Esprit Saint,
toi qui ouvres les yeux de notre coeur
pour discerner en toute chose sa dimension intérieure,
aide-nous à "voir" la réalité spirituelle cachée
dans les paroles et signes
que Jésus de Nazareth a multipliés
sur les routes de Palestine.
Jn 3, 1. Or il y avait, parmi les Pharisiens, un homme du nom de Nicodème, un des notables juifs.
2. Il vint, de nuit, trouver Jésus et lui dit : « Rabbi, nous savons que tu es un maître qui vient de la part de Dieu car personne ne peut opérer les signes que tu fais si Dieu n’est pas avec lui. »
Nous ouvrons aujourd’hui le 3e chapitre de « notre » évangile. Que s’y est-il déjà déroulé ?
Une première semaine où Jésus est passé des bords du Jourdain au village de Cana en Galilée, une semaine vécue dans une certaine intimité dans la compagnie du Baptiste, de sa mère, des premiers apôtres : déjà bien des rencontres mais toujours avec des proches – car, à Cana, qui a pris conscience de son intervention ?
Ensuite un second épisode complètement contrasté : le revoilà déjà en Judée et plus précisément à Jérusalem, là où Jean – à la différence des Synoptiques – va situer beaucoup d’épisodes. Jésus y découvre les déviations de la fonction du Temple, y réagit avec violence : son action attire pour le moins l’attention, et les (hommes de pouvoir) Juifs réagissent : après Jean le Baptiste, Jésus doit répondre à leurs questions accusatrices, et il le fait déjà à sa manière décalée, souvent énigmatique, en tous cas sur un autre terrain que celui de ces détracteurs.
Le troisième épisode est encore tout différent : cette fois c’est un homme seul et qui prend l’initiative de la rencontre avec Jésus. Un homme seul qui parle pourtant au nom d’autres : « nous savons ».
Or, il y avait, parmi les Pharisiens… Ce « or » fait, me semble-t-il, un lien clair entre « les Juifs » accusateurs du chapitre précédent et un de ces Pharisiens : celui-ci est nommé, c’est Nicodème, et Jean insiste : un notable juif. D’un côté, un groupe informe de « Juifs » qui veulent des signes… de l’autre un homme seul, qui reconnaît les signes. Voilà une opposition qui mérite notre attention… mais nous savons que Jésus entre en conflit avec des institutions et pas avec des personnes.
Connaître le nom de ce visiteur est important : d’abord parce que nous le retrouverons puisque Jean en reparlera à deux reprises (7,50 et 19,34) ; cela nous donne aussi de quoi nous identifier quelque peu à sa démarche. Ce n’est pas habituel : « la Samaritaine » par exemple, ne sera pas nommée : on n’ose penser que Nicodème n’est nommé que parce qu’il est notable, donc connu…
Il vint : il prend l’initiative, il a déjà beaucoup regardé et écouté Jésus, il s’est fait une opinion, il l’a jugé capable de lui en apprendre encore davantage, il a des questions d’homme érudit que Jésus n’aborde pas assez à son goût…
de nuit : on a beaucoup brodé sur la crainte de Nicodème de venir ouvertement voir Jésus. Il est vrai que certains passages de l’évangile nous y incitent (Jn 12,42). En fait, aurait-il pu l’aborder de jour, au milieu des foules, pour lui dire le fond de sa pensée ? La nuit n’est-elle pas propice à une conversation personnelle, quand le calme s’est installé et que le temps ne compte plus ? Cela n’a-t-il pas quelque chose à voir avec la prière nocturne… pourquoi pas…
Tu viens d’auprès de Dieu, de la part de Dieu – Dieu est avec toi : que voilà des expressions magnifiques ! Il aurait été concevable que Nicodème dise à Jésus : je vois que tu as du pouvoir, que tu es un maître très grand, puissant… non, ce qu’il sait « voir », ce sont les gestes de Jésus qui sont « signes » que Dieu est avec lui.
Je reste sur ce témoignage par lequel Nicodème aborde Jésus : il a su lire les signes et reconnaître la vraie nature de Jésus : il est celui qui vient d’auprès de Dieu.
Par quels signes le Christ se manifeste-t-il aujourd’hui sur ma route ?
Pour moi, Dieu est-il « avec moi », sur cette route quotidienne ?
Qu’il ouvre mon intelligence à ses signes !
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