samedi 28 novembre 2020

Célébration du 34e samedi du TO

 (soeur Myrèse)

Introduction : Nous voici au terme de l’année liturgique ! et on a l’impression que la liturgie est pressée d’entrer en Avent : l’Evangile nous exhorte à la vigilance et à la prière qui sont bien les deux grands appels de l’Avent ! Et en même temps la liturgie veut nous montrer notre avenir en nous présentant dans la dernière page de l’Apocalypse la réussite du projet de la Genèse : le jardin nouveau, la vie nouvelle.

La vie liturgique n’est pas une sortie du temps, ni un cycle qui sans cesse tourne, tourne et tourne encore. La liturgie nous invite à regarder le temps, non comme un éternel recommencement, pas plus comme une ligne droite horizontale, comme une route où file une voiture, ou un vélo ! la liturgie nous invite à le voir comme une verticale, si je peux dire. Souvent nous voyons le temps à l’horizontale, derrière nous un passé qui ne reviendra plus, devant nous un avenir qui nous attend. Mais dans le concret, nous voyons bien que nous emportons le passé avec nous dans notre course, il n’est pas définitivement passé, il joue sur notre présent. Il nous faut sans doute apprendre à l’école de l’arbre de vie. Le passé tel qu’il a été n’est pas effacé. Ce qui nous a nourri reste en terreau, ce qui nous a blessé, ce que nous regrettons, reste là, et nous pouvons le percevoir comme un compost. Oui, il faut parfois que les choses passent par la pourriture, pour devenir superbe compost, qui va nourrir notre vie. Ainsi notre passé, dans ce temps vertical, peut alimenter, nourrir l’arbre de notre vie. La liturgie nous y aide. Elle ne va pas nous faire remonter le temps pour recommencer l’année liturgique. Elle ne va pas rebobiner le temps pour nous faire revivre à nouveau une année liturgique. Elle nous propose un enracinement d’année en année en la terre nouvelle, en nous emmenant tels que le passé nous a façonnés.  Alors entrons en cette célébration dans la reconnaissance pour cette année écoulée, et dans la disponibilité à celle qui va nous être donnée.

Après l’Evangile : 

vous avez entendu l’Apocalypse, ce livre d’espérance adressé aux chrétiens persécutés. Cette page qui est quasi la dernière de la Bible nous présente la nouvelle Genèse. Un fleuve de vie jaillit du trône de Dieu et de l’Agneau. Dieu : le Père ; l’Agneau : le Fils ; le fleuve de vie : l’Esprit. Autrement dit : la Trinité se diffuse, plutôt que de rester confinée en elle-même. L’Esprit qui est l’amour du Père et du Fils, déborde largement au-delà du cœur de Dieu, pour irriguer notre terre. Et près du fleuve, pousse l’arbre de vie ! et cette fois, l’accès à l’arbre n’est plus gardé par deux chérubins.  L’arbre porte fruit douze fois par an, comprenez constamment, et son fruit est d’accès libre. En ses feuilles la guérison pour les nations. Le salut est largement offert, répandu sur notre terre, offert à tous et toutes, il n’est pas réservé à un peuple d’élus. Ajoutez à cela la lumière, qui n’a plus à lutter contre les ténèbres : il n’y a plus de ténèbres. La promesse de la terre est enfin accomplie ! et nous y rencontrerons Dieu face à face ! sans mourir !  C’est bien la restauration du paradis perdu qui est offerte ! quoi demander de plus ? Cette promesse est ouverte : à nous d’y répondre par la foi !

Voilà ce qui nous est offert à contempler aujourd’hui. Le futur qui nous attend. Alors tandis que l’évangile nous exhorte à la vigilance et à la prière pour accueillir Celui qui vient, nous pouvons nous souvenir non point tant du passé que du futur, nous en recevrons l’élan, l’énergie pour courir sur le chemin qui nous est proposé. Pour répondre à l’exigence du royaume !

Prenons un temps de silence pour rendre grâce pour l’année qui vient de s’écouler, pour la bonté dont Dieu nous a entourés au long des jours. Pour les appels qu’il n’a cessé de nous adresser. Et pour confier au compost ce que nous regrettons. Et puis prenons un temps pour nous disposer à accueillir cette nouvelle année qui va s’ouvrir. Faisons du temps passé un terreau où plonger les racines de notre présent, alors nous pourrons nous tourner vers cet avenir, le cœur confiant en la promesse divine.

Invitation au Notre Père : Jésus, tandis que nous nous tournons vers le Père, tu nous exhortes à la vigilance et à la prière, que ton Esprit soit en nous le veilleur, le priant. Qu’il vienne redire en nous ces mots que tu nous as donnés

Prière conclusion : Père tu nous invites en ta terre nouvelle, où tu es vie, guérison et lumière. Nous te bénissons. Nous t’en prions, disposes nos cœurs, par la prière et la vigilance, que nous marchions à la rencontre de Jésus notre A-venir ! dans la confiance, la paix, la joie. Nous te le demandons par Jésus le Christ…

Bénédiction : que le Dieu de liberté nous bénisse…


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