Les Juifs répondirent alors et ils lui dirent :
« Quel signe nous montres-tu pour faire ces choses-là ? »
Jésus répondit et leur dit :
« Détruisez ce sanctuaire-ci et en trois jours je le relèverai. »
Jean 2, 18-19
Viens Esprit de lumière
Viens ouvrir nos yeux et nos cœurs
Que nous puissions accueillir vraiment cette parole,
Que nous la gardions en nos cœurs et en vivions !
Les Juifs répondirent alors et ils lui dirent :
Les Juifs : nous retrouvons l’expression déjà rencontrée en 1,19 pour désigner les autorités religieuses. On devine l’agitation qu’a dû provoquer le geste de Jésus. Les autorités viennent interroger le responsable de ce trouble. L’évangéliste présente cette intervention comme une réponse à la parole de Jésus : Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père, une maison de commerce. Mais en même temps la réponse des Juifs est une attaque non de la parole de Jésus mais de son geste :
« Quel signe nous montres-tu pour faire ces choses-là ? »
Pour accréditer sa parole un prophète est invité à poser un geste qui soit signe, qui cautionne sa parole. Le geste du fouet de cordes, et de chasser marchands et bétails, n’est pas signe aux yeux des chefs religieux !!! Ils réclament un acte prodigieux qui légitime cet acte d’autorité qu’il vient de poser. De quel droit Jésus agit-il de la sorte ? En Jn 6,30 les adversaires de Jésus réclament de lui un signe à voir, afin de croire.
Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens écrit : Les juifs réclament des signes et les grecs recherchent la sagesse, mais nous nous proclamons un messie crucifié, scandale pour les juifs, folie pour les païens. Mais pour ceux qui sont appelés tant juifs que grecs, il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. (1 Co 1,22-23)
La question ne semble ici nullement abordée de la raison même pour laquelle Jésus fait le grand nettoyage au temple. Pas un instant n’est posée la question du bien-fondé de son acte. La question qui est sur les lèvres des autorités religieuses, est celle de l’autorité de Jésus. Et pour cautionner son autorité, il est prié de donner un signe. Alors que ce geste est peut-être justement le signe que Jésus donne… à nous d’en lire le sens !
Jésus répondit et leur dit :
« Détruisez ce sanctuaire-ci et en trois jours je le relèverai. »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réponse de Jésus n’est guère limpide ! Et la visibilité du signe n’est point pour l’immédiat !
En regardant les mots grecs sous ce verset : le terme traduit par sanctuaire est naos. Tandis qu’au début de ce récit, lorsque l’on parle du temple on trouve le terme hieron (v 14-15). Le sanctuaire désignerait plus particulièrement la partie «la plus sacrée » du temple, le Saint des saints, où repose la présence. Tandis que le bétail et le commerce devait se trouver sur le parvis.
Dans les récits synoptiques, la question sur l’autorité de Jésus ne suit pas immédiatement cet épisode (il y a entre les deux celui du figuier desséché), et il n’est pas directement demandé de signe. Jésus répond en posant un dilemme qui piège ses interlocuteurs.
Ici cette parole de Jésus va lancer un échange…
En trois jours…
Nous avions déjà rencontré la mention du troisième jour, lors du récit des noces de Cana. Nous avions remarqué alors la connotation pascale que revêt ce troisième jour.
Faut-il voir un lien entre les deux récits ? A Cana on avait noté la curieuse présence des jarres destinées à la purification, selon un usage juif. Elles étaient vides, ici Jésus a fait le vide sur le parvis, envoyant promener marchands, changeurs et bestiaux… serait-ce signe d’un monde religieux dépassé, en lequel Jésus vient porter une nouveauté ?
En trois jours, je le relèverai…
Spontanément nous lisons en ce verset une annonce de la résurrection. Mais pour les auditeurs du moment, ce vocabulaire ne devait pas avoir la même évidence ! Et s’en prendre au sanctuaire, était pour le moins une provocation qui n’a pas laissé indifférent :
Ce propos de Jésus parviendra déformé dans les accusations portées contre lui lors de son procès devant le sanhédrin, chez St Matthieu : Cet homme a dit : Je puis détruire le sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours. (26,61) Chez saint Marc : Nous l’avons entendu qui disait : je détruirai ce sanctuaire fait de main d’homme, et en trois jours j’en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme. (14,58)
Il nous faut ainsi prendre la mesure de combien cette parole de Jésus avait de quoi scandaliser !
Et Jean en plaçant ce récit dans le début de son Evangile, nous indique clairement que c’est dès les débuts de sa mission que Jésus a dû provoquer, déranger, susciter une vive opposition.
Seigneur, que ta parole nous bouscule aujourd’hui encore, dans nos habitudes, nos certitudes, nos rites, lorsqu’ils ne sont pas empreints de toi.
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