(Rosy)
Introduction
Nous
voici rassemblés pour accueillir la Parole de ce jour, pour apprendre à en
vivre.
Hier,
nous avons reçu une parabole, susceptible, comme tant d’autres, de nous
interroger, nous intriguer, voire nous scandaliser. Le fameux intendant qui lui
donne son titre est-il finalement malhonnête, habile, trompeur ? Et est-il
vraiment l’acteur principal de la parabole ? Est-ce même l’argent ?
Car
aujourd’hui cette parabole est développée, ou appliquée, en une série de
sentences, toujours adressées aux disciples, avant que les pharisiens n’entrent
en jeu par leur moqueries. Nous avons affaire à une série d’éléments détachés,
rassemblés dans le but d’interpréter la parabole. Un beau morceau littéraire de
l’écrivain Luc que nous allons d’abord écouter après avoir chanté les psaumes.
Commentaire
L’évangile
de ce jour mériterait une longue analyse, et d’abord au niveau de sa forme dans
laquelle Luc montre tout son talent : il s’agit d’une série d’alternatives, de
dilemmes impliquant donc un choix. Car, si l’argent est bien le test de la
fidélité des disciples, ce à quoi ceux-ci sont appelés, c’est à choisir !
Le
critère de ce choix n’est pas l’usage de l’argent, fut-il bon, mais un thème
qui revient sans cesse : celui de la confiance. Déjà dans la parabole, le
maître rompt sa confiance au gérant qui doit, symboliquement, remettre son
livre de comptes. Mais il ne se préoccupe pas du contenu de celui-ci. Et, à la
fin, il semble tout aussi indifférent au fait que son argent continue à être
mal géré, mais se réjouit seulement des nouveaux liens qui se tissent entre le
gérant et ses « amis ».
Idée
par laquelle s’amorce le commentaire : « Faites-vous des amis » « que ces amis
vous accueillent ». Si on accepte d’entendre ce pluriel comme une tournure
impersonnelle, le sujet pourrait en être Dieu. Quant aux demeures éternelles…
cette expression n’existant nulle part ailleurs dans la Bible ni même dans la littérature
juive, elle reste très ouverte… s’agit-il de se faire des « trésors dans le
ciel » grâce à l’aumône si chère à Luc ?
Il est
interpelant que, dans ce long commentaire de la parabole, ce soit le mot «
confiance » qui prédomine, et si on y ajoute les mots amis, aimer, etc… nous
sommes vraiment dans une autre thématique que celle de l’argent. Celui-ci ne
devient finalement qu’emblématique de toute idole : « vous ne pouvez servir
Dieu et l’argent, » servir désignant ici le culte rendu aux dieux et l’argent
le dieu Mammon. J’aimerais renommer la parabole du gérant trompeur en parabole
du choix ou de la confiance.
Voici
donc la nécessité du choix plus urgente que jamais.
Bibliquement,
ce n’est pas une nouveauté ! Pensons au verset bien connu du Deutéronome : « je
mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis
donc la vie. »
Essayons
donc de faire le bon choix, d’être digne de confiance, dans les petites choses
de notre quotidien comme dans les grandes. Visons le bien véritable, celui qui
nous est promis. Et surtout, choisissons d’aimer et de servir notre Dieu qui
met en nous toute sa confiance et sa force.
Cette
péricope mériterait d’être longuement méditée pour se traduire en nos vies et y
éclairer nos choix. Le psaume graduel peut nous y aider car il nous guide dans
nos choix en définissant ce qu’il appelle l’homme de bien :
«
L’homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture… Son
cœur est confiant, il ne craint pas. A pleine main il donne au pauvre ; à
jamais se maintiendra sa justice… »
Et si
jamais vous préférez les formulations concises et combien explicites, je vous
invite à vous tourner vers saint Benoît et à l’entendre nous recommander de «
Ne rien préférer à l'amour du Christ. » Cela peut nous suffire !
Notre
Père
Pleins
de confiance en Dieu notre Père qui sait ce dont nous avons besoin, nous nous
tournons tous ensemble vers lui.
Oraison
Seigneur
Jésus, nous t’en supplions, éclaire nos cœurs et nos intelligences pour que
nous choisissions toujours la Vie, que nous préférions toujours ton amour, seul
chemin qui peut nous combler.
Nous
te le demandons avec confiance, toi qui vis et règnes avec le Père et l’Esprit,
aujourd’hui et pour toujours.
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