(Isabelle
Halleux)
Introduction
Nous voilà en chemin vers la Pentecôte. Jésus
a rejoint le domaine divin ; il ne se montrera plus, mais il ne nous
abandonne pas pour autant : la venue de l’Esprit nous est annoncée.
Dans la première lecture de ce jour, des
Actes de Apôtres (Ac 18, 9-18), Paul, à Corinthe, entend Dieu lui dire de ne
pas avoir peur et de continuer à parler car personne ne lui fera de mal. Paul
est encouragé à prêcher l’évangile avec confiance, malgré les obstacles qu’il
rencontre.
L’évangile (Jn 16, 20-23a) nous parle de la
joie après la douleur. La joie de mettre au monde efface la douleur de
l’enfantement. Pour ceux qui sont dans la peine, la joie prend la place de la
tristesse, de la peur et encourage à avoir confiance en Dieu. Cette joie, personne
ne peut l’enlever.
Nous entrons dans le thème de la consolation
divine et de la joie qu’accompagnent la persévérance, la confiance et la prière,
par-delà les difficultés. Prions. Chantons les psaumes.
Méditation
Dans l’évangile que nous venons d’entendre, Jésus
annonce aux disciples, qui « pleureront,
se lamenteront, seront dans la peine », qu’ils seront consolés après
sa mort, que leur « peine se
transformera en joie ». Joie et douleur sont inextricablement liées à
la condition humaine, à la vie. La joie n’efface pas la peine : elle prend
sa place.
De quelle joie s’agit-il ? De quoi est-elle
faite ? Comment fonctionne-t-elle ? Quelle en sont les causes ? Les
finalités ? Qu’est-ce que cela change/apporte à la vie humaine ?
L’évangéliste Jean est, comme d’habitude
magistral : en
un verset, il donne une réponse simple, rapide, subtile à ce questionnement
aristotélicien sur la « vraie joie » : « Vous
êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira et votre
joie, personne ne vous l’enlèvera. » (Jn 16, 22)
En quelques mots, tout est dit, tout est
clair. D’ailleurs le verset suivant clôt la discussion : « En ce jour-là, vous ne me poserez plus de
questions ». Point.
« Votre
cœur se réjouira. » Se réjouir,
c’est éprouver la joie, c’est vivre la joie. C’est le cœur qui se réjouira ;
pas la tête ! C’est en ce lieu intime, là où sont nos désirs profonds, que
se trouve la joie.
Se réjouir. De quoi ? Pourquoi ? De réjouir de
la rencontre. Parce que « je vous
reverrai », dit Jésus. Il ne dit pas « vous me reverrez », mais « je vous reverrai ». Si le désir de « voir
Dieu » habite l’homme, le désir de Dieu nous précède toujours et nous
attend, au plus profond de notre cœur. Ce qui nous appartient, c’est de nous présenter
comme nous sommes devant lui et le laisser faire. « Je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ».
Jésus continue : « Cette joie, personne ne vous l’enlèvera ». Elle est possible,
toujours accessible malgré l’adversité, la maladie, la vieillesse, les
déceptions, les deuils. Personne ne peut l’enlever car Jésus et Dieu sont
toujours là, présents, accueillants, patients.
On aurait pu répondre à la série de questions
relatives à la joie en disant : « c‘est ce qu’on vit quand le Christ nous
rencontre au plus profond de nous-mêmes, dans le cœur de notre intimité, là où
il nous attend patiemment depuis toujours », ou encore « cette joie,
c’est notre rencontre avec le Christ, c’est notre vie en Christ ». Mais le verset de Jean est tellement plus
beau, plus enthousiasmant, plus consolant, plus « ouvert », plus
humain et plus divin : « Je
vous reverrai, et votre cœur se réjouira et votre joie, personne ne vous
l’enlèvera. »
Prière finale
Seigneur,
en une phrase, tu sais ouvrir notre esprit à ton mystère. Donne-nous de te
rencontrer là où tu attends. Donne-nous de nous réjouir et de connaître la
joie. Envoie ton esprit. Encourage et fortifie ceux qui portent ta Parole, qui
la transmettent de génération en génération, qui en traduisent le sens, par
leurs mots, leur témoignage, leur vie. Nous te le demandons, par Jésus, le
Christ, qui règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit pour les siècles des
siècles. Amen.
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