SMJn Noville
Nous
voici rassemblés en communauté, en Eglise.
En
ce mercredi de Pâques, la liturgie nous offre deux beaux récits.
Dans
les Actes des Apôtres, nous écouterons la démarche des deux disciples
Pierre et Jean à la « Belle-Porte » du Temple. Ils y rencontrent un
infirme qui, grâce au nom de Jésus, peut se relever.
Dans
l’évangile, un autre relèvement nous est raconté.
Il
s’agit du très célèbre cheminement des disciples d’Emmaüs, rejoints par Jésus
sur la route de leur désespérance. Une rencontre pascale dont on n’épuisera
jamais la fécondité.
Ces
deux récits, nous les avons déjà maintes fois écoutés et réécoutés.
Et
pourtant, aujourd’hui, Dieu nous parle à neuf à travers eux.
C’est
à des cœurs nouveaux que Dieu s’adresse, en ces fêtes pascales de 2022.
Par
ces deux récits, le Seigneur frappe à la porte de nos cœurs.
Il
désire être rencontré par nous. Il a soif de se faire reconnaître.
Rejoignons
l’invitation du psalmiste :
« Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trêve sa face… »
Méditation
La
rencontre de Jésus par les disciples d’Emmaüs est extraordinaire…
On
peut contempler l’approche si délicate de Jésus, son écoute attentive de leurs
confidences, sa relecture des événements à la lumière des Ecritures et la
liberté qu’il leur laisse de le retenir avant d’aller plus loin.
Jésus
est un modèle de compagnonnage sur le chemin de nos vies.
En
face de lui, deux disciples, dont les yeux sont « empêchés de le
reconnaître » ; et qui, grâce à leur accueil de Jésus,
« s’ouvrent ».
Deux
disciples qui peuvent alors, pleins d’enthousiasme, repartir à Jérusalem, tandis
que « le soir approche et (que) le jour baisse » ; qui peuvent
s’élancer pour retrouver les autres disciples et leur annoncer la Bonne
Nouvelle : « Le Seigneur est réellement ressuscité ! ».
Et
nous ?
Accepterons-nous
de cheminer avec Jésus pour recevoir, de Lui, des yeux qui puissent le
reconnaître, qui puissent percevoir les traits de son visage en Sa Parole, en
nos frères et sœurs, en notre monde, dans notre actualité, dans les événements ?
Allons
encore plus loin… Pouvons-nous découvrir en filigrane, en ce repas pris avec
Jésus, la rencontre ultime, les agapes éternelles ?
Pouvons-nous
renouveler en nos cœurs le désir de cette rencontre, du face-à-face avec
Lui ?
Comme
l’écrit le Père Bruno Chenu : Emmaüs est comme « le rendez-vous à
venir du croyant, qui sera comme la table du Royaume de Dieu »[1].
Pour
savourer cette perspective et disposer nos cœurs à la prière, je voudrais vous
citer un poème de Georges Haldas, auteur contemporain de la littérature Suisse
romande (décédé en 2010). Son poème est intitulé « Maison du soir » :
« À
pas lents nous irons
vers
la maison du soir
où
brillent les olives
où les
poissons eux-mêmes
après
leur mort revivent
où
l’huile a la douceur
et
l’éclat de l’enfance.
On
reverra ceux-là
qu’on
avait tant aimés
partager
le repas.
La
nappe sera blanche
le
pain sera coupé
par
des mains fraternelles
le vin
par toi versé.
On
entendra dans l’ombre
les
cigales se taire
un oiseau bleu voler.
Et le sel de la nuit
versera
sur nos plaies
un peu
d’éternité »[2]
Temps de silence
Dans la joie pascale, redisons la prière des enfants de Dieu…
Oraison :
Seigneur, ton Fils ressuscité s’est fait reconnaître des disciples sur la route d’Emmaüs. Aujourd’hui encore, il désire notre rencontre. Accorde-nous de cheminer avec Lui, afin que nous puissions reconnaître en notre aujourd’hui et en notre monde, Celui qui « nous parle sur la route et nous ouvre les Ecritures ». Seigneur, en ce jour, que Sa présence brûle nos cœurs ! Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.
Bénédiction :
Que le
Seigneur nous bénisse et nous garde…
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