Esprit Saint, toi qui nous insuffles la vie d’en haut, fais-nous entendre ta voix.
Jn 3, 7. Ne t'étonne pas si je t'ai dit : “Il vous faut naître d'en haut”.
8. Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l'Esprit. »
Ne t’étonne pas : Nicodème ne dit plus rien, mais Jésus perçoit son étonnement, son incrédulité peut-être. Il en tient compte. L’évangéliste Jean parle peu de grandes harangues, de foules rassemblées, il privilégie des rencontres personnelles (cfr la Samaritaine) avec chaque fois un discours de Jésus extraordinairement « ciblé » à son interlocuteur.
Si je t’ai dit : remarquons au passage que Jésus n’a pas dit cela… J ; mais il a parlé de « naître de l’Esprit » et nous comprenons que c’est la même chose.
Il vous faut naître d’en haut. Jésus n’est sans doute pas remis de son indignation : il vient de se heurter aux vendeurs du temple, il vient de comprendre qu’on ne peut guère changer les institutions… Ce qu’il signifie ici est tout autre. Jean Grosjean dira : « Il reçoit Nicodème verticalement : il faut se décider à tout recommencer et à ne partir que d’en haut, directement.»
Le vent souffle… : quand Jésus se fait poète, il incruste en nos cœurs sa parole. Nicodème doit soudain être attentif à la brise du soir qui fait trembler le jeune feuillage d’avril… Peut-être ne pourra-t-il plus jamais entendre la voix du vent sans se souvenir de cette conversation… et n’en est-il pas de même pour nous ?
Avec ces mots si communs, Jésus nous parle du Tout-Autre ; le vent souffle où il veut, nous ne savons rien de sa route, et pourtant nous entendons sa voix, nous sentons qu’il nous effleure… Si ce souffle « d’en haut » dépasse infiniment notre connaissance, il nous est pourtant donné de le percevoir.
Il en est ainsi de quiconque est né de l'Esprit. Qu'est-ce que cela signifie ? Que celui qui est né de l'Esprit est imprévisible ? Plutôt que la façon dont l'Esprit fait naître à nouveau est imprévisible...
Que me dit ce texte ? Si l’Esprit est, par nature, invisible, sa présence est décelable, perceptible dans les vies qu'il transforme, les actes qu'il suscite, les paroles qu'il inspire.
L'oeuvre de l'Esprit en nous reste imprévisible. On ne sait pas où l'Esprit va nous mener, une fois qu'il nous a fait naître de nouveau ! Car être né de l'Esprit, c'est avoir reçu le souffle de la vie nouvelle mais c'est aussi se laisser désormais animer par ce souffle. Un souffle insaisissable. Un souffle par lequel tout est possible.
Comme un oiseau se laisse porter par le vent, Seigneur, rends-moi souple sous le souffle de ton Esprit...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire