samedi 5 novembre 2022

Liturgie de la Parole – 31e samedi TO

(Rosy)

Introduction

Nous voici rassemblés pour accueillir la Parole de ce jour, pour apprendre à en vivre.

Hier, nous avons reçu une parabole, susceptible, comme tant d’autres, de nous interroger, nous intriguer, voire nous scandaliser. Le fameux intendant qui lui donne son titre est-il finalement malhonnête, habile, trompeur ? Et est-il vraiment l’acteur principal de la parabole ? Est-ce même l’argent ?

Car aujourd’hui cette parabole est développée, ou appliquée, en une série de sentences, toujours adressées aux disciples, avant que les pharisiens n’entrent en jeu par leur moqueries. Nous avons affaire à une série d’éléments détachés, rassemblés dans le but d’interpréter la parabole. Un beau morceau littéraire de l’écrivain Luc que nous allons d’abord écouter après avoir chanté les psaumes.

 

Commentaire

L’évangile de ce jour mériterait une longue analyse, et d’abord au niveau de sa forme dans laquelle Luc montre tout son talent : il s’agit d’une série d’alternatives, de dilemmes impliquant donc un choix. Car, si l’argent est bien le test de la fidélité des disciples, ce à quoi ceux-ci sont appelés, c’est à choisir !

Le critère de ce choix n’est pas l’usage de l’argent, fut-il bon, mais un thème qui revient sans cesse : celui de la confiance. Déjà dans la parabole, le maître rompt sa confiance au gérant qui doit, symboliquement, remettre son livre de comptes. Mais il ne se préoccupe pas du contenu de celui-ci. Et, à la fin, il semble tout aussi indifférent au fait que son argent continue à être mal géré, mais se réjouit seulement des nouveaux liens qui se tissent entre le gérant et ses « amis ».

Idée par laquelle s’amorce le commentaire : « Faites-vous des amis » « que ces amis vous accueillent ». Si on accepte d’entendre ce pluriel comme une tournure impersonnelle, le sujet pourrait en être Dieu. Quant aux demeures éternelles… cette expression n’existant nulle part ailleurs dans la Bible ni même dans la littérature juive, elle reste très ouverte… s’agit-il de se faire des « trésors dans le ciel » grâce à l’aumône si chère à Luc ?

Il est interpelant que, dans ce long commentaire de la parabole, ce soit le mot « confiance » qui prédomine, et si on y ajoute les mots amis, aimer, etc… nous sommes vraiment dans une autre thématique que celle de l’argent. Celui-ci ne devient finalement qu’emblématique de toute idole : « vous ne pouvez servir Dieu et l’argent, » servir désignant ici le culte rendu aux dieux et l’argent le dieu Mammon. J’aimerais renommer la parabole du gérant trompeur en parabole du choix ou de la confiance.

Voici donc la nécessité du choix plus urgente que jamais.

Bibliquement, ce n’est pas une nouveauté ! Pensons au verset bien connu du Deutéronome : « je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie. »

Essayons donc de faire le bon choix, d’être digne de confiance, dans les petites choses de notre quotidien comme dans les grandes. Visons le bien véritable, celui qui nous est promis. Et surtout, choisissons d’aimer et de servir notre Dieu qui met en nous toute sa confiance et sa force.

Cette péricope mériterait d’être longuement méditée pour se traduire en nos vies et y éclairer nos choix. Le psaume graduel peut nous y aider car il nous guide dans nos choix en définissant ce qu’il appelle l’homme de bien :

« L’homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture… Son cœur est confiant, il ne craint pas. A pleine main il donne au pauvre ; à jamais se maintiendra sa justice… »

Et si jamais vous préférez les formulations concises et combien explicites, je vous invite à vous tourner vers saint Benoît et à l’entendre nous recommander de « Ne rien préférer à l'amour du Christ. » Cela peut nous suffire !

 

Notre Père

Pleins de confiance en Dieu notre Père qui sait ce dont nous avons besoin, nous nous tournons tous ensemble vers lui.

 

Oraison

Seigneur Jésus, nous t’en supplions, éclaire nos cœurs et nos intelligences pour que nous choisissions toujours la Vie, que nous préférions toujours ton amour, seul chemin qui peut nous combler.

Nous te le demandons avec confiance, toi qui vis et règnes avec le Père et l’Esprit, aujourd’hui et pour toujours.


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