dimanche 8 juin 2025

Liturgie de la Parole fête de la Pentecôte

Méditation 

Quelques minutes, pas trop long !! quelques minutes pour parler de l'Esprit qui plane sur les eaux, au commencement... qui suscite la vie partout où il passe... souffle de Dieu qui survient à l'improviste et fait jaillir l'imprévisible... Esprit qui dispense les dons, réchauffe les cœurs,.. Esprit que l'on nomme consolateur, repos fraîcheur... Il suffit de relire la séquence que nous avons chantée... 
Esprit que n'entravent ni l'espace aussi verrouillé soit-il, ni le temps puisqu'il fait mémoire en nos cœurs des paroles mêmes de Jésus. 
Quelques minutes pour parler de la source intarissable d'amour, de paix et de communion. C'est un défi que je ne peux relever... 
Pourtant ces quelques lectures nous laissent entrevoir la richesse inouïe des fruits de l'Esprit et l'espérance qui se lève dans les cœurs encore bouleversés par la passion et la mort de Jésus. 
Avec la Pentecôte l'annonce de la résurrection quitte le cercle restreint des apôtres et des disciples, elle sort des murs de Jérusalem pour atteindre toutes les nations qui sont sous le ciel. 
Cela vaudrait la peine de s'attarder sur cet événement qui change le cours de l'histoire de l'humanité toute entière. 
Et je vous invite à relire et à méditer paisiblement les textes que nous venons d'entendre ; à relire aussi les passages de l’Écriture que la Liturgie propose pour la messe de la veille de Pentecôte...
[…] Pour ma part, j'ai eu l'attention attirée par 2 mots qui se promènent main dans la main à travers les lectures de ce matin. On y parle en effet de tous et de chacun
Cette insistance nous dévoile le désir de Dieu sur l'humanité... susciter une véritable unité entre les hommes de toutes races, peuples et langues. Unité qui n'est pas à confondre avec l'uniformité dont nous rêvons souvent. Il suffit de penser aux exigences d'accueil des personnes immigrées que nous aimerions voir « s 'assimiler », « s'intégrer » au détriment de nos différences qui nous enrichissent si nous les partageons dans le respect de tous et de chacun. 
Trop souvent nous voudrions voir notre humanité un peu comme un défilé militaire : des hommes qui marchent au pas et des chefs qui ne veulent voir qu'une seule tête. 
Et bien non ! Dieu n'aime pas les hommes bien rangés, les femmes non plus d’ailleurs ! Dieu veut voir toutes les têtes. Et il envoie l'Esprit comme un coup de vent qui balaye les plans, qui bouleverse les ambitions, qui dérange les projets. L'Esprit Saint, le dérangeur... ! On l'a oublié dans la litanie de tout à l'heure ! 
Car ce que Dieu veut, ce n'est pas une humanité bien rangée, bien nivelée mais une humanité de relation, de communion à laquelle tous sont invités mais où chacun trouve sa place sans renoncer à son identité propre. 
A la Pentecôte, chaque peuple, chaque langue, chaque culture est pris au sérieux. Chacun entend le même message, la même parole d'amour, la même bonne nouvelle mais dans des langages différents. « tous nous entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu... » 
Voilà le désir de Dieu : faire de tous les peuples comme un immense tableau dont la beauté vient de la complémentarité des couleurs. 
[…] N'est-ce pas un message d'actualité ? Pour l’Église à qui il revient de proclamer les merveilles de Dieu dans la diversité des langues et des cultures comme il revient à chacun d'entre nous, là où nous sommes, au cœur de nos familles, de nos communautés, de nos régions, de manifester l'unité de l'Esprit dans la diversité des âges, des tempéraments, des dons... 
A l'heure de la mondialisation, l'Esprit vient nous rappeler que l'universalité ne peut se construire que dans la reconnaissance et le respect de chacun. 

Sr Élisabeth écrit le 12 juin 2011


samedi 7 juin 2025

Liturgie de la Parole 7e samedi du Temps Pascal

Introduction

Durant tout ce temps pascal, nous avons cheminé avec deux livres : les Actes des Apôtres et l’évangile de Jean. Aujourd’hui, nous entendons la toute fin de chacun des ces deux livres. Soyons attentifs aux mots de la fin, car c’est souvent en eux que se cache le « fin mot de l’histoire »..

Commentaire après l’évangile 

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais quand j’arrive à la fin d’un bon livre, je ressens souvent un pincement de cœur. Et pour ne pas le lâcher trop vite, je me mets à le relire par-ci, par-là, et des choses nouvelles apparaissent à la lumière de la fin.

Quand on écrit un livre, le plus difficile, sans doute, c’est le début et la fin, la première et la dernière page. Tout le secret d’un grand livre se trouve là. Il y a des fins « fermées », quand on a tout dit et qu’il n’y a plus rien à ajouter. Et il y a des fins ouvertes, qui donnent envie d’écrire la suite, qui tendent une perche à l’imagination du lecteur. C’est bien ce qui se passe, pour nous, aujourd’hui.

Quand nous voyons la fin des Actes, nous lisons que Paul « annonçait le règne de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ avec une entière assurance et sans obstacle ». La pleine assurance dont il est question, la « parésie », est un don de l’Esprit de Pentecôte : Pierre en a également bénéficié. Quant au dernier mot, l’adverbe « sans obstacles » accentue le paradoxe de ce qui se passe : Paul est prisonnier à Rome, assigné à résidence, mais la Parole qu’il annonce est « sans obstacles ». En effet, comme il le dit à Timothée, « on n’enchaîne pas la Parole de Dieu ».

Nous avons remarqué plusieurs fois, dans les Actes, à quel point la Parole semble mener sa vie propre, passant de bouche ne bouche, et poursuivant sa route… jusqu’à ce qu’elle arrive aux lecteurs que nous sommes.
.
Pour la fin de l’évangile de Jean, c’est la même chose, avec la suggestion de remplir le monde entier des livres qu’on pourrait encore écrire. On n’a pas terminé !

De même que cet évangile s’était ouvert sur l’évocation d’un grand témoin, Jean Baptiste, de même il se termine par la présentation d’un autre témoin : le témoin anonyme qui se désigne sous le vocable de « disciple bien-aimé » et que la tradition a identifié à l’apôtre Jean.

Mais ne sommes-nous pas tous appelés à prendre le relais de ce témoignage, à nous reconnaître comme « disciples bien-aimés » et à demeurer jusqu’à ce que Jésus revienne ? Alors, oui, ce disciple-là ne mourra pas ! Il y aura toujours un témoin de l’amour du Christ ! Que l’Esprit Saint nous y engage !

Prière de conclusion 

Seigneur, le livre se referme, mais ta Parole poursuit sa route, elle brûle les lèvres de tes témoins. Béni sois-tu ! Fais de nos cœurs des caisses de résonnance et que ton Esprit joue sur les cordes de nos cithares, afin que l’amour se répande dans l’univers comme un chant de louange toujours renouvelé. Nous te le demandons par Jésus Christ…

sr Marie Raphaël écrit le 30 mai 2020


vendredi 6 juin 2025

Liturgie de la Parole 7e vendredi du Temps Pascal

Méditation

Pierre après son reniement était menacé de découragement. Les autres disciples auraient pu être tentés de l’accuser. La communion entre eux tous, était en péril. Jésus va renouer les liens distendus par l’épreuve de la Passion. Il s’adresse à Pierre. Mais ne parle-t-il pas aussi à chacun, chacune, de ses disciples, ceux d’hier et d’aujourd’hui ?
Je vous cite un commentaire qui m’a beaucoup marquée quand je l’ai découvert. Je ne l’ai jamais oublié. Il est de Benoît XVI lors de l’audience générale qu’il a consacrée à Pierre en 2006. [1]

« Un matin de printemps, [la] mission sera confiée [à Pierre] par Jésus ressuscité. La rencontre aura lieu sur les rives du lac de Tibériade. C'est l'évangéliste Jean qui nous rapporte le dialogue qui a lieu en cette circonstance entre Jésus et Pierre. On y remarque un jeu de verbes très significatif. En grec, le verbe "filéo" exprime l'amour d'amitié, tendre mais pas totalisant, alors que le verbe "agapáo" signifie l'amour sans réserve, total et inconditionné. La première fois, Jésus demande à Pierre :  "Simon... m'aimes-tu (agapls-me)" de cet amour total et inconditionné (Jean 21, 15) ? Avant l'expérience de la trahison, l'Apôtre aurait certainement dit :  "Je t'aime (agapô-se) de manière inconditionnelle". Maintenant qu'il a connu la tristesse amère de l'infidélité, le drame de sa propre faiblesse, il dit avec humilité :  "Seigneur, j'ai beaucoup d'amitié pour toi (filô-se)", c'est-à-dire "je t'aime de mon pauvre amour humain". Le Christ insiste :  "Simon, m'aimes-tu de cet amour total que je désire ?". Et Pierre répète la réponse de son humble amour humain :  "Kyrie, filô-se", "Seigneur, j'ai beaucoup d'amitié pour toi, comme je sais aimer". La troisième fois, Jésus dit seulement à Simon :  "Fileîs-me ? "As-tu de l'amitié pour moi ?". Simon comprend que son pauvre amour suffit à Jésus, l'unique dont il est capable, mais il est pourtant attristé que le Seigneur ait dû lui parler ainsi. Il répond donc :  "Seigneur, tu sais tout :  tu sais combien j'ai d'amitié pour toi" (filô-se)". On pourrait dire que Jésus s'est adapté à Pierre, plutôt que Pierre à Jésus ! C'est précisément cette adaptation divine qui donne de l'espérance au disciple, qui a connu la souffrance de l'infidélité. C'est de là que naît la confiance qui le rendra capable de la sequela Christi jusqu'à la fin :  "Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore :  "Suis-moi"" (Jean 21, 19). 
A partir de ce jour, Pierre a "suivi" le Maître avec la conscience précise de sa propre fragilité ; mais cette conscience ne l'a pas découragé. Il savait en effet pouvoir compter sur la présence du Ressuscité à ses côtés. De l'enthousiasme naïf de l'adhésion initiale, en passant à travers l'expérience douloureuse du reniement et des pleurs de la conversion, Pierre est arrivé à mettre sa confiance en ce Jésus qui s'est adapté à sa pauvre capacité d'amour. Et il nous montre ainsi le chemin à nous aussi, malgré toute notre faiblesse. Nous savons que Jésus s'adapte à notre faiblesse. Nous le suivons, avec notre pauvre capacité d'amour et nous savons que Jésus est bon et nous accepte. Cela a été pour Pierre un long chemin qui a fait de lui un témoin fiable, "pierre" de l'Eglise, car constamment ouvert à l'action de l'Esprit de Jésus. Pierre lui-même se qualifiera de :  "témoin de la passion du Christ, et je communierai à la gloire qui va se révéler" (1 Pierre 5, 1). Lorsqu'il écrira ces paroles, il sera désormais âgé, en route vers la conclusion de sa vie qu'il scellera par le martyre. Il sera alors en mesure de décrire la joie véritable et d'indiquer où on peut la puiser :  la source est le Christ, auquel on croit et que l'on aime avec notre foi faible mais sincère, malgré notre fragilité »
Benoît XVI audience du 24 mai 2006

Invitation au Notre Père

Seigneur, notre amour humain fragile te suffit. C’est pourquoi nous osons dire la prière que Jésus nous a apprise.

sr Marie Christine 6 juin 25

[1] https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060524.html


jeudi 5 juin 2025

Liturgie de la Parole 7e jeudi du Temps Pascal

Jean 17, 20-26

Après l’Évangile 

Ce n'est pas parce qu'on a la même foi en respectant les mêmes rites, ce n'est pas cette uniformité là qui est voulue par Jésus, c'est une unité dans laquelle l'amour est donné et reçu, chacun avec ses différences. « Les disciples, tout en étant UN avec Jésus, conservent leur propre identité, leur individualité ».
Aujourd’hui encore, en notre monde, là où nous sommes, cette parole habite en nous,  dans nos cœurs, dans notre manière d'être, dans nos actes… il suffit de laisser cette unité nous rejoindre, nous rassembler, il suffit de nous laisser aimer, de laisser l’amour agir en nous, entre nous, l’histoire de la Bonne Nouvelle pourra continuer, pourra passer par nous… 
Cette prière de Jésus est comme un testament, il transmet sa connaissance de Dieu aux autres, il est le passage, comme un pont entre Dieu et les hommes. Cette prière est une recommandation pour fonder une communauté et la maintenir dans l'unité et l'amour.

Danièle écrit le 21 mars 2024 (fête de la mort de saint Benoît où ce même évangile est proclamé)


mercredi 4 juin 2025

Liturgie de la Parole 7e mercredi du Temps Pascal

Ouverture

[Nous entendrons aujourd’hui le même évangile que dimanche dernier (année B), mais] il entrera en résonance avec la lecture des Actes où Paul fait ses adieux aux anciens d’Éphèse. Il y a des points communs entre ces lectures, qui résonneront aussi avec notre aujourd’hui. [Il y a aussi des points de résonance avec le message de Saint Pacôme, dont nous faisons mémoire aujourd’hui.] En cette neuvaine d’appel à l’Esprit, laissons-nous instruire intérieurement par celui que nous invoquons.

Résonances

Points communs entre ces deux lectures.
Quand il s’adresse aux anciens d’Éphèse, lors de son escale à Milet, alors qu’il est en route vers Jérusalem, Paul sait que c’est la dernière fois. Il sait que l’épreuve l’attend, une épreuve qui risque fort de se terminer en martyre. Comme Jésus, il sait que son heure est venue. Ses paroles ont donc quelque chose de solennel. Il veut à la fois les encourager à tenir bon et les avertir que ce ne sera pas facile. Et surtout, il les confie à Dieu : v.32 : « Et maintenant, je vous confie à Dieu et à son message de grâce, lui qui a le pouvoir de construire l’édifice et de donner à chacun l’héritage en compagnie de tous ceux qui ont été sanctifiés. »
Les « discours d’adieux » de Jésus se terminent, au chapitre 17 de Jean, par une prière au Père. Ce n’est plus à nous, mais au Père que Jésus fait ses recommandations. Il demande au Père de veiller sur ses disciples : « Père saint, garde-les unis dans ton nom… ».
Dans les deux textes, il est question de la relation au monde des disciples de Jésus, une relation qui est annoncée comme difficile, mais qui ne peut être évitée.
« Le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde… » « je sais qu’après mon départ, des loups redoutables s’introduiront chez vous et n’épargneront pas le troupeau… ». Pourtant : « « je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais ». « Soyez donc vigilants », dit Paul…
Dans les deux textes, il est aussi question de sanctification. Dans le discours de Paul, les disciples du Christ sont désignés comme « ceux qui ont été sanctifiés ». Dans la prière de Jésus, celui-ci demande au père de les « sanctifier dans la vérité ». La sainteté n’est pas un état statique, mais une vie, dynamique, un mouvement, comme le mouvement de la sève dans le sarment, branché sur le cep. La notion de sainteté, dans la Bible, évoque une séparation. Pourtant, ici, Jésus dit clairement que les chrétiens ne sont pas « séparés » du monde, mais que la sanctification est leur chemin au cœur du monde. On pourrait dire qu’elle est comme un « bouclier » qui ne leur évite pas les épreuves, mais qui les protège…
La lettre à Diognète évoque ce rapport particulier des chrétiens avec le monde. Nous en avons lu un extrait dimanche dernier à Vigiles. « Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par la façon de parler, ni par la façon de s’habiller… Ils n’habitent pas de cités qui leur soient propres… Et cependant, ils témoignent clairement d’une manière de vivre qui sort de l’ordinaire… »
Que dirait l’auteur de la lettre à Diognète s’il revenait aujourd’hui ? Le monde d’aujourd’hui est tellement différent ! Globalisation, intelligence artificielle, progrès immenses de la science, de la technique, questions éthiques graves, guerres, catastrophes, dérèglement du climat, et dans l’Église, crise de crédibilité … Et pourtant, les chrétiens sont toujours bien là, au cœur du monde, avec le bouclier de la foi et les flèches de la Parole…  « Pour tout dire, ce que l’âme est dans le corps, voilà ce que les chrétiens sont dans le monde. Comme l’âme est diffuse dans tous les membres du corps sans pour autant être du corps, ainsi les chrétiens habitent le monde mais sans être du monde. Tel est le poste que Dieu leur a assigné et qu’il ne leur est point permis de déserter ».
Un peu comme le groupe d’italiens que mère Myrèse a rencontré dans le train. Leur comportement plein de douceur déteignait sur les autres…
On dit de saint Pacôme que c’est en voyant vivre les chrétiens qu’il s’est lui-même tourné vers la foi. Et après avoir vécu pendant un temps la vie d’ermite, il a voulu mettre les bases de la vie monastique communautaire, cénobitique. Le martyrologe nous précise qu’il était en cela « toujours soucieux de donner de la Règle son interprétation la plus humaine ». La vie monastique comme laboratoire de la vie chrétienne au cœur du monde ? 

Prière

Père saint, entends la prière de ton Fils : garde-nous unis dans ton nom, garde-nous éloignés du Mauvais, sanctifie-nous dans la vérité. Puisque tu nous envoies vers le monde, donne-nous l’Esprit Saint : qu’il nous inspire le juste rapport au monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, afin que nous puissions rendre témoignage à la vérité par la sainteté de notre vie. 

Sr Marie Raphaël écrit le 15 mai 2024

mardi 3 juin 2025

Liturgie de la Parole 7e mardi du Temps Pascal 

Introduction

Ce matin, dans les Actes des Apôtres nous entendrons comment Paul après avoir convoqué les anciens de l’Église d’Éphèse car il sait qu'il ne les reverra plus, leur rappelle de quelle manière il s'est comporté avec eux, comment il a annoncé le plan de Dieu en rendant témoignage à la Bonne Nouvelle. et en proclamant le Royaume. Paul va les quitter et avertit par l'Esprit, il sait que les épreuves l'attendent ainsi que la prison. Il laisse donc aux Anciens le témoignage d'une vie toute donnée au service du Seigneur et son exemple ne peut qu'encourager les chrétiens à faire de même.
Dans l'évangile c'est le début de la prière que Jésus adresse à son Père qui nous est offert en nourriture. Prière d'une telle densité qu'une vie entière n'y suffirait pas pour saisir la profondeur et l'intimité de la relation du Père et du Fils : « Je prie pour ceux que tu m'as donnés, ils sont à toi et tout ce qui est à moi est à toi comme tout ce qui est à toi est à moi. »  Ma tête, veut bien comprendre, et encore, mais dans la profondeur de mon être et dans mon cœur cela reste bien mystérieux.
Le chant des psaumes va peut-être nous éclairer puisque « déchiffrer ta Parole illumine et les simples comprennent. »

Commentaire

Comme je vous le disais, cette prière me dépasse aussi je préfère laisser la parole à Marie Noëlle Thabut, bibliste, qui saura vous éclairer. (Commentaire du 28 mai 2017) [1]
« Je reprends les derniers mots de Jésus : « Je viens vers toi ». Tant que nous sommes sur cette terre, nous ne pouvons pas être témoins du grand dialogue d’amour de Jésus avec son Père. Mais avec ce récit de saint Jean, nous entrons dans la prière de Jésus au moment même où il va rejoindre son Père : « Je viens vers toi. ». Car c’est l’Heure du grand passage : « Père, l’heure est venue », dit Jésus. Cette heure dont il a parlé à plusieurs reprises, au cours de sa vie terrestre. Cette Heure qu’il semblait désirer et redouter à la fois.
C’est l’heure, décisive, centrale de toute l’histoire humaine, l’heure que toute la création attend comme celle d’une naissance : parce qu’elle est l’heure de l’accomplissement du dessein de Dieu. Désormais, à partir de cette heure, plus rien, jamais, ne sera comme avant. En cette heure décisive, le mystère du Père va enfin être révélé au monde… Le Père va être glorifié, manifesté en son Fils, et les croyants vont « connaître » enfin le Père, entrer dans son intimité. Cette intimité qui unit le Fils au Père, le Fils la communique aux hommes ; désormais ceux qui accueilleront cette révélation, ceux qui croiront en Jésus, accéderont à cette connaissance, cette intimité du Père. Alors ils entreront dans la vraie vie : « La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » Voilà, de la bouche de Jésus lui-même, une définition de la vie éternelle : Jésus parle au présent et il décrit la vie éternelle comme un état, l’état de ceux qui connaissent Dieu et le Christ. Nous vivons déjà de cette vie depuis notre Baptême.
Parlant de ses disciples, Jésus dit : « ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. » … Jésus a choisi certains membres de la lignée d’Abraham pour parachever la révélation de son mystère : « J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé fidèlement ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi...
»
… Pour ce petit peuple choisi, l’heure est venue de poursuivre l’œuvre de révélation : « Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. » Jésus nous passe le flambeau en quelque sorte : il nous a tout donné, à nous de donner aux autres maintenant  … notre relation avec Dieu ne se déroule pas sur le registre du calcul. Il nous suffit de nous laisser aimer et combler de sa grâce en permanence. »

Notre Père

 Jésus nous invite à appeler Dieu, Père  et avec les mots qu'il nous a donnés, avec la même confiance nous pouvons laisser monter de notre cœur cette prière qu'il nous a apprise et chanter :

Prière de conclusion

Père, Jésus a prié pour les hommes que tu as pris dans le monde et que tu lui a donnés.  Aujourd'hui il prie encore pour tous ceux qui ont mis leur pas dans les siens. C'est à nous maintenant de faire connaître au monde ton mystère et tu nous donnes l'Esprit pour que nous sachions contempler la profondeur de cet amour qui vous unit et qu'il nous a révélé et d'en rendre témoignage par toute notre vie. Nous te le demandons par Jésus-Christ ton Fils qui règne avec toi et l'Esprit Saint pour les siècles des siècles

Sr Jean Baptiste écrit le 26 mai 2020

[1] https://yannsinclair.over-blog.com/2017/05/marie-noelle-thabut-lit-et-commente-l-integralite-des-lectures-du-7e-dimanche-de-paques-annee-a.en-marche-vers-dimanche.html 
vidéo à partir de 22 minutes

Texte écrit https://thierry-jallas.over-blog.com/2017/05/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-a-7e-dimanche-de-paques-28-mai-2017.html


lundi 2 juin 2025

Liturgie de la Parole 7e lundi du Temps Pascal

Mot d'introduction :

Croire !
Un mot ? Six lettres ?
... que nous retrouverons dans la lecture et dans le passage d’ Évangile de ce jour :
dans les Actes, quand Paul s'adresse à quelques disciples à Éphèse, ville cosmopolite,
il dit :   « Lorsque vous êtes devenus croyants... »
et il leur a dit aussi :   « Jean le Baptiste disait de croire en Jésus » ;
dans l' Évangile, les disciples disent à Jésus :
          « Voilà pourquoi nous croyons que Tu es sorti de Dieu »
            et que Jésus leur répond : « Maintenant, vous croyez ! »
Avoir la Foi, CROIRE en Dieu,
est une conversion continuelle ;
Laissons-nous conduire par l'Esprit-Saint en ce monde cosmopolite d'aujourd'hui.
Unissons-nous à la prière de tous les croyants chrétiens, juifs, musulmans,
et chantons en chœur les psaumes ...  


Méditation :

CROIRE !
Exprimer ,confesser sa foi, aujourd'hui
dans le monde multiculturel qui est le nôtre
quelle envergure !

Nous vous proposons une confession chrétienne du Dieu vivant
écrite par un pasteur de l’Église Réformée :

« Avec nos frères et soeurs chrétiens,
nous confessons que le Dieu Unique est
Père - au-delà de tout et de tous-
Fils - s'approchant de tout et de tous-
 Saint-Esprit - au-dedans de tout et de tous-

Nous confessons que le Dieu trois fois Saint
est mystère d'Infinité
et de Proximité,
de Communion et de Communication,
de Tendresse et de Justice.

Avec nos frères et soeurs en humanité, juifs,
nous confessons que Dieu
est le Créateur de l'univers
et qu'Il est Saint.

Et différemment d'eux,
nous confessons que le Créateur
s'est fait Créature
et que le Saint s'est incarné.

Avec nos frères et soeurs
en humanité, musulmans,
nous confessons que Dieu est le Tout-Puissant,
le Parfait et l'Immortel.

Et différemment d'eux,
nous confessons que le Tout-Puissant
a accepté d'être fragile,
que le Parfait a porté nos imperfections
et que l'Immortel
par la mort et la résurrection de Jésus,
a transfiguré notre mortalité.

Avec nos frères et soeurs en humanité hindous,
nous confessons que Dieu
est l'UN indescriptible,

et différemment d'eux,
nous confessons que son Unité est multiple
et que le monde multiple
ne se résorbe pas dans l'UN.

Avec nos frères et soeurs
en humanité bouddhistes,
nous confessons que la Réalité Ultime
est inexprimable.

Et différemment d'eux,
nous confessons que l'Inexprimable
s'est exprimé,
non comme « Vide »impersonnel (Shûnyata )
mais comme Personnalité
qui s'est « vidée » (Kénose)

Avec les religions de l'Orient,
nous confessons que Dieu est Silence et Souffle,
avec les religions juive et musulmane,
que Dieu est Parole.

Et différemment de toutes,
nous confessons que Dieu
est tout à la fois Silence, Parole et Souffle,
Père, Fils et Esprit,
que la Source silencieuse s'est faite Parole,
que la Parole s'est faite chair
et que par le Souffle de la Parole
toute chair peut devenir une parole animée
à la louange de Dieu au-delà de tout.

Avec tous nos frères et soeurs en humanité,
sans religion et de bonne volonté,
nous confessons que les droits de l'homme,
de la femme et de l'enfant sont inaliénables.

Et différemment d'eux,
nous confessons que l'humain est image du divin.

Avec l'apôtre Paul
et tous les chrétiens de tous les temps,
nous confessons
la divinité,
l'incarnation, la mort, la résurrection et l'élévation
de Jésus, Fils de Dieu
reconnu comme Messie venu et qui vient.
(cf. Philippiens 2 : 5-11)

Et cette confession commune
nous réjouit intensément. »

Shafique Keshavjee (Lausanne)

Prière finale

Béni sois-tu, Seigneur pour tes missionnaires d'hier et d'aujourd'hui.
Béni sois-tu pour le message de salut que tu adresses à tous,
Tu ne fais pas de distinction de peuple, de race, de religion, ...
Tu invites chacune et chacun à ton Royaume .

Envoie-nous l'Esprit-Saint ,
qu'Il soit le Maître d'oeuvre en nos vies,
qu'Il nous enseigne Ton Chemin et guide nos pas vers Toi
nous te le demandons par et avec Jésus-Christ, ton Fils ressuscité ,
aujourd'hui     et pour les siècles des siècles.   AMEN,

Communauté de « La Belle Porte » écrit le 25 mai 2020



dimanche 1 juin 2025

Liturgie de la Parole 7e dimanche de Pâques Année C.

HOMÉLIE

Dans la 1° lecture, nous avons entendu un petit bout du chapitre 7 du livre des Actes des Apôtres juste la fin du long récit de l’arrestation et du procès du « diacre » Étienne (6,8–8,1).
Étienne était l’un des 7 chargés du service de la charité dans la communauté de Jérusalem (voir Actes 6,1-6).  Il fait le bien au sein du peuple.  Sa sagesse guidée par l’Esprit dame le pion aux sages judéens qui discutent avec lui.  On suscite alors de faux témoins qui accusent Étienne de blasphème contre Moïse et Dieu.  On se saisit de lui et on l’amène au tribunal religieux, le Sanhédrin.  Il est accusé d’avoir dit de Jésus le Nazaréen qu’il détruira le temple et changera la Loi de Moïse… Invité à se défendre, Étienne prononce un long discours qui exaspère les juifs, mais l’Esprit donne à Étienne de voir la gloire de Dieu et Jésus debout (ressuscité) à sa droite, ce dont il ne se prive pas de témoigner, avant d’être mis à mort.
Il est difficile de ne pas percevoir, dans ce long récit, des réminiscences (des souvenirs) très nettes du récit de la passion de Jésus telle que Luc l’a racontée.  Les œuvres bonnes d’Étienne, son éloquence, la présence de l’Esprit en lui, les faux témoins, l’accusation, la mise à mort hors de la ville, la prière confiante à Jésus pour qu’il accueille sa vie (23,46), le pardon demandé pour les bourreaux (23,34).  Dans sa souffrance et sa mort, Étienne est ainsi assimilé à Jésus.
La mention de Saul témoin de cette mort qu’il approuve d’ailleurs (Ac 8,1) n’est pas là par hasard.  Si Étienne meurt, un jour ce Saul (qui prendra le nom de Paul) reprendra le flambeau qui s’éteint ici. Ce qu’Étienne n’a pas pu faire, c-à-d annoncer le Christ aux Grecs, Paul le fera quand le Ressuscité se sera fait connaître de lui.  Pour Luc, c’est une façon de montrer qu’un martyr ne meurt pas en vain, mais que sa mort est féconde pour la communauté des croyants.
Nous avons du mal à réaliser que, pendant trois siècles, l’Église Chrétienne a vécu dans le risque permanent et souvent dans le drame de la persécution.  Alors qu’au départ, les chrétiens ne représentaient presque rien, ils sont apparus très vite comme un danger pour tous les pouvoirs en place.  De Jérusalem à Rome, on se méfie d’eux, on cherche à les faire disparaître.  Malgré cela, les communautés se multiplient et se développent.
Voici qu’à l’orée du quatrième siècle, l’empereur romain Constantin à la tête d’un empire gigantesque se déclare chrétien.  Tout change alors pour l’Église.  Un autre risque alors la menace, celui de l’installation.  Non seulement la société accepte les chrétiens mais, peu à peu, ils en prennent les commandes jusqu’à transformer l’Europe en chrétienté.
Que devient la foi lorsqu’elle est vécue en situation confortable ?  Que devient l’authenticité chrétienne lorsque les chrétiens détiennent le pouvoir ?  A quoi sert de gagner l’univers si l’on vient à perdre son âme ?  Voilà pourquoi, dès le 4° siècle, L’Esprit Saint fait à l’Église le don de la vie religieuse.  La mission des religieux est aussi de dire à l’Église que l’essentiel ce n’est pas le pouvoir mais l’attention à l’autre surtout quand il est en situation de fragilité.
Pour nous aujourd’hui, Étienne pose à notre foi une question vitale.  Les chrétiens sont, dans notre pays, en situation plutôt confortable.  N’avons-nous pas parfois trop tendance à nous y complaire ?  Sans pour autant chercher à inventer des difficultés artificielles, demandons-nous cependant si nous témoignons toujours de notre foi chrétienne et de tout ce à quoi elle engage.  Que serait une paix et une tranquillité basée sur le fait que nous ne dérangerions plus personne ?

Abbé Fernand Streber

LI P’TIT RAWETT’.
COMME UN VITRAIL

Dans un de nos petits villages de Wallonie, se trouve comme partout une petite église sage, modeste d’aspect, mais qui, à l’intérieur ; possède de très beaux vitraux représentant de façon naïve, mais charmante, les Saints, chacun avec son emblème propre, légendaire parfois ou la palme des martyrs ou tout autre détail permettant de les identifier.
Monsieur le Curé, conscient de la richesse de ses vitraux et de l’enseignement qu’il pouvait en faire aux jeunes, réunit ce mercredi les enfants du “caté”, leur parle de la sainteté et fait avec eux le tour de l’église, en leur présentant les différents Saints et leurs mérites.
Chacun regarde, s’amuse de tel ou tel détail, est parfois songeur en écoutant le récit imagé de notre bon Curé. Le soleil brille et les vitraux en paraissent d’autant plus vivants.
Une semaine passe et au “caté” suivant, tout naturellement, Monsieur le Curé demande :
- Alors, l’avez-vous retenu, qui peut me dire ce qu’est un Saint ?
Beaucoup de doigts se lèvent, impatients de répondre.
- Oui, toi, Julien, peux-tu me dire ?
- C’est quelqu’un, Monsieur le Curé, qui laisse passer la lumière de Dieu pour que les autres puissent en profiter !

CHRISTIANE in Revue Direct - ANPAP


samedi 31 mai 2025

Liturgie de la Parole 31 mai, Visitation de la Vierge Marie

Méditation

Dans son Magnificat, Marie ne dit presque rien d’elle-même : elle parle d’un Dieu fidèle à sa promesse, fidèle à son amour. Un Dieu qui relève les humbles et comble de biens les affamés. Et elle se reconnaît dans ce « peuple des humbles », ce « peuple pauvre et petit » dont parle le prophète Sophonie. Le « reste d’Israël » qui « prendra pour abri le nom du Seigneur ». La dernière page du prophète Sophonie ruisselle de joie, car elle proclame que la présence du Seigneur n’est pas dans un avenir lointain, mais qu’elle est toute proche, on ne peut plus proche : elle est « en toi ».
Je m’arrête un instant à cette préposition « en ». Elle vient d’une racine en hébreu (qèrèv) qui veut dire l’intérieur, la proximité (par opposition à « loin »), l’intérieur d’un groupe social, d’un lieu, l’intérieur du corps, le centre de la vie intellectuelle et psychique…. 
À l’intérieur de toi, au cœur de toi. Le prophète s’adresse à la ville de Jérusalem : « au cœur de la ville ». La liturgie l’applique à Marie : « au cœur de ton corps de femme ». Saint Augustin dit à Dieu qu’il est « intimo meo intimior », plus intime à moi-même que moi-même. 
Le récit de la rencontre des ces deux femmes enceintes dont les deux enfants se reconnaissent me fait penser aussi à ce que le père Jean-Pierre Longeat nous disait cette semaine : ces femmes se parlent « par les entrailles ». Elles n’ont pas besoin de beaucoup parler. Elles se comprennent par l’intérieur. Et que se disent-elles ? Que nous disent-elles ? « Heureuse es-tu, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». Il est au cœur de toi, il est en toi.
Écoute ton cœur : il est plein de lumière !
C’est la raison de la vraie joie. Mais le texte dit plus encore : il déclare que cette joie n’est pas seulement la nôtre : c’est la joie de Dieu lui-même et c’est même d’abord cela ! Parce que la joie de Dieu, c’est de nous sauver. La joie de Dieu, c’est notre joie. En fait, c’est complètement fou de penser cela : que Dieu voudrait nous faire participer à sa joie. Marie et Élisabeth l’ont compris : elles ont eu l’audace d’y consentir.
Lire l’évangile de la Visitation au temps pascal, et qui plus est en cette neuvaine d’attente de la Pentecôte, c’est aussi demander à l’Esprit de nous rendre disponibles à cette joie. L’Esprit a pris Marie sous son ombre. L’Esprit a fait d’Élisabeth une prophétesse. Marie est au cénacle, avec les disciples. Avec eux, elle attend : ce qui va naître, c’est l’Église. 
Bien sûr, les nouvelles du monde ne sont pas toutes réjouissantes et nous nous demandons dans quelle mesure nous avons le droit d’être dans la joie, alors que tant de personnes sont dans la souffrance. Marie et Élisabeth sont des figures de l’espérance. Leur joie ne les rend pas étrangères au monde. Leur joie va aider Dieu à venir sauver le monde. J’entends encore le pape François qui répète : « ne nous laissons pas voler notre espérance, ne nous laissons pas voler notre joie ». Nous sommes invitées à rechercher une qualité de joie qui n’est pas indifférence au malheur des autres, mais qui est participation au salut, ouverture au salut que Dieu veut nous donner. Cela demande de la confiance. Dieu attend notre oui, comme il a attendu celui de Marie.

Sœur Marie-Raphaël


vendredi 30 mai 2025

Liturgie de la Parole 6e vendredi du Temps Pascal

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Église.
Nous poursuivons la lecture des Actes des Apôtres et du 4e évangile.
Je ne m’attarderai guère aux Actes des Apôtres, pour n’en glaner qu’un seul verset, trouvant un écho magistral dans l’Évangile : « Sois sans crainte… Je suis avec toi ».
Quant à l’Évangile, il retiendra notre attention après sa proclamation.
Anticipons-en la méditation par un verset du psaume-graduel :
« Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! »
Tournons-nous vers le Seigneur, en lui présentant les intentions de nos contemporains, par le chant des psaumes…

Méditation

Un bel Évangile, dont on ne se lasse pas.
Après la belle fête de l’Ascension, où Jésus a rejoint son Père, ce vendredi de la 6e semaine du TP nous replonge dans les discours d’adieux.
Ce temps intermédiaire est le temps de notre vie terrestre.
Cet Évangile peut tellement parler aux hommes et femmes de notre temps !
« Votre peine se changera en joie… et votre joie, personne ne vous l’enlèvera ».
Il ne s’agit pas de se rassurer à bon compte, en se réfugiant dans la quête du bonheur ou du bien-être.
Jésus évoque une dimension plus profonde, celle de la joie.
Elle est située ici en contraste avec les verbes « pleurer, se lamenter, être dans la peine ».
C’est ce que vivent tant de nos contemporains.
A eux, à nous-mêmes, Jésus offre une image concrète :
« La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde ».
La métaphore de la femme enceinte sur le point d’accoucher nous met devant les yeux le passage entre les pleurs/la peine et la joie : « votre peine se changera en joie »

Ces discours de Jésus se situent avant sa Pâque, dans l’attente de « son Heure ».
Cette Heure, qui a été annoncée, « mon Heure n’est pas encore venue », se profile à l’horizon…
Jésus a ressenti les appréhensions et la peur que nous pouvons éprouver.
Rappelons-nous sa parole rapportée au chapitre 12 :
« Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? ‘Père, sauve-moi de cette heure’ ? » (Jn 12, 27a).
Deux options s’offraient à Jésus et s’offrent aujourd’hui à nos contemporains et à nous-mêmes.
Rester enfermé dans la peur ; s’ouvrir à la confiance.
Ce choix de la confiance, c’est celui que Jésus a opéré lui-même.
Dès lors continue-t-il au chapitre 12 :
« Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » (Jn 12, 27b-28a).
Mais où Jésus a-t-il trouvé la force pour traverser cette Heure redoutée ?
Où nous conseille-t-Il de trouver force, encouragement et réconfort ?
Toujours au chapitre 12, après avoir demandé « Père, glorifie ton nom ! », l’évangéliste poursuit : « Alors, du ciel vint une voix qui disait : ‘Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore’ » (Jn 12, 28b).
Ce verbe « glorifier » s’apparente à la « gloire », étymologiquement selon l’hébreu, c’est « ce qui a du poids » : c’est-à-dire la présence de Dieu en Jésus, le poids de l’amour de Dieu.
C’est en son Père que Jésus a trouvé le ressort, les ressources nécessaires pour traverser son Heure.
Nos vies humaines, avec leurs fragilités et leurs souffrances, sont tout imprégnées d’un « poids d’amour » qui leur donne une véritable densité.
C’est à ce poids d’amour qu’il nous faut nous raccrocher.
Jésus nous a montré le chemin. Il a souffert Sa Passion, mais l’a traversée.
Il est à présent Vivant, à nos côtés.
Nos souffrances et nos épreuves trouvent ainsi un lieu qui puisse les recueillir et une Personne à qui les partager.
Alors, ce qui est lourd peut être mystérieusement allégé, car nous ne sommes plus seul(e)s !
Jésus nous précède sur ce chemin, car Il l’a vécu lui-même : « votre peine se changera en joie ».
Restons dans la confiance. Accordons-Lui notre foi.
En cette Présence de Jésus se trouve la source de la vraie joie, cette « joie… (que) personne ne nous enlèvera » !

Temps de silence

Notre Père 

Jésus nous partage le lien singulier qu’il vivait avec son Père. Redisons-Lui la prière qu’Il nous a enseignée…

Prière

Seigneur, lorsque l’épreuve ou la souffrance nous assaillent, tu nous dévoiles ta propre expérience, passage de la peine à la joie. Tu nous invites à la confiance, car Ta présence nous accorder de traverser nos peines pour les ouvrir à une « joie que personne ne nous enlèvera ». Aujourd’hui, renouvelle notre foi ! Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.


Bénédiction

Que le Seigneur nous bénisse et nous garde…

Sr Marie-Jean écrit le 10 mai 2024


jeudi 29 mai 2025

Liturgie de la Parole Ascension du Seigneur Année C

Homélie

La finale de l’Évangile de Saint Matthieu évoque le départ de Jésus, la fin de la période courte des apparitions :  apôtres et disciples sont rassemblés et Jésus leur déclare tandis qu’il les envoie en mission : « Et moi, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ». 
Dès le départ, d’ailleurs, en début d’Évangile, Matthieu avait dit de Jésus qu’il était l’Emmanuel, le Dieu avec nous. 
Avec nous dans sa vie publique, il le demeurera. Ainsi son absence signifie donc une autre présence, non pas un abandon mais une autre manière d’être là. 
L’Évangile de Luc exprime cette même réalité en évoquant le don et la présence de l’Esprit. Luc fera une large place à l’Esprit : ici il relie le don de l’Esprit à une force venue d’En-Haut. Il s’agit notamment d’une force qui permet de témoigner. Et quand l’Esprit est là, la joie est au rendez-vous.  Luc fait suivre son Évangile par les Actes des Apôtres dont nous venons de lire les tout premiers mots. On pourrait dire que le personnage central du livre des Actes est l’Esprit : tout au long l’Esprit de cesse de guider, d’inspirer. C’est lui que les disciples, les apôtres, les témoins, les pasteurs des communautés doivent écouter. C’est parce que l’Esprit est présent et à l’œuvre que les communautés peuvent se doter de formes inédites et audacieuses.  On peut penser par exemple à l’abandon de certaines règles du judaïsme, notamment les règles alimentaires et surtout au fait de se tourner vers les païens pour les accueillir et les intégrer.
Cet au-revoir, sinon cet adieu de la part de Jésus est susceptible d’inspirer sans doute notre vie de disciple. 
Notre Dieu est un Dieu pour nous, il est aussi un Dieu face à nous mais la finale de l’Évangile de Matthieu, comme le début insiste : il est un Dieu avec nous. 
Il est un Dieu pour nous : il se donne, il guérit, il soigne. Il est un Dieu pour nous comme nos parents ont été des parents pour nous, comme nous l’avons été pour nos enfants. Nous faisons à leur profit beaucoup de choses, nous consacrons beaucoup d’énergie, de temps et d’argent. Nous donnons, nous soignons…
Il est aussi un Dieu face à nous : il nous interroge, il enseigne, il propose une parole de vie.
Mais il est aussi un Dieu avec… peut-être est-il même surtout cela : un Dieu avec ! Un Dieu avec nous !
L’image d’un Dieu Tout-Puissant, d’un Dieu juge, comptable de nos actions, qui pèse, en nous, le pour et le contre, continue à nous habiter.  Mais il y a tout un chemin à faire pour découvrir un Dieu avec nous… non pas un magicien qui nous guérit et nous sauve, non pas un Dieu qui fait, agit, pense à notre place mais qui est avec nous sur la route, comme il l’a été par exemple avec les disciples d’Emmaüs. Et nous aussi nous avons à être une Église installée au milieu des hommes de ce temps. Une Église présente au cœur du monde, solidaire des pauvretés nombreuses de notre monde. Non pas une Église face au monde, contre le monde mais avec… comme nous y invite le Concile Vatican II, soyons une Église dans le monde de ce temps… et non hostile au monde de ce temps.
Luc met en évidence l’Esprit. Et pourtant, en Église, nous avons tendance à mettre en évidence l’institution, les structures, les règlements, les procédures. 
Parfois, nous restons-là à regarder le ciel et attendre. Attendre alors que l’Esprit nous est donné, alors que le Christ est avec nous. 
La crise de l’Église est profonde aujourd’hui mais il faut reconnaître que nous manquons d’imagination, de créativité, d’audace, de confiance aussi pour créer les communautés dont le monde a besoin. 
L’Église primitive s’est laissé conduire par l’Esprit et a fait cette expérience que le Christ était là, avec eux. Puissions-nous nous enrichir de leur expérience. 

Abbé Guy Balaes

PRIÈRE D’OUVERTURE

Seigneur Dieu, tu gouvernes les peuples avec grande sagesse. 
Béni sois-tu pour ta bienveillance envers chacun d’entre nous. 
Que nos corps et nos cœurs revêtent ton amour pour témoigner de ta présence parmi nos frères et sœur. Par Jésus…

PRIÈRE SUR LES OFFRANDES

Les mains levées vers le ciel, nous te présentons notre offrande, Seigneur Dieu. Elle est le fruit de notre travail en l’honneur du Christ que tu accueilles auprès de toi aujourd’hui.
Qu’elle nous fasse également demeurer avec toi dès maintenant et pour les siècles…

PRIÈRE APRÈS LA COMMUNION

Seigneur Dieu, par notre communion au corps et au sang du Christ, tu fais de nous des êtres nouveaux.
Que cette foi renouvelée nous mène vers nos frères et sœurs afin de témoigner de ton amour sans condition pour tous tes enfants. Par Jésus…

PRÉFACE

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, 
de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi Père, Roi de toutes les nations.
Aujourd’hui, tu élèves auprès de toi, le Christ, vainqueur de la mort.
Il est notre prêtre par excellence qui nous rassemble.
En lui, tous les croyants forment un  seul et même corps.
Dans la confiance, nous avançons vers toi, le cœur sincère et purifié.
C’est pourquoi, rayonnant de la joie pascale, nous exultons par toute la terre et auprès de tous nos frères, tandis que les anges dans le ciel chantent sans fin l’hymne de ta gloire : Saint… 

mercredi 28 mai 2025

Liturgie de la parole 6e mercredi du Temps Pascal

 Un Dieu qui se laisse chercher

Autel au Dieu Inconnu [1] 

Lectures du jour : (Actes 17, 15.22 – 18, 1) – Psaume 148 -  (Jean 16, 12-15)

Introduction

La liturgie nous fait entendre aujourd’hui un texte venu du cœur du monde grec : l'adresse de Paul à l’Aréopage (Actes 17, 22-34). Paul ne parle plus à des juifs ; il ne s’adresse plus à des gens qui attendent un Messie. Il entre dans le cœur intellectuel d’Athènes, dans l’univers des philosophes, des penseurs, des chercheurs de sens. Et il leur annonce un Dieu vivant, créateur, proche, qui se rend accessible à qui le cherche.

Ce Dieu présent dans l’univers tout entier, se révèle dans toute la création. Paul en parle. Nous le chantons avec le psaume 148.

L’Évangile de Jean (Jn 16, 12-15), lui, nous rapporte la parole de Jésus : Il promet à ses disciples « l’Esprit de vérité qui guidera dans la vérité toute entière ».

Ces textes mettent en perspective tout ce que l’Ascension va déclencher : l’ouverture universelle du témoignage chrétien sous l’action de l’Esprit. 

Préparons-nous à accueillir la Parole avec confiance.

Commentaire

Les lectures que nous venons d’entendre, je vous le disais, mettent en perspective tout ce que l’Ascension va déclencher : l’ouverture universelle du témoignage chrétien sous l’action de l’Esprit, avec une mission vers toutes les cultures, un langage nouveau pour traduire l’Évangile, un appel à la croire sans avoir vu, ou plutôt un appel à la conversion et à l'ouverte à cette présence particulière du Christ (une présence « mystérieuse », en ce qu'elle relève du mystère) à laquelle on accède par la foi.

Après l’Ascension, les disciples (dont nous sommes...) devront apprendre à vivre sans voir Jésus. Ils devront annoncer un Christ invisible, mais bien vivant, présent autrement. Et c’est exactement ce que Paul fait à Athènes !

À Athènes, Paul est seul, devant un auditoire cultivé et ouvert intellectuellement. Il a vu un autel dédié « au Dieu inconnu », qu'il interprète comme la trace d'une recherche spirituelle d'un « autre ». Un Dieu inconnu, un Dieu sans visage... Paul aborde son auditoire en utilisant les références culturelles des grecs. Il leur parle de leur aspiration spirituelle : « Ce Dieu que vous cherchez, je viens vous l’annoncer ». 

Il parle d’un Dieu créateur de toutes choses, qui n’habite pas dans les temples, mais qui habite la vie. Un Dieu que nul ne peut posséder, mais que chacun peut chercher. Et il en vient à dire l’essentiel : ce Dieu-là a établi un homme [2] pour juger le monde avec justice. Et il l’a ressuscité d’entre les morts.  

Et là, l’écoute se brise. Un homme ressuscité d'entre les morts ?! Certains se moquent. D’autres s’en vont. Quelques-uns seulement s’ouvrent. Comme Denys et Damaris [3], qui se convertissent...

Ce texte des Actes nous parle en fait du monde tel qu’il est et qu'il est encore aujourd'hui : traversé de désirs de Dieu, mais souvent rétif à la résurrection. Il nous dit quelque chose de notre mission : annoncer un Christ présent, parler à un monde qui ne partage pas nos codes, dire une parole ajustée, humble, patiente, habitée, oser une parole qui rencontre parfois le refus (mais parfois aussi l'adhésion).

Ce que dit Paul à Athènes, c’est une parole qui ouvre, sans forcer. Semer, sans toujours voir le fruit. 

Dans l’Évangile, Jésus dit à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. »,  « L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière. »

Ce que dit Jésus, c'est qu'il faut laisser l’Esprit préparer les cœurs. Croire que la vérité est une lumière qui se donne en chemin.

Prenons le temps de préparer notre cœur à vivre l’Ascension comme une espérance vivante : celle d’un Dieu qui se laisse chercher, qui laisse place à un autre mode de présence, plus intérieur, plus libre, plus exigeant aussi. L'espérance d’un Dieu qui marche avec nous et nous envoie son Esprit pour nous conduire à la vérité, d'un Dieu dont on ose humblement mais sûrement témoigner aujourd'hui.
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[1] Autel au Dieu Inconnu, musée du Palatin, Rome (Photo : Sailko) https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=56294298)
[2] Avez-vous remarqué que Paul ne cite pas le nom de Jésus ?
[3] Tiens donc, une femme dans l'Aréopage !

Isabelle Halleux, 29/5/2025


mardi 27 mai 2025

Liturgie de la Parole 6e mardi du Temps Pascal

Introduction

Bonjour, nous voici en Église, rassemblés autour de la Parole de Dieu, afin de nous en nourrir. Aujourd’hui l’Écriture nous interroge : qu’est-ce que la liberté ? la vraie ? sommes-nous vraiment libres ? comment orientons-nous nos vies, nos désirs ? où est notre joie ? laissons-nous interroger par la Parole, et entrons dans ce temps de célébration par la prière des psaumes.

Après l’Évangile

Qui est emprisonné ? qui est libre ? n’est-ce pas la question que nous pourrions poser à l’écoute de cette page des Actes ? alors un petit tour d’horizon : qui est libre ?
Les deux personnes qui livrent Paul et Silas aux magistrats ? ils les livrent parce que Paul a libéré leur servante d’un esprit qui l’aliénait, or cette aliénation faisait de cette servante une  source de gain pour ses maitres. La servante est libérée de cet esprit, mais eux ? Seraient-ils prisonniers de leur porte-monnaie ? Ils viennent et accusent en fait Paul et Silas d’être juifs, d’avoir des coutumes incompatibles avec leur vie à eux de citoyens romains. Cela ressemble furieusement à du mensonge et du racisme… seraient-ils prisonniers de leur jugement arbitraire, aveuglés par leur auto-centrement ?
La foule ?  Entraînée dans un mouvement sans savoir exactement de quoi il retourne, elle est prête à lyncher deux hommes… prisonnière de ses préjugés ? au sein d’elle chacun semble prisonnier du mouvement de foule, sans plus de pensée personnelle…
Les magistrats ? prisonniers de leur peur, de leur volonté de vivre en paix, donc de régler rapidement l’affaire, de satisfaire la foule en faisant arracher les vêtements de Paul et Silas, en les faisant battre et enfermer, sans même avoir pris le temps d’une écoute, d’un jugement éclairé ?  
Paul et Silas ? prisonniers ou libres ? à première vue prisonniers, mais même dans les fers, ils chantent les louanges du Seigneur… peut importe pour eux, ce qui leur arrive. Pour eux l’important c’est de vivre pour le Christ. Ils sont totalement décentrés d’eux-mêmes, totalement tournés vers Dieu. Heureux même dans le fond d’une prison
Le gardien ? au départ on aurait pu le croire libre, il tient les clés de la prison. Mais il tremble à l’idée de devoir rendre compte d’une évasion qui n’aurait pas dépendu de lui, mais d’un tremblement de terre. Et puis, le voilà qui devient libre de ses peurs, pour accueillir Paul et Silas, pour découvrir la lumière de la foi… et voilà le gardien libéré !!!

Sr Myrèse écrit le  19 mai 2020


lundi 26 mai 2025

Liturgie de la Parole 6è lundi de Pâques

Introduction

La lecture des Actes de ce jour nous raconte l'arrivée de Paul à Philippe, il pose les pieds en Europe. La grande aventure missionnaire qui a commencé en Orient se poursuit maintenant en Occident. Rendons grâce pour tous ceux qui parfois au prix de leur sang – martyrs – témoins- nous ont apporté la Bonne Nouvelle et transmis la foi. Dans l’Évangile Jésus nous promet le Défenseur, l'Esprit de vérité qui nous permettra à notre tour d'être des témoins de Jésus.  

Méditation

« Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement. »
Oui, nous sommes appelés à être témoins de la résurrection de Jésus. Or Jésus nous dit : « l’Esprit de vérité qui procède du Père rendra témoignage en ma faveur. » L'Esprit nous a donc devancé dans le témoignage et cependant il demeure en nous pour qu'avec nous et à travers nous, à travers notre parole ou notre silence, nos réalisations visibles ou notre vie cachée selon l'appel que nous avons reçu et notre réponse à cet appel, il puisse rendre témoignage au Christ. De cette invitation à rendre témoignage personne ne doit se sentir exclu mais une seule condition : avoir rencontré Jésus et avoir cheminé avec lui.  « Vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement. » « Être avec » c'est ce que st Marc nous dit au chapitre 3 de son évangile quand Jésus choisi ses apôtres : « Il en institua douze pour être avec lui ». Vivre en compagnonnage avec Jésus est essentiel pour être des témoins crédibles.
Ce dont nous avons à témoigner c'est de la victoire du Christ sur le mal qui est source d'espérance pour notre monde. Comment le ferons-nous ? Les manières de témoigner sont multiples car les dons de l'Esprit sont divers et variés. Chacun selon sa vocation propre trouvera dans sa vie le moyen de témoigner ; le Seigneur n'est pas à court d'idée et saura diriger nos pas. En effet, dans la 1ère lecture nous voyons Paul parler aux femmes juives réunies pour la prière au bord de la rivière et le Seigneur ouvre les cœurs « Le Seigneur ouvrit l’esprit de Lydie pour la rendre attentive à ce que disait Paul. » Après la résurrection les femmes courent et annoncent la Bonne Nouvelle aux apôtres et tout au début de l'évangile nous avons le témoignage de Jean Baptiste il désigne Jésus et s’efface devant lui. Tout au long de l'histoire de l’Église les exemples de témoins ne manquent pas, à commencer par St Étienne, le 1er martyrs, mot grec qui veut dire « témoins » et dont l'histoire est rapportée dans les Actes des Apôtres.
Alors que je réfléchissais à cette célébration, nous avons chanté à complies une hymne que je connais depuis plus de 15 ans : « Offrir ce jour », tout à coup la dernière strophe s'est animée, elle est devenue comme une réponse à ma question : Comment témoigner ? Que faire ?  Je vous partage ces paroles qui sont devenues vivantes pour moi et m'enracinent un peu plus dans ma vocation :
« Louer le Nom, que tout nom tient en lui scellé, s'unir au chant que lui voue tout vivant et faire en Dieu silence, pour que sans mots, nos vies parlent aussi de lui. » (Lit 95 1995 Texte CFC Frère David)
Que l'Esprit découvre à chacun comment être témoin de Jésus.  

Introduction au Notre Père 

 Nous qui voulons être témoins de Jésus, redisons ensemble la prière qu'il nous a apprise

Conclusion

Seigneur Jésus, tu as envoyé le Défenseur, l'Esprit de vérité pour que nous aussi soyons tes témoins. Accorde-nous cette grâce de ne jamais avoir peur de témoigner de toi, même quand les circonstances sont difficiles puisque l'Esprit habite en nous et que nous ne serons jamais seuls. Toi qui vis avec le Père et l'Esprit Saint aujourd'hui et dans les siècles des siècles.

Sr Jean Baptiste écrit le 23 mai 2022