est marquée par des moments clés tels le récit de Cana, elle est aussi tissée dans la trame ordinaire du quotidien.
La présence de la mère de Jésus est intéressante au sein de ce groupe. Elle sera présente de même au pied de la croix (Jn 19,25-27) et st Luc notera sa présence au milieu des apôtres au Cénacle avant la Pentecôte (Actes 1,14).
En cette fête de Marie Mère de Dieu, je regarde ce groupe, et m’y glisse. Que sa présence m’aide à découvrir les signes de Jésus, et à lui donner ma foi.
Seigneur, rassemble-nous en peuple de croyants, peuple de frères, avec Marie, pour marcher avec toi.
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